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mercredi 14 mai 2008

Valéry, Jacques et le mari de Carla N°203 - 1ere année

C’est avec la mine piteuse que Jean-François Copé, le patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale, a constaté le manque de mobilisation du parti présidentiel qui a abouti au rejet de la proposition de loi sur les OGM. L’opposition s’applaudissait debout. Jean-Louis Borloo et NKM ne se félicitaient plus de ce vote qu’ils pensaient fait. On devine l’humeur exécrable de Nicolas Sarkozy….
A quelques encablures de là, l’ancien Président de la République réunissait, au Centre Georges Pompidou, ses anciens collaborateurs pour un repas festif d’où, nul doute, jailliraient quelques flèches de Parthes et autres philippiques envers l’élu du 6 mai 2007.
Voilà huit jours Jacques Chirac recevait, sans broncher, une volée de bois verts de son successeur pour son immobilisme, son atavisme, dont quelques échardes atteignaient par ricochet Valéry dans son château d’Estaing.
L’ancien Président est d’une discrétion absolue depuis 12 mois, hormis quelques visites chez le juge d’instruction. Depuis l’échec du projet de constitution européenne, en mai 2005, Valéry Giscard d’Estaing ne cherche pas beaucoup les caméras.
L’Arverne, c’est un secret pour personne, n’aime pas le Corrézien mais tous deux doivent avoir une aversion entière pour le mari de Carla.
Mais pourquoi devraient-ils hausser les épaules au terme d’une année de présidence dynamique où les réformes s’empilent, s’entrechoquent, se font et pour quelques-unes se ramassent ? Est-ce la désinvolture de Nicolas Sarkozy ? Non. Ses démêlés conjugaux ? Pas davantage. Un homme pourrait, au moins les aider à se le concilier : c’est Edouard Balladur. Mais voilà l’ancien Premier ministre et ex-ami de trente ans donne depuis quelques temps des signes d’agacement à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Ne lui a-t-il pas écrit, par média interposé, que l’ordre et le temps étaient nécessaires pour réussir un programme de rénovation d’une telle ampleur ? A l’Elysée on passe outre. Or, à côté du bureau présidentiel, Henri Guaino a dit (France 24) que la
« situation en France était explosive ». Silence, le cortège poursuit sa route sans ralentir l’allure. Nicolas Sarkozy veut être le seul vainqueur d’une gigantesque bataille par laquelle il réglera ses comptes avec son enfance, ses parrains politiques et jusqu’aux Français eux-mêmes. C’est cette énergie disproportionnée qui fait tressaillir Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing. Ils ne savent plus s’ils sont de l’ancien régime ou bien écartés pour délit de grabataire. Il est étonnant de voir que l’actuel Président de la République ne sait pas, apparemment, utiliser les deux précités pour l’accompagner, arrondir les angles, donner de la puissance ajustée au moment le plus pertinent. C’est unique dans la vie politique française depuis des siècles et inquiétant.
A moins de deux mois du début de la présidence française de l’Union européenne (1er juillet), toutes les conditions sont réunies pour montrer ce qui ne va plus chez nous d’une part et, d’autre part, pour afficher un goût pour l’aventure militaire dont ne veulent décidément plus nos partenaires.
C’est cette appréhension qui fait se rapprocher sans se rencontrer Valéry et Jacques ; ils ne peuvent qu’être les bras ballants.

©Jean Vinatier 2008

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