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mardi 12 janvier 2010

Les petits hommes -N°613- 3e année

Se souvient-on des premières images du film « Les grandes familles » de Denys de La Patellière (1958) où dans l’église Saint-Louis des Invalides on honorait le disparu, Jean de La Monnerie, académicien poète membre de la famille Schoudler : pas un corps constitué ne manquait ? Malgré ce déploiement, rien n’était galvaudé..
On reste songeur devant la considérable cérémonie autour du catafalque de Philippe Seguin dans cette même église : un décorum impressionnant, un discours présidentiel retransmis à l’extérieur et entendu grâce au vent, jusque sur le pont Alexandre III, et dont les mots surprenaient par la tonalité dramatique : ne faisait-on pas un remake de Malraux appelant Jean Moulin ? ainsi que par les « tu » répétés…
En janvier et décembre 1996 lors des décès de François Mitterrand et d’Alain Poher, lequel avait été par deux fois chef d’Etat par interim en 1969 et en 1974, se remémore-t-on de quelque chose d’aussi énorme ?Non, tout avait été plus juste. Sans vouloir porter atteinte à la mémoire de Philippe Seguin, disons quand même que cette messe le dépassait et sans doute ne n’aurait-il pas approuvée ! Que voyait-on dans cette église : Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, trois Présidents qui tous ont trahi à un moment, des anciens ministres dont Charles Pasqua passé de la Résistance aux combines interlopes, des ministres actuels qui ont changé de camp en pleine bataille politique tel Bourmont à Waterloo. Cette assemblée qui devrait susciter l’admiration ou à tout le moins le respect laisse une impression, peut-être pas de dégoût, mais fâcheuse. En tout cas elle contredisait magistralement non seulement tout le discours présidentiel mais aussi l’ensemble des pleureurs du jour lesquels n’en finissaient plus d’étendre les qualités et le parcours du défunt.
On mesure pleinement le désastre que constitue une communication poussée à l’extrême, destructrice de toute hiérarchie, de tout équilibre faisant de ce qui est digne quelque chose d’informe. A force de vouloir s’emparer de tout événement, triste, joyeux, petit, exceptionnel, banal et de vouloir le transformer démesurément, on obtient de la bouillie de chat. C’est là une des tristesses majeures de notre temps abâtardi, décousu en tout malgré les trésors d’énergie et de coût passés à illusionner les Français. Nous n’avons plus que des petits hommes.
Lorsqu’une « élite » perd la mesure, le peuple perd le sens.

Jean Vinatier
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