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mardi 29 septembre 2020

Hidalgo, Dati : Paris présidentielle N°4964 14e année

Anne Hidalgo, Rachida Dati avanceraient leurs pions pour participer à l’élection présidentielle de 2022.

La maire de Paris opère un grand test en lançant la liste Audrey Pulvar pour les régionales de 2021 quitte à forcer la main des socialistes franciliens.

De son côté, la maire du VIIe, Rachida Dati, occupe un espace politique via un média étranger ce qui est toujours (si c’est une publication anglophone) en France source de reconnaissance.

Ainsi deux élues de la capitale parisienne qui haïssent les Gilets jaunes, convaincraient-elles la France des terroirs, des petites villes, des aires perdues et sans vie économique ? De prime abord, la France urbaine et technologique s’imposerait ? Quand on observe la scission par étape au sein des Verts : Vert urbain bobo contre Vert local tendance zadiste, on peut écrire que pour d’autres partis politiques une opposition similaire prospèrerait et se renforcerait.

Les deux élues appartiennent à une minorité, une minorité active et qui vote massivement à l’inverse de la grande majorité française abstentionniste ou qui s’éparpille auprès de petits partis. On sait qu’une élection présidentielle se joue autour 20% des suffrages exprimés, ce qui est peu et affiche l’extraordinaire désertion du corps électoral. Dans ce tableau, effectivement rien n’interdit de penser que les deux élues parisiennes pourraient trouver un accueil électoral puissant auprès de tous les électeurs des villes métropolitaines en tenant, tout de même compte du fait, qu’il leur faudra mettre les fédérations dans leur poche respective. La maire de Paris dispose d’un avantage supplémentaire par rapport à Rachida Dati, elle s’est coalisée avec des écologistes urbains plus au fait des rues de New York que des chemins vicinaux français. Face à un Emmanuel Macron bien empêtré avec l’environnement au point de mécontenter sa propre assemblée citoyenne sur le climat pour avoir traité d’amish ceux qui critiquaient l’arrivée de la 5 G, Anne Hidalgo aura donc une carte de plus. Rachida Dati et la droite étant mal à l’aise avec les défis écologiques, tâtonnant sur ce point de peur de déplaire à leurs électeurs.

Le précédent Chirac, maire de Paris devenu Président de la République montre que cette ambition n’est pas une lubie à ceci près que l’élu, au départ corrézien, connaissait et savait aborder la France des campagnes. Mais il est vrai qu’à cette époque la participation électorale était plus élevée.

Aujourd’hui la cession électorale entre villes métropolitaines et les communes croit de même que la désespérance sociale, les colères multiples, le désert rural. Des malheurs sans fédérateurs: les Gilets jaunes, en dépit de nombreuses assemblées, discussions et même la formation d’un CNR, se refusent à laisser émerger des têtes, plaident encore pour une horizontalité de la colère, considérant toute verticalité comme ressemblant trop au champ politique présent.

Entre les villes métropolitaines et les communes se trouvent les banlieues et les périphéries des villes moyennes qui forment un espace électoral peu abordé dans son ensemble et qui pourrait tenir l’élection présidentielle entre leurs mains. Mais là-aussi y cohabitent radicalité et passivité voire soumission.

Nous sommes à l’automne de 2020, l’élection présidentielle n’est pas encore passée, les interrogations subsistent sur le RN, et ensuite bien des événements s’afficheront quitte à perturber les horlogeries et calculs politiques électoraux.

Ce mardi Emmanuel Macron depuis la Lituanie voudra lancer « un mécanisme de protection des élections en Union européenne » dirigé contre la Russie et accessoirement contre la Chine. Cette idée a tout d’un leurre. Sous couvert de protéger les européens et de dire qui est l’ennemi démocratique, ce mécanisme de protection a toute sa place dans l’instauration d’une post-démocratie où la minorité dirait le bien au plus grand nombre. La protection des élections ne sera qu’une surveillance supplémentaire des populations pour bien irriguer les bulletins.

Sans prédire l’avenir des deux élues parisiennes, elles illustrent une séquence politique singulière. A suivre.

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

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