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vendredi 17 septembre 2021

USA/Chine : Général Mark Milley : « folie » Trump, « démence » Biden N°5710 15e année

C’est la sortie du dernier ouvrage du célébrissime journaliste Bob Woodward, Peril, qui a appris au public que le général Mark Milley, Président du Comité des chefs d'état-major interarmées, aurait, après le 6 janvier 2020 (assaut du Capitole), averti son homologue chinois, Li Zuocheng, de la tentation de Donald Trump, dans les derniers jours de sa mandature, d’enclencher un conflit militaire et l’aurait assuré de l’empêcher.

Les Républicains montent au créneau, dénoncent la « trahison » du général et accusent Nancy Pelosi , la Speaker démocrate de la Chambre des Représentants et ennemie jurée de Donald Trump, de complicité. Embarras au Pentagone. Sortie furibarde de Donald Trump…

Cette information bien négligée en France (« tout va bien ») est révélatrice d’un climat américain dont les degrés rouges incandescents ne varient pas d’un iota depuis la dernière campagne présidentielle. Le dernier coup de poker des Républicains en Californie où ils obtinrent une procédure d’impeachment avec vote populaire pour décider du sort de l’actuel gouverneur démocrate, s’il a échoué, souligne que le combat n’est pas terminé, à quelques semaines des mid-terms.

Si l’on parle volontiers, et justement, des foucades trumpiennes, l’on évoque infiniment moins les absences de Joe Biden, lequel n’a plus la maitrise de l’utilisation du micro…Règne donc à Washington une atmosphère « romaine » où la garde prétorienne n’use pas encore du glaive.

Le général Mark Milley a-t-il trahi en communiquant avec le général Li Zuocheng ? Si le monde n’a pas encore volé en éclat, c’est bien parce que tout le monde se parle : les services secrets communiquent avec leurs homologues, idem pour les chefs d’État-major. Ainsi, quand la France décida de participer à la chute de Bachar Al-Assad, nos services n’en correspondaient pas moins avec ceux du pouvoir syrien…Je ne dis pas qu’ils se disaient tout mais ils évitaient la goutte d’eau de trop : n’était-ce point là l’essentiel ?

Les États-Unis et la Chine ne sont pas des puissances belligérantes même si les premiers ont décrété que la seconde devenait nocive à leur primature. Il est donc normal que les militaires conversent.  Le problème qui se pose avec le général Milley est que son geste sortait de son rôle habituel pour contrer un supposé projet militaire du Président en exercice, Donald Trump et assurer à la Chine de le stopper. Ainsi ce général aurait exposé à son homologue chinois que le POTUS était fou ce qui constitue un renseignement donné à une partie adverse en sus de l’information de son action personnelle. Imaginons que ce même général, toujours en place, appelle Li Zuocheng et le prévienne de la démence du nouveau POTUS ? Qu’en conclura la Chine ? Que les États-Unis ne tiennent plus sur leurs gambettes, qu’il est temps de pousser le bouchon en mer de Chine, vers les îlots, Paracels, Spratleys, et la grande île Taïwan… ? Rien n’est plus dangereux que l’enclenchement. Si, aujourd’hui, l’interdépendance des économies et des finances atteint un degré au-delà du raisonnable, elle a, aussi, l’avantage de faire hésiter les va-t-en-guerre « classiques » (guerre frontale, engagement de masses) même si se profilent d’autres types conflictuels plus sourds, plus pernicieux et au potentiel tout aussi explosif.

Pour conclure sur cette affaire, la Chine, entrée dans un processus de fermeture au monde, voit publiquement exposé la justification de sa politique face à des États-Unis où, manifestement, il y a tangage au plus haut niveau. Le grand public haussera les épaules à la lecture de cette affaire car étant trop éloigné de la « Cour » et pourtant, c’est toujours à partir de cet espace curial, tête de pouvoir, que le poisson pourrit….

A suivre….

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

 

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