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lundi 17 septembre 2012

Colères arabes dans un monde vagissant N°1242 6e année

Si nul ne s’interroge véritablement sur les auteurs du film caricaturant Mahomet et la manipulation qui a pu les mener, les médias nous abondent en images et reportages sur les manifestations qui se déroulent en Orient et en Europe. A Paris cent cinquante manifestants se sont présentés devant l’ambassade américaine et ont été presque tous interpellés. C’était inacceptable nous dit le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. En fait, on ne sait toujours pas s’il était inacceptable de manifester devant la représentation américaine ou bien s’il était inacceptable de passer outre l’autorisation de la préfecture ? Certains répondront les deux. Inutile de dire que la grande gagnante de la gesticulation gouvernementale est Marine Le Pen.
On pourra épiloguer pendant des jours sur les raisons des colères arabes, l’important étant, semble-t-il, de nous montrer que le printemps arabe, continue lui de bouillonner, l’affreuse guerre inter-syrienne jouant le rôle de piqure de rappel de l’aventure libyenne menée par la France, le Royaume-Uni soutenu et financé par les Etats-Unis. De la Tunisie à l’Egypte, les nouveaux dirigeants jouent la carte de l’apaisement tandis que les désordres et les insécurités se multiplient. Le Président égyptien, Morsi, tantôt louangé, tantôt critiqué, se maintient dans une ambiguïté, rêvant sans doute d’un Orient sous l’influence de toutes les branches des Frères musulmans lesquels ne cessèrent jamais depuis la naissance de ce mouvement politique d’être entre les mains anglaises et/ou américaines. Le Président Morsi n’a-t-il pas deux de ses enfants naturalisés américains ?  Les dirigeants tunisiens et libyens s’ils clament partout qu’ils font barrage aux salafistes et autres groupuscules n’empêchent pas de constater leur montée en puissance tout comme au Mali, pays entré dans un silence médiatique…
Il est saisissant de noter que le territoire d’instabilité s’étend désormais du Nigéria à l’Afghanistan. Qui tient les ficelles ? De multiples acteurs qui ne cesseront pas d’augmenter en nombre jusqu’à devenir un réel labyrinthe dans lequel les services de renseignement mêmes les plus remarquables se prendront les pieds.
Dans cet instant, si aucun regard ne se tourne vers l’Europe ni d’ailleurs vers les pays du Golfe qui encouragent bien des fanatiques, tous se dirigent vers le César du monde « libre », Barack Obama lui-même fragilisé par la campagne électorale. Ses adversaires républicains ne manquent pas de montrer la fragilité sécuritaire américaine depuis la présidence démocrate comme ce fut le cas lors du mandat de Jimmy Carter (Iran) Le Président Obama qu’on nous présente toujours comme diplomate a su, néanmoins, faire preuve d’une brutalité envers un Premier ministre japonais fraîchement élu qui refusait une extension de la base américaine d’Okinawa, acquiescer aux coups d’Etat au Honduras et au Paraguay, de même  a-t-il approuvé l’élimination d’Oussama Ben Laden. En fait, le Président américain n’est pas faible parce qu’il doute mais bel et bien parce qu’il est face à l’émergence de forces multiples et insaisissables : des pays du BRICS aux mouvements religieux fondamentalistes, aux remontées identitaires, notamment, en Europe, aux appétits féroces des multinationales qui ne songent qu’à forer (gaz de schiste, pétrole, charbon) au mépris de tout bon sens (voir la destruction programmée de la barrière de corail au large de Gladstone en Australie). Le principal handicap de la présidence américaine est de ne plus avoir à l’extérieur un ennemi mais plusieurs, de ne pouvoir donc les maîtriser. A ce jour, Washington essaie dangereusement et faute de mieux d’exciter la Chine et le Japon au sujet d’îlots disputés depuis des décennies. Toute la puissance militaire américaine s’avère non pas insuffisante mais inadaptée et suscite un mécontentement grandissant. Idem pour le dollar qui même reconnu par les cinq continents n’apporte plus la félicité aux citoyens américains : ce ne sont pas les déversements sans durée de temps de la FED qui réduiront les inégalités criantes et honteuses dans cette nation très puissante.  Qui a envie de devenir américain ? L’autre handicap des Etats-Unis.
Les colères arabo-musulmanes effraient les populations européennes tentées par un retour identitaire rendu plus ardu faute d’une laïcité rigoureuse, de la nation ressentie comme de moins en moins souveraine. Ces éruptions populaires d’orient contrastent avec les timidités des peuples européens qui face aux précarités, aux pauvretés n’ont plus la capacité à s’insurger mais à s’indigner : notre dernier luxe ?
Jean Vinatier
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