Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



mercredi 22 janvier 2020

« Une autre histoire américaine par Sébastien Jehan » N°4802 14e année


« À propos de : Gilles Havard, L’Amérique fantôme. Les aventuriers francophones du Nouveau Monde, Flammarion 2019, 654 p., 26 €.

Pendant quatre siècles, avant la conquête de l’Ouest, les trappeurs ont sillonné l’Amérique du Nord. Marginaux, vivant le plus souvent avec les Indiens, leur figure évoque un monde perdu, qui continue de hanter l’Amérique.

Cet ouvrage de Gilles Havard se situe dans la lignée de son précédent opus, la remarquable Histoire des coureurs de bois, parue en 2016
, qui explorait l’univers des circulations pelletières dans l’Amérique septentrionale d’avant la conquête de l’Ouest. Renouvelant largement une historiographie qui tendait à présenter les coureurs de bois comme des aventuriers entraînés par le seul goût de la liberté quand ce n’était pas la quête du profit, Gilles Havard y avait développé une passionnante analyse sociale et culturelle de ce milieu atypique, tout en interrogeant de manière originale la question du pouvoir en contexte impérial, à travers la capacité des autorités à diriger les conduites des franges les plus instables de la population européenne. Le caractère dense et très réussi de cette somme impressionnante ne laissait donc pas présager que son auteur reviendrait labourer un terrain qui semblait avoir déjà donné ses plus beaux fruits.

Traces de vie

Le nouveau livre de Gilles Havard se présente comme un recueil de dix « parcours individuels », ceux de personnages masculins, français ou francophones, et qui partagent la qualité d’aventuriers, au sens où ils ont fait le choix, souvent à leurs risques et périls, de passer une partie de leur existence en territoire amérindien. On retrouve là, ramassées sous la forme du récit biographique, des figures déjà présentes dans l’Histoire des coureurs de bois, comme Radisson, Nicolas Perrot, Truteau, Charbonneau, Provost ou Beauchamp. Si la plupart des voyageurs envisagés ici ont donc un lien avec le commerce des fourrures, ils peuvent toutefois aussi s’être illustrés pour d’autres raisons, comme la maîtrise des langues autochtones (les truchements Gambie ou Brûlé) ou leurs expéditions de « découverte » (à l’image des frères La Vérendrye, premiers Européens à atteindre les montagnes Rocheuses). »

La suite ci-dessous :


Jean Vinatier
Seriatim 2020

Aucun commentaire: