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mercredi 21 février 2018

La Ghouta de trop ? N°4457 12e année



La Syrie revient sur le devant de la scène internationale avec l’affaire de la bataille de La Ghouta-orientale, ville située dans la banlieue de Damas et encore tenue par les rebelles djihadistes. Le régime syrien est accusé d’user d’une trop grande violence, d’être tenté de recourir à l’arme chimique. L’on sait qu’en 2013 le prédécesseur de Donald Trump avait renoncé in extremis à punir Bachar Al-Assad pour avoir, selon les médias dominants, autorisé l’arme chimique ce qui ne fut pas prouvé.
La Syrie soutenue par la Russie et l’Iran continue la reconquête de sa souveraineté ce que semble lui dénier la coalition conduite par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Arabie Saoudite, Israël qui exige, sans rire le départ des forces étrangères (Le Drian) alors même que ces puissances réunies ont violé et violent toujours sa souveraineté. Il ne s’agit pas ici de dire son opinion sur le régime syrien, il est ce qu’il est et ce que semble accepter la population.
Les Etats-Unis courroucés par leur échec syrien usent de la carte kurde, au risque d’une conflagration avec la Turquie, afin de justifier le maintien de leurs forces en Syrie : Washington veut reproduire ce qui fut fait …en Irak avec le succès que l’on sait ! La France dans ce dossier suit la Maison Blanche le doigt sur le pantalon : Trump n’est donc plus maudit ?
La Turquie membre fondateur de l’OTAN n’entend pas céder sur le dossier kurde et a lancé une offensive au nord de la Syrie qui marque le pas. Il s’en fallut d’un cheveu pour que les Turcs et les Américains s’affrontent militairement. Le Secrétaire d’Etat aux affaires Etrangères américain se déplaça à Ankara pour calmer le jeu : mission ni réussie, ni échouée.
La Russie a évité la partition syrienne : est-elle en mesure de prévoir une suite ? A mettre dans son sillage la Turquie d’Erdogan qui serait un soutien très incertain et très susceptible ?
L’Iran tant au Yémen qu’en Syrie place ses pions dans cet Orient que cette antique nation connaît bien : le Géorgie ne fut-elle pas dans son orbite au XVIIIe siècle ?, l’Empire Ottoman ne reconnut-il pas l’Euphrate et le Tigre comme limite ?  L’Iran, la Russie aussi,  est la puissance dont il faut rogner les serres et les ailes.
Cet acharnement des Atlantiques (USA+Europe) en Syrie n’est pas sans rappeler les Croisés bien des siècles avant lesquels ne manquèrent jamais d’aller d’une impasse à une autre avant d’être expulsés d’Orient. Il y a, en réalité, derrière toute cette armada le soin de garder la mainmise sur les ressources énergétiques sur cette partie de la Méditerranée et au Kurdistan syrien, le soin également de contrer la mise en place de la Route de la soie chinoise. Pour ce faire, les Atlantiques alliés aux Saoudiens et Israéliens doivent amener l’Iran et la Russie à abaisser leurs ambitions réciproques quitte à soutenir sous différente forme des « djihadistes ». C’est une bien grande bataille engagée dont les populations pâtissent dans bien des cas par le martyr, de même que le patrimoine multiséculaire, notre mémoire commune ce qu’oublient les Atlantiques !
L’Ouest s’entête en Syrie comme s’il se pensait dans le monde d’avant la chute du mur en 1989. C’est très notable que de noter des Atlantiques qui disposent de la monnaie, de la puissance militaire incomparable manœuvrent comme manœuvrèrent la flotte de Xerxès à Salamine. Où sont les Thémistocle ? Quel intérêt pour la France d’honnir la Syrie ? Dans ce dossier preuve est apportée que la perte de la souveraineté rend une nation autrefois sûre d’elle-même aveugle, sourde, in fine barbare.
Jean Vinatier
Seriatim 2018

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