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jeudi 7 décembre 2017

Jérusalem : capitale d’une seule nation israélienne N°4448 11e année



L’annonce par Donald Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem est aussitôt considérée comme la reconnaissance ipso facto de la capitale israélienne aux dépens de Tel-Aviv. L’Arabie saoudite, qui prône le wahhabisme, et la Russie ont soutenu le choix de la Maison Blanche à l’inverse de la Chine. Quant à la France, elle a fait connaître son désaccord s’appuyant sur les nombreuses résolutions onusiennes.
Donald Trump fait voler en éclat des années d’une grande hypocrisie : il suffit de regarder les cartes pour regarder le découpage lent et régulier de la part d’Israël contre les Palestiniens, manœuvres que les Etats arabes n’empêchèrent plus véritablement depuis 1973. Jérusalem-Est ne cesse pas d’être morcelée via des programmes immobiliers qui expulsent les habitants arabes : qu’a fait la communauté internationale ? Rien. Des décennies de rien et de pantomimes permettent maintenant dans un contexte de bouleversements des rapports de force asiatiques dont ceux orientaux, au Président américain de briser la fiction d’une narration à laquelle personne n’entendait risquer le moindre sou.
L’Arabie Saoudite, Israël, les Etats-Unis, l’Iran, la Turquie et la Russie seront les forces qui redessinent l’Orient via les gazoducs, oléoducs sous couvert de rivalités réelles entre sunnites et chiites tandis que la Chine via les routes de la soie (maritime et terrestre) se prépare à y peser. Les conflits sont donc inévitablement en gestation. En « donnant » Jérusalem à Israël, il l’insère dans une coalition et l’empêche, croit-il, de faire cavalier seul. Pour Israël, c’est le couronnement d’un travail constant qui lui ouvrirait la voie à un grand Israël dont les limites se trouveraient selon des groupes d’extrême droite à Médine et La Mecque. Le gouvernement de Tel Aviv a compté jusqu’à peu de temps sur un éclatement de la péninsule arabique, désormais, sans oublier ses desseins, il fera bonne figure à Ryad : pour combien de temps ?
Pour les Palestiniens, c’est une défaite terrible, une de plus diront les fatalistes, la dernière répondront d’autres : y aura-t-il une intifada ? Pour l’heure, les voici réduits au bon vouloir, les voici des vagabonds sur leur sol.


Jean Vinatier
Seriatim 2017

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