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mardi 23 octobre 2007

Guy Môquet N°59 - 1ere année

Tout le tumulte autour de la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet avant son exécution le 22 octobre 1941 à Châteaubriant consterne par le côté navrant.
Rappelons les faits tragiques ! Guy Môquet né en 1924 était un militant communiste, fidèle au parti comme à son père. Il mena des activités de propagande pour le parti pendant les premiers mois de l’Occupation. Arrêté par la police française en octobre 1940, il est envoyé au camp de Châteaubriant. Le malheur voulut que le commandant allemand de la Loire inférieure, Karl Hotz soit abattu le 21 octobre 1941. Les nazis exigèrent des représailles très fortes que Vichy « voulut » atténuer …en livrant des militants communistes, pour épargner des « bons français ». Le sort de Guy Môquet, âgé de 17 ans était scellé. Il fut exécuté le lendemain le 22 octobre. Nous sommes dans l’horrible.
La volonté présidentielle d’obliger cette année la lecture de cette émouvante lettre a engagé bien des avis divergents.. Pourquoi ? Les uns disent qu’il était d’abord militant communiste avant d’être résistant, d’autres écrivent que Guy Môquet ne fut jamais résistant, d’autres encore n’admettent pas qu’un homme de droite s’approprie la mémoire d’un jeune garçon à des fins politiciennes. Des historiens dénoncent la confusion entre la mémoire et l’histoire…etc. Certains évoquent même un souci de propagande.
Entre les protestations des enseignants, des historiens, des politiques, la lecture de cette lettre se présentait malheureusement. Il faut, je le crois, revenir à une approche plus simple afin de ne pas « retuer » Guy Môquet.
Que voulait Nicolas Sarkozy ? Français, il a une méconnaissance de notre histoire. Son approche ne peut être faite que d’images symboliques complètement détachées de la rigueur. Il cherchait un fait qui pouvait à la fois l’unir à la nation, indiquer son degré de conquête politique dénommé ouverture. Le choix se porta sur Guy Môquet.
Pour retrouver le calme et rendre hommage à Guy Môquet mort à 17 ans, il faut rappeler tout de même qu’il fut arrêté par des policiers français qui appliquaient le décret-loi Daladier du 26 septembre 1939 interdisant la propagande communiste. C’est le gouvernement français qui le livra aux nazis parce que communiste c’est-à-dire « mauvais français »
Toute l’indignité est là. C’est celle qu’il faut retenir. Mais, au-delà, le seul élément à retenir est bien qu’il ne peut y avoir de bon ou de mauvais français. L’ignominie de Vichy est telle que la lecture de cette lettre ne peut pas être négative. Dans le moment où l’histoire fout le camp de la mémoire nationale, les lycéens ne peuvent, selon moi, que tirer un bénéfice de cette lecture.
©copyright Jean Vinatier 2007

1 commentaire:

D. a dit…

C'est ici comfondre histoire et mémoire... Le rôle de l'historien n'est pas de faire du lien social mais de rechercher à la vérité et d'expliquer des faits de société. La circulaire demandant au professeurs de lire cette lettre s'inscrit dans la continuité de la tentation dont témoigne le politique depui splusieurs années de demander des comptes à l'histoire, de l'encadre et de décider de ce qui est bon ou non de penser. Le politique est incompétent à trancher en terme d'histoire.