S’ouvre aujourd’hui, avec l’Iowa,
dans l’empire du Potomac, la longue période des primaires dont le terme fera
connaître les deux candidats à la succession de Barack Obama. Depuis des
semaines, l’on se focalise sur les discours de Donald Trump qui éclipsent du côté
Républicain tous les autres candidats
quand du côté Démocrate, Hillary Clinton parée de toutes les vertus,
hormis le emailgate, découvre avec sourcillement la percée de Bernie Sanders
qui se présente comme « presque » socialiste. Néanmoins, selon un
commentateur du site de Philippe Grasset, les chances de ce dernier serait
mince comme en témoignerait les estimations ci-dessous :
« [….] selon une moyenne
pondérée des diverses sondages d’intention de vote des derniers jours effectués
dans les états concernés :
1 février : Iowa democratic caucuses : Hillary :80% - Sanders 20%
9 février : New Hampshire democratic primary : Sanders 75% - Clinton : 25%
20 février : Nevada democratic caucuses : Clinton : 50% - Sanders : 28%
27 février : South Carolina democratic primary: Clinton 97% - Sanders 3%
15 mars : Florida democratic primary: Clinton 61 % - Sanders 26 %
15 mars : North Carolina democratic primary : Clinton 56 % - Sanders 27, 5 %
15 mars : Ohio democratic primary : Clinton 58,7 % - Sanders 38,5 % »1
1 février : Iowa democratic caucuses : Hillary :80% - Sanders 20%
9 février : New Hampshire democratic primary : Sanders 75% - Clinton : 25%
20 février : Nevada democratic caucuses : Clinton : 50% - Sanders : 28%
27 février : South Carolina democratic primary: Clinton 97% - Sanders 3%
15 mars : Florida democratic primary: Clinton 61 % - Sanders 26 %
15 mars : North Carolina democratic primary : Clinton 56 % - Sanders 27, 5 %
15 mars : Ohio democratic primary : Clinton 58,7 % - Sanders 38,5 % »1
La première chose à remarquer est la suivante : les principaux
candidats sont tous blancs dont une femme. Et cette seule originalité suffirait, certainement,
à enflammer servilement les dirigeants européens indépendamment de son programme.
Le cadre mondial dans lequel se déroulera la course à la Maison Blanche n’aura
pas d’intérêt si l’on suppute sur la
« décadence américaine », il nous faudra, au contraire, la situer sur
la scène du chaos global lequel s’étend à tous les domaines, du climat au
terrorisme en passant par l’économie et les migrations. Soyons clair :
toutes les puissances terrestres sont, d’une façon ou une autre, secouées par
le craquement général et les Etats-Unis n’y échappent, évidemment pas
puisqu’ils en sont, à bien des égards, les manœuvriers.
Le climat régnant à l’intérieur des Etats-Unis n’est guère
aimable et les actualités des faits divers nous rapportent le racisme
quotidien ainsi que les actes d’illuminés (revoir le film de Gus van Sant
Elephant). La situation économique n’a pas la brillance que l’on veut nous
rapporter régulièrement : l’on critique la Chine pour son art à jouer avec
les chiffres mais n’en n’est-il pas de même sur les rives de l’Hudson ?
Quant au dollar, véritable veau d’or de cette nation imposante et unilatérale
dans ses raisonnements, le billet vert règne encore sur les esprits, nous
faisant oublier la lente entrée, par exemple, du Yuan dans la sphère des
monnaies de référence. Et la puissance militaire : elle en impose sur le
papier et par les centaines de bases-miradors réparties pour nous surveiller et
punir : mais quelle est sa force alors même que les Américains ne veulent
mourir pour l’Empire ?
Il est trop tôt pour oser dire que Donald Trump et Hillary Clinton
seront les deux combattants. Il ne l’est pas pour souligner les sentiments des
Nord-Américains retentés par une sorte d’isolationnisme dont Donald Trump
serait le héros quand Hillary Clinton, concentrant sur elle les espoirs de
« l’establishment », personnage politique complétement
« corrompue » deviendrait celle de l’ouverture au monde : et il
est vrai que son discours sur les minorités (à lire absolument), loin d’être
insignifiant soulignerait l’intelligence « perverse » de ce choix et
les moyens qui y seraient consacrés. Des deux côtés de l’Atlantique, tout ce
qui prénomme « Démocrate » a les faveurs des possédants comme
autrefois la république rassura, par exemple, les nantis de France apeurés par
la Commune de 1871. Si l’on allait plus loin encore, il serait honnête d’écrire
que quelle que soit la dénomination : Républicain ou Démocrate, l’on
trouverait dans l’arrière de la scène du théâtre les mêmes manipulateurs des
marionnettes. Le vide politique est sidéral, ne demeure plus que la posture et
une nostalgie faute d’espérance.
Les États-Unis n’échappent pas à cette atmosphère et le seul personnage
à avoir une tenue originale, Bernie Sanders est, naturellement, celui qui sera
décrié de tous les côtés quant Barack Obama tire sa révérence au terme de deux
mandats où il déçut incomparablement parce qu’il fut un Saint-Jean Bouche
d’or avec lui la grande émotion du rêve américain se termine. D’ailleurs où
rêve-t-on encore du monde ?
Source :
1-Wilfried : un des
commentateurs de l’article de Philippe Grasset : Hillary fracassée http://www.dedefensa.org/article/hillary-fracassee
Jean Vinatier
Seriatim2016
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