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dimanche 19 septembre 2021

France après le coup de pied AUKUS : silence européen N°5712 15e année

Et après ? Pour l’heure, notons que Ursula Von der Leyen, qui vient de faire un grand discours sur l’état de l’Union où elle évoque et invoque la souveraineté, n’a pas jugé bon de soutenir la France, Etat-membre, dans cette épreuve, une France qui aurait pu, aussi, demander que cela soit !

Ce silence en dit long : un bord du vide, sur un chemin étroit et escarpé sur lequel est la France et aussi l’Union européenne, qu’indirectement l’affaire sous-marine australienne a rendu public.

Comme écrit précédemment dans Seriatim, cette affaire va au-delà du simple contrat, elle implique notre position (française et européenne) notre place ou pas dans cet axe indopacifique : est-ce notre intérêt ? Nul ne me fera croire que la France s’est seulement démenée pour conclure un contrat sans songer à l’axe anti-chinois ou bien alors, nous serions d’une confondante naïveté ! Serait-elle étonnante tellement oublions-nous l’Histoire et que nous ne formalisons pas de l’espionnage par la NSA de nos dirigeants, ne choquant même pas l’ancien patron du renseignement militaire, le général Gomart : « L’Amérique est notre alliée » car, aurait-il pu ajouter, elle nous aide. Ainsi, l’élimination du chef de l’État islamique au Grand Sahara, Adnan Abou Walid al Sahraoui se fit, grâce à l’appui de la CIA et du MI6 sans minorer le rôle du service action de la DGSI.

Il avait suffi d’une simple lettre du général de Gaulle au président Johnson pour lui annoncer que nous quittions le commandement militaire intégré de l’Otan et que par conséquent les troupes américaines devaient partir de chez nous. Aujourd’hui, si d’aventure, Emmanuel Macron songeait à faire de même, serions-nous devant de gros obstacles par les États-Unis et l’Union européenne (l’Europe est passée de 6 à 27, l’Allemagne est différente)…..Un tel choix politique solennel supposerait aussi que les Français acceptassent des risques, des efforts, des sacrifices, redécouvrent le patriotisme : aurait-on la même résistance que les Britanniques lors du Brexit ?

C’est un moment révélateur de l’état des lieux géopolitiques, français et européen, où se mélangent les illusions et les calculs à court terme. Le bon sens serait de voir les États-Unis ni comme des amis, ni comme des alliés mais comme des partenaires.

Je crains qu’une habile communication ne se substitue à la politique qui devrait être et que nous nous contentions de miettes bien emballées.

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

 

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