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jeudi 16 janvier 2014

Abdelaziz Bouteflika : une fin opaque ? N°1597 7e année

Comme l’indique ci-dessous, l’extrait du communiqué envoyé par Bernard Lugan, l’Algérie entrerait dans une période mouvementée suite à la nouvelle hospitalisation du Président Abdelaziz Bouteflika : pour l’heure, le calendrier des élections présidentielles prévues en avril est immobilisé. En tout cas, c’est en France que semble se concocter l’après, preuve s’il en est que notre pays continue à jouer un rôle en Afrique, rôle démontré par les interventions en Libye, au Mali, en Centrafrique. Si nous n’avons plus de chasse-gardée reconnaissons que nous sommes devenus un garde-chasse actif, et non un gendarme, terme qui nous répugne…Une contradiction supplémentaire !
 
 «[….]
Alors qu’au mois de novembre 2013 le FLN l’a désigné comme son candidat lors des élections présidentielles du mois d’avril 2014, à moins de quatre mois du scrutin, l’on ne sait toujours pas s’il sera physiquement et intellectuellement en mesure de briguer un 4° mandat.
Son véritable état de santé est caché à l’opinion algérienne parce que les clans régionaux et politiques qui se partagent les fruits du pouvoir ne se sont toujours pas mis d’accord sur sa succession. L’Algérie est en effet dirigée par une nomenklatura opaque dont le principal souci semble être de s’auto-reproduire. Son cœur est représenté par l’ANP (armée nationale populaire) dont les 350 000 hommes sont commandés par le général Ahmed Gaïd Salah né en 1940, et la DRS (Département du renseignement et de la sécurité) avec dit-on, plus de 100 000 agents dirigés par le général Mohamed Mediène, né en 1939.
L’Algérie qui était demeurée à l’écart des convulsions liées au prétendu « printemps arabe » pourrait donc connaître de sérieuses convulsions en 2014. Tous les ingrédients d’une crise politico-sociale majeure y sont en effet réunis : démographie suicidaire, moitié de la population ayant moins de 20 ans, 35% de chômage chez les jeunes, misère sociale, société fermée incapable de se réformer, industrie inexistante, système bancaire d’un autre temps et administration apoplectique forte d’environ 1,5 million de fonctionnaires. De plus, le pays est fracturé entre arabisme et berbérisme avec une influence de plus en plus forte de l’islamisme
L’Algérie qui est donc dans une impasse sociale, morale et politique, navigue, tel un vaisseau fantôme au milieu des écueils nés de la quasi vacance du pouvoir. Jusqu’à présent elle a échappé à la crise majeure grâce au colossal bas de laine tiré d’une rente pétrolière et gazière qui lui a permis d’éviter l’embrasement en achetant la paix sociale. Pour combien de temps encore ? »
 
Jean Vinatier
SERIATIM 2014

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