Alors que l’inquiétude grandit autour du sort de Dubaï world, deux agences de notation Standard & Poor’s puis Fitch, suscitent d’autres craintes en rétrogradant la Grèce de A- à BBB+ avec une perspective négative. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet et Christine Lagarde ont beau dire que la faillite de la Grèce est peu probable, leurs mines contredisent leurs propos.
Quid de la solidarité européenne ? Le ministre suédois des Finances Anders Borg a laissé entendre que les pays européens n'étaient pas disposés à venir en aide à la Grèce en pleine crise budgétaire, et a appelé le gouvernement actuel à « enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse » La raison de cette sévérité ? Le traité de Lisbonne (Cf Maastricht) interdit implicitement que des Etats de l'Union européenne transfèrent leurs dettes à d'autres. L’Union ne s’est donc pas dotée d’un instrument financier pour traiter une crise de financement de l’un des membres. Aujourd’hui, Athènes redoute que la BCE lui refuse, à court terme, des liquidités. La Grèce, membre du FMI, pourrait solliciter une assistance mais si cette démarche s’effectuait, l’Union européenne n’avouerait-elle pas sa faiblesse ?
La Grèce sombrera-t-elle ? Nul ne voudrait le penser si d’autres Etats de l’Union, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne¹ ou PIGS (acronyme d’un goût douteux pour désigner les 4 pays en question)- ne connaissaient pas des difficultés financières préoccupantes. L’Union européenne laissera-t-elle les PIGS trouver par leurs propres moyens une solution ? On a là d’une part, un exemple splendide et dramatique de la non-solidarité entre les vingt-sept et d’autre part, un risque de non-crédibilité pour la monnaie européenne.
Dans ces conditions, s’étonnera-t-on d’apprendre que le gouvernement socialiste grec essaie de trouver une solution auprès des banques chinoises à concurrence d’un prêt équivalent à 25 milliards d’euros. Pékin ne repousse pas la demande et guette l’occasion d’augmenter sa part d’investissement au Pirée.
Rappelons que la Chine a décidé l’été dernier de prendre en charge l’ensemble de l’économie moldave (in Seriatim n°510 –7 août 2009)² en plein accord avec la Russie. Si la Grèce obtient de Pékin les aides demandées, le pays des Hellènes, après la Moldavie, relèvera-t-il du « voisinage proche » chinois ? Quels seront les contrecoups pour l’Union européenne ? Le gouvernement chinois a une occasion d’utiliser ses disponibilités financières et de s’immiscer dans l’économie d’un pays de la zone euro qui est, à plus d’un titre, un symbole de l’histoire européenne.
Compte-tenu des disponibilités financières chinoises, Pékin aurait la capacité de prendre sous sa coupe plusieurs économies de l’Union européenne avec un retour sur investissement considérable et forcément des conséquences géostratégiques.
Un vrai problème se pose à l’Union européenne pour venir au secours de ses membres. Restera-t-elle immobile?Il y va de sa légitimité.
En dépit du calme des médias et des « grands économistes » qui n’ont vu venir ni la crise subprime, ni la détérioration de Dubaï World, l’iceberg est sous notre nez.
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2009
Tous droits réservés
Note :
1-Espagne : Standard & Poor's a abaissé mercredi sa perspective sur la note de la dette de l'Espagne de 'stable' à 'négative' en raison de la montée des déficits fiscaux du pays et des difficultés de son économie.
In Seriatim :
Moldavie : débarquement chinois
2-http://www.seriatimonline.com/search/label/Moldavie
Commentaires : Si vous n’avez pas de compte Gmail, et pour éviter le noreply-comment veuillez envoyer vos commentaires à : jv3@free.fr
Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzegovine, Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Géorgie, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Irak, Iran, Islande, Israël, Kenya, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine , République Dominicaine, Russie, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Thaïlande,Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM & Nouvelle-Calédonie, Polynésie), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen
Quid de la solidarité européenne ? Le ministre suédois des Finances Anders Borg a laissé entendre que les pays européens n'étaient pas disposés à venir en aide à la Grèce en pleine crise budgétaire, et a appelé le gouvernement actuel à « enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse » La raison de cette sévérité ? Le traité de Lisbonne (Cf Maastricht) interdit implicitement que des Etats de l'Union européenne transfèrent leurs dettes à d'autres. L’Union ne s’est donc pas dotée d’un instrument financier pour traiter une crise de financement de l’un des membres. Aujourd’hui, Athènes redoute que la BCE lui refuse, à court terme, des liquidités. La Grèce, membre du FMI, pourrait solliciter une assistance mais si cette démarche s’effectuait, l’Union européenne n’avouerait-elle pas sa faiblesse ?
La Grèce sombrera-t-elle ? Nul ne voudrait le penser si d’autres Etats de l’Union, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne¹ ou PIGS (acronyme d’un goût douteux pour désigner les 4 pays en question)- ne connaissaient pas des difficultés financières préoccupantes. L’Union européenne laissera-t-elle les PIGS trouver par leurs propres moyens une solution ? On a là d’une part, un exemple splendide et dramatique de la non-solidarité entre les vingt-sept et d’autre part, un risque de non-crédibilité pour la monnaie européenne.
Dans ces conditions, s’étonnera-t-on d’apprendre que le gouvernement socialiste grec essaie de trouver une solution auprès des banques chinoises à concurrence d’un prêt équivalent à 25 milliards d’euros. Pékin ne repousse pas la demande et guette l’occasion d’augmenter sa part d’investissement au Pirée.
Rappelons que la Chine a décidé l’été dernier de prendre en charge l’ensemble de l’économie moldave (in Seriatim n°510 –7 août 2009)² en plein accord avec la Russie. Si la Grèce obtient de Pékin les aides demandées, le pays des Hellènes, après la Moldavie, relèvera-t-il du « voisinage proche » chinois ? Quels seront les contrecoups pour l’Union européenne ? Le gouvernement chinois a une occasion d’utiliser ses disponibilités financières et de s’immiscer dans l’économie d’un pays de la zone euro qui est, à plus d’un titre, un symbole de l’histoire européenne.
Compte-tenu des disponibilités financières chinoises, Pékin aurait la capacité de prendre sous sa coupe plusieurs économies de l’Union européenne avec un retour sur investissement considérable et forcément des conséquences géostratégiques.
Un vrai problème se pose à l’Union européenne pour venir au secours de ses membres. Restera-t-elle immobile?Il y va de sa légitimité.
En dépit du calme des médias et des « grands économistes » qui n’ont vu venir ni la crise subprime, ni la détérioration de Dubaï World, l’iceberg est sous notre nez.
Jean Vinatier
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Note :
1-Espagne : Standard & Poor's a abaissé mercredi sa perspective sur la note de la dette de l'Espagne de 'stable' à 'négative' en raison de la montée des déficits fiscaux du pays et des difficultés de son économie.
In Seriatim :
Moldavie : débarquement chinois
2-http://www.seriatimonline.com/search/label/Moldavie
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