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mardi 19 janvier 2010

Vol au vent de monnaie -N°617- 3e année

La lecture de l’article de Marc Fiorentino – « L’année des soldes sur les monnaies » paru dans La Tribune du 18 janvier, aborde sur un ton léger et faussement badin, un sujet de poids celui du discount sur les devises à partir de 2010.
Les banques joueront-elles avec les monnaies comme elles l’ont fait avec les subprimes ? Le seul dieu que la finance vénère est le veau d’or, le carême est prohibé, pas le mardi gras. Les milliards qui vont se déverser dans les poches des traders à travers le monde, choquent certes plus d’un esprit et même parmi des gouvernants mais, les Etats se taisent n’espérant qu’une chose que la reprise revienne. Sur fond de crise et de doute, les hommes épargnent, rognent sur les dépenses de toute sorte regardant non sans effroi les déficits budgétaires devenir autant de tonneaux des Danaïdes. Ils entendent également un refrain qui les refroidit davantage, celui de la rigueur, de la réduction des coûts, de la compression salariale avec cerise sur le gâteau un allongement de la durée du travail.
Mais qui entonne cette mauvaise sérénade ? Nos gouvernants qui répercutent, en réalité les fortes exigences des banquiers et autres financiers tous très pressés de rejouer, de spéculer avec des combinaisons mathématiques plus subtiles que celles d’hier. Les bourses sont déconnectées de la réalité économique, elles ne forment plus qu’un vaste casino toujours en quête d’une martingale novatrice. Les banquiers rechignant à faciliter les prêts aux particuliers, aux artisans et aux PME/PMI se font certes tirer (doucement) l’oreille par les gouvernements, ils cherchent frénétiquement l’eldorado ou la croissance merveilleuse.
«
Dés lors, écrit Marc Fiorentino, aucun pays ne peut compter sur sa consommation intérieure pour se relancer, malgré les centaines de milliards coulés par les gouvernements dans les plans inefficaces. Or, on a appris au premier cours d’économie que la croissance ne peut avoir que trois moteurs. La consommation. Pour l’instant, c’est foutu. L’investissement. Bof. Quelle entreprise a vraiment envie d’investir dans un climat aussi incertain ? Et…les exportations ! Euréka ! Il faut donc relancer les exportations pour relancer l’économie. Et comment relancer les exportations ? En suivant l’exemple de la Chine bien sûr. » Et l’auteur de dire par le menu que le parti communiste chinois réussit à damer le pion à tous les concurrents en gardant sa monnaie sous-évaluée !
Il est bien tentant pour le monde de la finance de prôner des dévaluations monétaires afin de susciter un bond en avant économique et multiplier ses bénéfices. Or, si tout le monde dévalue, quel sera le résultat ? Nul. Il faut donc – et c’est Fiorentino qui le souligne – qu’un pays accepte de devenir le dindon de la farce, en ayant une monnaie forte. Tous nos regards se dirigent naturellement vers cette Union européenne dotée d’une banque centrale totalement verrouillée autour de laquelle s’agitent les 15 économies européennes ! Mais, autre question, une dévaluation a-t-elle un sens et est-elle possible dans une économie mondialisée ? Ne sommes-nous pas face à une nouveauté ?
En admettant que la spéculation se fasse sur l’euro ce qui plomberait de facto toutes nos industries et commerces, ferait monter le chômage en flèche et attiserait les conflits sociaux, résoudrait-on pour autant le problème ? Eh bien non !
Nous sommes dans un moment où tout serpent est contraint de se mordre la queue. Nous sommes dans une période sans solution viable. Chaque puissance est de cristal. Chaque banque est une termitière. Chaque bourse est une fourmilière.
Que se passera-t-il si la reprise n’intervient pas ? Si les gens continuent à épargner de plus belle ? Tous les pays producteurs auront des stocks de plus en plus faramineux et ne vendant plus, ils licencieront à leur tour. Demain, chômage planétaire ?
Le dumping sur les devises fait frémir parce qu’il engagerait la crédibilité des Etats et secouerait les nations jusque dans leurs fondements. Est-ce la dernière charge des financiers pour briser tout îlot de résistance sur les cinq continents ? Et après ? La jungle ?
Le malheur a voulu que les Etats aient jugé bon de sauver les banques, en croyant qu'ils allaient sauver l'économie et par conséquent ressusciter la croissance, les exportations. La monnaie est tout ce qui reste aux Etats, encore faut-il qu’elle serve à quelque chose, qu’elle ait une valeur. Plusieurs Etats européens se rapprochent de la ligne « banqueroute » et derrière eux des collectivités locales (villes, départements, régions). Les Etats peuvent-ils encore se ressaisir, se dépêtrer des dettes ? Reprendre la main ? Quand on voit de quelle manière Pékin et Washington s’enlacent autour du dollar/yuan, la raison n’est pas pour demain. L’existence d’une véritable banque mondiale ainsi qu’une monnaie planétaire sont plus que jamais à l’ordre du jour.


Jean Vinatier

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