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vendredi 20 mars 2009

Boèce : « Si l’Abondance….. » N°421- 2eme année

Ce philosophe romain, Boèce ( Anicius Manlius Torquatus Severinus Boetius) a produit une œuvre qui constitue un relais majeur entre l’Antiquité et le Moyen Âge.
Né dans une famille patricienne en 480, il servit les rois ostrogoths dont Théodoric le Grand (455/456 – 536 APJC). Il en devint le principal conseiller jusqu’à ce qu’une cabale entraîne sa chute, son jugement puis sa condamnation à mort en 524. C’est dans ces derniers moments de sa vie que Boèce rédigea
Consolation de la philosophie entre deux séances de torture et avant son exécution.
Cet ouvrage est magnifique par ses songes et sa sagesse dans ses réflexions. Il est, dit son préfacier Marc Fumaroli,
« le témoignage de la grandeur à laquelle un homme peut s’élever par la pensée, face à la tyrannie et à la mort »
Ci-dessous un des poèmes qui intervient toujours entre deux réflexions :

« Si l’Abondance de sa corne pleine, déversait
A l’infini autant de richesses
Que le Pont charrie de grains de sable
Quand l’agitent les vents déchaînés,
Ou que le ciel voit briller d’astres
Engendrés par les nuits étoilées,
Le genre humain ne cesserait pas pour autant
De se lamenter sur ses malheurs.
Même si les vœux obtiennent la bienveillance
D’un Dieu prodigue de son or,
Et qu’il comble d’honneurs ceux qui les recher-
chent,
Ce qu’ils reçoivent leur semble n’être rien :
Dévorant tout ce qu’elle obtient, leur rapacité sau-
vage
Ouvre encore plus grande leur gueule.
Quelles rênes pourraient contenir leur passion
Effrénée dans les limites infranchissables
Quand, croulant littéralement sous les présents,
Leur soif de posséder fait rage ?
Il ne vit jamais en riche, celui tremblant et gémis-
sant
Qui se croit dans le besoin
. ¹»


Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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Source :


1-Boèce : Consolation de la philosophie, Préface de Marc Fumaroli, Paris, Rivages poche, 2006, pp.76-77.

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