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lundi 15 octobre 2018

Des Ver(t)s dans la GrosKo ? N°4551 12e année


Au sortir des élections du land de Bavière et avant celles de Hesse le 28 octobre, la chancelière allemande vit fondre les partis de la grosse coalition comme neige au soleil. Elle perd sur sa droite( CSU), elle perd sur sa gauche( déroute du SPD) tandis qu’au centre de ce panorama s’installe les Verts bordés par l’AFD qui entre au parlement et les électeurs libres, parti rural très conservateur.
La défaite de la CSU contrainte à la coalition pourrait voir sa répétition en Hesse le 28 octobre si la CDU et le SPD mordent de la même manière. En Hesse, étrangement la CDU gouverne avec les Verts quand ceux-ci sont repoussés par la CSU en Bavière et qu’ils refusèrent d’entrer à Berlin dans la grosse coalition. La situation allemande se complique donc à vue d’œil. A huit mois des élections européennes, l’ordre germanique ou merkelien se fissure.
La montée en puissance des Verts, pro-migrants, opposés aux frontières fermées, indique que des électeurs du SPD, de la CDU/CSU ne font plus confiance au mondialisme dont la chancelière fut un moment l’idole. Les Verts allemands sont-ils en passe d’opérer ce que les soutiens d’Emmanuel Macron réalisèrent en France en 2017 ? A savoir un siphonage des partis piliers traditionnels jugés exsangues ? L’Union européenne telle qu’elle existe, globaliste ou mondialiste sauvera-t-elle les meubles s’en s’habillant de Vert ?
Le très populaire Vert Joschka Fischer issu de la petite noblesse allemande en Hongrie, qui eut un long ministériat (1998-2005) dans les gouvernements SPD de Schröder rompit avec le pacifisme cher aux soixante-huitards et normalisa l’Allemagne dans sa politique étrangère : intervention au Kossovo, bombardement de Belgrade (sauf erreur de ma part). Le soutien apporté à Chirac/Villepin contre l’invasion de l’Irak par Georges Bush a donné ce lustre suffisant pour continuer, en réalité, à demeurer sagement dans le camp Atlantique. Les Verts en 2018 captent d’autant plus facilement les électorats les plus libéraux du SPD et de la CDU/CSU que les gages donnés par Fischer à la fin du XXe siècle les rangent dans l’ordre tel qu’il est, n’apportent pas la moindre contestation anti-libérale. Les Verts s’insèrent donc clairement dans la vision hanséatique d’Angela Merkel pour conforter la prospérité germanique, lui reprochant seulement de reculer sur l’apport migratoire.
Si les élections hessoises du 28 octobre confirment le résultat du 14 octobre, la chancelière devra ou se démettre ou bien tenter une coalition avec les Verts, le SPD quittant peut-être les rangs à moins que les Verts jugent plus favorables à leur ambition de précipiter l’Allemagne dans des élections législatives anticipées  au risque de radicaliser le pays ?

Jean Vinatier
Seriatim 2018

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