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vendredi 3 décembre 2021

Droite clivante, gauche clouée, sourires, élyséen et berlinois N°5761 5e année

 En principe Valérie Pécresse devrait être désignée, ce 4 décembre, par des militants Républicains comme leur égérie pour la campagne présidentielle face à un Eric Ciotti dont le score correspond grosso modo à ce reste électoral plutôt conservateur bercé et s’emmêlant dans les filets d’un passé gaullo-chiraquien-sarkozien, autant dire des boules de bilboquet !

Michel Barnier devait en principe l’emporter lors de cette primaire mais apparaissant très rapidement mou, versatile et ne parvenant pas à se débarrasser des habits du négociateur du Brexit, il a su, néanmoins, illusionner avant de succomber dès les premiers débats télévisés.

Voilà donc Les Républicains derrière une femme qui a ce côté « maîtresse » que la droite affectionne visiblement car portant déjà aux nues Christine Lagarde : le temps des dominatrices flagellatrices ?

Pour Emmanuel Macron, les finalistes Républicains le comblent parfaitement : deux candidats clivants, pas fédérateurs pour un sou : quel électeur de gauche même libéral pourrait-il voter pour Valérie Pécresse ? Au contraire, la droite et ses périphéries extrêmes se diviseront davantage lui offrant avec la gauche émiettée une disparité électorale quasiment parfaite, Le « en même temps » une faux toujours bien aiguisée, pas un épi contradictoire n’y échapperait.

La droite n’a en rien changé et faute d’imploser pour permettre une nouvelle droite alternative, Les Républicains comme le parti socialiste à gauche figent et pétrifient le champ politique, leurs réseaux locaux plus puissants que leur popularité respective, perdurent la fiction de chacune de leur légitimité. Une fois encore, c’est parfait pour Emmanuel Macron qui peut, en plus y piocher des ministres à foison. De leur côté, les écologistes convaincus de leur émergence quoique chacune de leur graine génère une multitude de pousses urticantes, sont un espace vert qui n’irrigue pas les vieux bois des partis voisins si tentés qu’ils voudraient les « verdir ».

Le jardin politique français n’a plus qu’une allée centrale « en même temps » avec sur les côtés des bosquets pour tous les uns et tous les autres.

A droite, bosquet lepéniste du sourire lisse, bosquet zemmourien du souvenir, bosquet pécreniste du retenez-moi

A gauche, bosquet chantier Hidalgo, bosquet mélenchoniste éructant, bosquet jadot sans saveur, bosquet Roussel Marx et Spencers….

 

C’est une société politique (si l’on peut encore user de ce qualificatif) complétement irradiée alors même que l’Union européenne entre dans une période difficile où l’on sentira plus que d’ordinaire le déploiement des ambitions allemandes pour lesquelles, Emmanuel Macron aura toute son utilité, que Berlin laissera à ses oraisons mais le tenant par les fils. Pour Berlin, ce paysage français convient parfaitement. Et d’une façon plus large, avec l’affaissement de la France, c’est tout le sud européen qui suivra. Il est à craindre que cette Europe au sud ne soit plus vue par l’Europe du Nord que comme une aire, notamment, d’entassement migratoire…Mais pour combien de temps ?

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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