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vendredi 26 octobre 2007

Trou d’air avant divorce ? N°62 - 1ere année

Le séjour chérifien du Président de la République terminé, le retour en France a l’apparence du succès. Or, l’air est frais ! Le Grenelle de l’environnement, patronné par Al Gore reçu avec éclat à l’Elysée, inaugurerait une révolution écologique. Le pouvoir se presse d’ajouter un slogan ou de dire la musique avant même d’avoir un orchestre actif. Les députés UMP grincent des dents devant les oukases présidentiels qui leur donnent publiquement l’aspect d’un parti le doigt sur la couture. Le récent échec d’une proposition de loi sur le financement des partis rédigé pour la joie exclusive des centristes ralliés à Nicolas Sarkozy dite encore loi des 30 deniers, est un signe de plus que l’atmosphère évolue péniblement dans la majorité. Les critiques opposées à l’élection d’une trentaine de députés à la proportionnelle augurent mal du futur de la commission Balladur. Et cet ancien Premier ministre devançant un changement de patron à Matignon se montre hostile à la nomination de Claude Guéant arguant du fait qu’il n’est pas un élu du suffrage universel.
Les Français voient les prix des produits de première nécessité en augmentation forte. Le chômage reste à un niveau élevé. La consommation des ménages risque de stagner ou de reculer. Les dernières manifestations des syndicats de transport furent un succès, idem pour celles des internes. La grève de la fonction publique annoncée pour le 20 novembre sera un enjeu puissant tant pour les syndicats que le gouvernement. L’affaire de la caisse noire de l’UIMM, est une marmite d’eau bouillante quand la société française écarquille les yeux sur la réalité du pouvoir qui veut se placer solidement. Les actions vendues par l’état-major d’EADS ajoutent une goutte de parfum aigre.
Dernier point, la ratification du traité simplifié décidée à Lisbonne, œuvre du Président Sarkozy, ne se fera pas sans dommages. La décision de choisir le Parlement pour dire « oui » au projet de traité constitutionnel –rejeté par référendum à 55% en 2005 – possède des risques sérieux visiblement mésestimés par l’Elysée. Valéry Giscard d’Estaing dit dans Le Figaro que les outils du traité simplifié sont les mêmes que le précédent !
La nouvelle politique étrangère du Président ne cache pas son amour pour l’empereur du Potomac en négligeant le sentiment national très critique sur la façon de gouverner qu’à ce chef de la première puissance.
En cinq mois de présidence, il serait injuste et précipité de dire totalement que Nicolas Sarkozy se plante sur tous les plans. Avec sa fébrilité, il essaie de secouer le cocotier français dans tous les sens et à tous moments. Les mécontentements des magistrats, des avocats ou les tensions dans les banlieues ne seraient pas graves si la nation comprenait la stratégie présidentielle. L’honnêteté force à écrire la difficulté à la trouver, à lui fixer un ordre de marche. Le pays a besoin de grands coups politiques c’est-à-dire des réformes décisives comme par exemple, la fin des départements, des conseils généraux, la diminution du nombre de députés, de sénateurs, la réforme de la préfectorale, de l’ENA. Ces exemples sont dits dans le désordre à la seule fin de montrer que les Français veulent, enfin, constater qu’une révolution positive s’ébranle, que les verrous sautent.
Trou d’air avant divorce ? Disons que le premier annonce souvent le second.

©copyright Jean Vinatier 2007


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