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jeudi 12 mars 2009

France : tyrannie en vue….. N°414 - 2eme année

Le conseiller d’Etat, Olivier Fouquet président de la commission de déontologie, a dit lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, que lui et tous les « déontologues » avaient failli démissionner au lendemain de l’affaire Pérol ! Le verbe « faillir » est le mot clef. On bouillonne, on fulmine mais on ferme sa gueule et on repart la queue basse ! Bienvenue chez les eunuques !
Chaque catégorie professionnelle ainsi qu’une foule de Français auraient toutes les raisons du monde pour descendre et occuper les rues, mais nul ne l’ose : le Rubicon intimide alors que sur la rive opposée, Nicolas Sarkozy claque des dents et il a si peur qu’il ne peut se déplacer sans une véritable armée policière, ses prétoriens.
Pourquoi les Français n’osent-ils pas ? Les Guadeloupéens et les Martiniquais n’ont à aucun moment songé à présenter un front uni depuis le début de leurs revendications. Pas davantage, il ne viendrait à l’idée des Antillais de soutenir les Réunionnais et vice-versa. Idem pour les Français de métropole. Tout est divisé !
Il est vraiment étonnant de noter combien les citoyens sont prisonniers de leur petite personne à peine capables de manifester entourés de syndicats plus préoccupés de veiller au maintien de l’ordre qu’à monter en puissance face à l’actuel président de la République. Les manifestations le 29 janvier dernier ont été importantes mais sans le souffle fédérateur : comment seront celles du 19 mars ? Les partis politiques de l’opposition sont dans un état pitoyable et ne sont pas audibles pour les Français. Qui comprend le NPA ex-LCR , la stratégie du PS, les circonvolutions du Modem ? Personne !
Qu’est-ce qui fait que le Président ose tout ? Il a une revanche à prendre sur son passé et une certaine haine des autres. Le chef de l’Etat n’a aucun projet pensé pour l’avenir de la France à l’inverse, il a plein d’initiatives pour tout ce qui le place au-devant de la scène. En deux ans, il a concentré entre ses mains un pouvoir inouï, il a agi avec intelligence et cynisme contre l’élite administrative– qu’il n’aime pas - en la soumettant brutalement. Il procède de même avec tous les autres corps qui ont le malheur de n’être pas sur sa longueur d’onde.
Le gouvernement démocratique suppose une démarche collégiale à défaut d’être collective. Aujourd’hui, nous sommes face à un élu qui démolit la fonction présidentielle en la désacralisant et en la détournant à son seul profit. Il fait mine de concéder, de réformer dans le sens d’une démocratie renouvelée mais il n’en n’est rien.
Prenons, parmi tant d’autres faits, le cas du député Pierre Lellouche nommé représentant spécial pour la France en Afghanistan et au Pakistan : ne devient-il pas membre du gouvernement pendant cette mission ? Ne devrait-il pas laisser son siège de député à son suppléant ? Silence de l’Assemblée.
Le retour de la France dans l’OTAN est encore plus exemplaire : le gouvernement promet d’engager sa responsabilité le 17 mars et dés le 11 mars, le Président de la République, par un discours devant les officiers réunis dans l’enceinte de l’Ecole militaire, enterre le débat. Où est la démocratie ?
L’incapacité des citoyens à s’unir au-delà des seuls corporatismes est un fait qui s’ajoute à celui des partis abscons dans les assemblées. Le vide intellectuel est encore plus grave : il n’y a plus de relais pensé, réfléchi et continu à l’intérieur de la cité. Nous avons seulement des savants techniciens. Les élites universitaires ne prétendent plus au rayonnement : où sont leurs philosophies ? C’est dommage : les universités depuis celle de Constantinople (849 APJC) ont été pendant des siècles des foyers redoutés au lieu et place des écoles des philosophes grecs.
Le climat général est délétère parce que nous sentons l’avènement d’une tyrannie qui prendrait les masques de la démocratie.
Les Français l’anticipent dans le brouillard le plus complet et Nicolas Sarkozy, lui-même, pourrait s’en effrayer dans un [rare] moment de lucidité.


Jean Vinatier

©SERIATIM 2009

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Sources :

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/03/12/affaire-perol-la-commission-de-deontologie-a-ete-tout-pres-de-demissionner-collectivement_1166953_823448.html

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