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jeudi 22 février 2018

« Conférence de Munich : l’impuissance européenne par Hélène Nouaille » N°4458 12e année



« Il flottait au-dessus de la conférence comme le brouillard de février qui s’élevait des rues boueuses de la ville ». Plume acérée, l’ancien conseiller américain du département d’Etat (2007-2009) Eliot A. Cohen ne cache pas sa déception : ce qui était, depuis 1963, une rencontre plutôt discrète entre chefs d’Etat, ministres de la Défense et autres responsables de la sécurité mondiale est devenu un « forum politique auquel assistait une foule mondiale. Et le succès apparent de cet événement, au moins par la taille, les vedettes politiques qu’il attire, l’attention médiatique qu’il reçoit, le sens croissant de sa propre importance, masque en réalité son échec en tant qu’institution » (1).

Presque 700 personnes, presse comprise, se bousculaient donc le week-end dernier à Munich pour la 54eWehrkunde, dans le vieil hôtel Bayerischer Hof (2), autour d’un constat : « En matière de sécurité internationale, l’année 2017 a été marquée, entre autres choses, par les signes d’une érosion continue de l’ordre international dit libéral, et par une politique étrangère américaine de plus en plus imprévisible » (3).

Le ton est donné dans l’introduction du rapport annuel, malgré un sous-titre (To the Brink-and Back) qui indique que nous aurions été au bord du gouffre et que nous avons fait un pas en arrière. On aurait attendu des discours percutants sur ce thème : il y a eu de grands moments à Munich – Vladimir Poutine en 2007 (4), par exemple, dont la franchise (« La forme de cette conférence va me permettre de dire ce que je pense réellement des problèmes de sécurité internationale ») est restée dans les mémoires, ou encore rappelle Eliot A. Cohen nostalgique, le sénateur républicain John McCain, absent parce que malade cette année, qui menait « depuis des années la délégation américaine » et affirmait régulièrement « les valeurs américaines avec une clarté éclatante ». Le secrétaire à la Défense James Mattis était présent (et silencieux) – le secrétaire d’Etat Rex Tillerson étant absent - avec le général McMaster, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche et le patron de la CIA, Mike Pompeo. Il y avait aussi des anciens de l’administration Obama: l’ex vice-président Joe Biden et l’ex-secrétaire d’État John Kerry ou encore l’inoubliable Victoria Nuland (« Fuck the EU », Ukraine, 2014). Et, de l’Afrique à l’Asie, Chine comprise, en passant par le Moyen-Orient (Benjamin Netanyahou, ou le ministre des Affaires iranien Javad Zarif et celui d'Arabie saoudite Adel al-Jubeir), une foule de ministres ou hauts représentants, venus rejoindre leurs homologues européens.

Alors ? En fait, écrit encore Eliot Cohen, « la génération représentée à Munich cette année a semblée déconcertée par la ré entrée dans l’histoire des autoritaires et les fanatiques d’aujourd’hui ».
La suite ci-dessous :


A compléter avec le texte de Richard Labévière: SYRIELEAKS : UN CÂBLE DIPLOMATIQUE BRITANNIQUE DEVOILE LA « STRATEGIE OCCIDENTALE » …

« Conférence sur la sécurité – Munich, 17 février.
Dans un anglais quelque peu familier mais précis, Benjamin Norman – diplomate en charge du dossier Proche et Moyen Orient à l’ambassade de Grande Bretagne à Washington – rend compte dans un Télégramme diplomatique confidentiel (TD)1 du 12 janvier 2018 de la première réunion du « Petit groupe américain sur la Syrie » (Etats-Unis, Grande Bretagne, France, Arabie saoudite et Jordanie), qui s’est tenue à Washington le 11 janvier 2018.
La suite ci-dessous :

         
Jean Vinatier
Seriatim 2018

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