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lundi 10 septembre 2018

Suède le discours protestataire ne suffit pas N°4530 12e année





Les élections suédoises n’eurent pas pour résultat de précipiter une crise politique, elles assurent, cependant, aux Démocrates de Suède (extrême droite) la confirmation de leur progression politique quand les partis traditionnels reculent. En tout cas, cette élection législative ne dépare pas le paysage de l’Union européenne laquelle se revêt de couleurs de plus en plus automnales. L’intérêt de ce résultat se fait quand on le rapproche d’un scrutin similaire intervenu au Royaume des Pays Bas en mars 2017 où l’extrême droite menée par Geert Wilders (PVV) ne parvint pas à bousculer l’échiquier politique.
Le parti néerlandais de la liberté (PVV) et les Démocrates de Suède ont en commun un discours violemment anti-migrants qui rencontre une écoute de plus en plus grande auprès des électeurs néerlandais et suédois qui ne se décident pourtant pas à franchir le pas alors que chaque royaume respectif connait des situations économiques et sociales détériorées bien éloignées de l’âge d’or d’une « social-démocratie ». Les discours protestataires semblent trouver leur point de chute. Il manque (et certains s’en réjouiront) des propositions sociales, économiques qui formeraient la base d’un programme de gouvernement. Il est certain que les électeurs néerlandais et suédois quoique séduits par quelques vérités énoncés par le PVV et le SD savent bien que les migrants arrivés ne seront jamais reconduits en masse à la frontière et attendent qu’on leur propose à la fois un programme qui stoppe ou régule très drastiquement les migrations tout en intégrant l’impact économique, social et religieux des nouveaux arrivés devenus néerlandais et suédois. L’électeur en Europe a une caractéristique double l’inquiétude identitaire et l’évidence que leur nation a changé avec en toile de fond une Union européenne incapable d’identité politique, de souveraineté.
L’Autriche est un cas particulier puisque l’extrême droite depuis un moment gouverne des provinces quant à l’Italie, son cas étonne toujours les Européens mais bien moins les historiens qui savent bien que ce pays est le seul à savoir associer carpe et lapin. Le cardinal de Richelieu dans ses premières conversations avec le futur cardinal de Mazarin s’étonnait de l’étrange cheminement des combinaisons italiennes quand le grand oncle de Vergennes, Théodore de Chavigny s’interrogeait au XVIIIe siècle sur les singulières « italiques «  de cette péninsule.
Ces observations critiques ne doivent pas gommer le fait que les partis traditionnels doivent pour garder le pouvoir prendre chez les extrémistes ou populistes ou nationalistes certaines de leurs idées et remarques.  Si les extrêmes ne l’emportent pas, leurs propos infiltrent les états-majors adverses, preuve s’il en est de leur perte de vitesse. Quand on jette un regard rapide, on s’aperçoit qu’il ne manque pas grand-chose pour que des partis autres qu’habituels ne renversent l’échiquier. Chaque pays de l’Union européenne est métissé cela va du quasi néant à une part importante. Le discours protestataire s’il veut passer le Rubicon avec succès ne peut se contenter de la seule hostilité anti-migrants, il doit proposer un projet de société cohérent et crédible tant démocratique que démographique que nombre de ses potentiels électeurs ont inconsciemment/consciemment intégré. Les électeurs n’ont plus confiance dans les partis classiques mais se défient de ceux qui, pour l’heure, ne sont pas encore neufs.


Jean Vinatier
Seriatim 2018


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