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samedi 23 avril 2016

Obama à Londres : Rule britannia ? N°4109 10e année



La campagne pour ou contre le Brexit entre dans le presque vif avec la visite de l’empereur du Potomac sur le sol anglais pour soutenir David Cameron. Le Premier ministre anglais serait-il le Dark Vador d’un nouvel épisode de la guerre des Clones de Star Wars ?
Le déplacement du Président américain n’a d’autre but que son soutien au maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Ne se masquant pas, Barack Obama affirme tout publiquement que la tâche britannique est d’assurer que le continent européen reste un non-objet politique, soumis aux intérêts d’Outre-Atlantique qui sont, comme chacun le sait  de disposer face à la Chine et à la Russie d’un immense troupeau de 360 millions de petits fantassins destinés aux sales besognes. David Cameron est-il réellement fier d’avoir l’appui de Barack Obama pour éviter le Brexit en juin prochain ? La venue de Barack Obama, même pour les opposants au Brexit n’a pas dû être ressentie avec faveur : après tout pourquoi aucun leader anglais n’irait pas faire campagne aux Etats-Unis pour Trump, pour Clinton, pour Sanders ? A la limite, on aurait pu accepter que Donald Tusk ou Jean-Claude Junker se déplace sur le sol britannique ce qu’ils ne font pas jusqu’à ce jour. Seule Marine Le Pen, députée européenne,  franchira le Channel.
D’ici juin, nous assisterons à la montée en puissance de la campagne contre le Brexit avec les mêmes rengaines : hors de l’Union européenne, les enfers, la nuit éternelle, les sept plaies d’Egypte et ainsi de suite….Les néerlandais qui ont voté contre une disposition bruxelloise en direction de l’Ukraine, le pays le plus pourri du continent, n’eurent pas à subir, ce déluge tout simplement parce que nul ne pensait que les 30% de participation seraient atteints et dépassés de deux points ! Certes, après-coup, Bruxelles intima-t-elle l’ordre au gouvernement des Provinces-Unies d’agir comme le fit Nicolas Sarkozy avec le référendum de 2005 mais ne reçut, à sa grande surprise, en retour qu’une fin de non-recevoir !
Partisans et adversaires du Brexit ont ceci en commun, un amour pour la pérennité anglaise et britannique : les premiers au nom du splendide isolement Commonwealth inclus, les seconds au nom de l’empire en souvenir de Cecil Rhodes et des anglais, souvent d’origine germanique, cofondateurs de la FED en 1913. Sans élégance mais avec brutalité, Barack Obama vient de rappeler aux Anglais sa vision la relation spéciale située à des années  lumières de  celle imaginée par Winston Churchill : une vassalisation. L’obséquiosité de l’empereur du Potomac envers la famille royale n’est, on le sait, qu’une vaste hypocrisie et même une moquerie…..
Quant à la scène anglaise, secouée par les débats et les agitations dont raffolent les habitants, elle réserve ses envolées à l’élection, le 5 mai du nouveau maire de Londres ou bien Sadiq Khan un pro-européen travailliste situé à la gauche de la gauche de Jeremy Corbyn ou bien Zac Goldsmith un conservateur favorable au Brexit : le premier vient du Pakistan et doit  se défendre de tout antisémitisme quand le second petit-fils d’un Allemand, allié aux plus influentes familles de la banque, il a publiquement affiché ses différents sur Gaza ! Comme on le constate les cartes sont distribuées de façons transversales  et seul un anglais est capable d’y retrouver ses petits. Il faut avoir lu un peu d’ouvrages sur la vie politique anglaise pour ne pas être trop surpris par les effervescences politiques et les chemins entrepris : se perpétue les affrontements par club interposé et demeure, mais aujourd’hui, de  façon plus pointillée, l’esprit de caste. Les débats en Angleterre sont moins binaires qu’en France puisque tous ont en référence le seul Parlement d’où surgissent les  gouvernements qui assurent le lien vers le monarque sacré.
En définitive, ce qui fera pencher la balance en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne sera la question écossaise. C’est donc sur des questions plus intérieures qu’européennes stricto sensu  que  tout se jouera : Rule britannia toujours et encore le final  fameux  en 1753 de l’opéra Alfred de Thomas Arne…….


Jean Vinatier
Seriatim2016


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