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jeudi 20 décembre 2007

L’appartement du préfet et Delanoë ! N°101 - 1ere année

« Le directeur de cabinet de Christine Boutin, mis en cause pour l'appartement parisien de 190m2 qu'il occupe depuis 25 ans pour un faible loyer, a démissionné et mis au défi le maire de Paris de publier la liste des bénéficiaires d'avantages similaires. »
La dépêche de l’agence Reuters résume en quelques lignes cette affaire qui explose à la figure, non seulement, du préfet Bolufer qui protestait, avant hier contre le maintien abusif de certains locataires aisés dans des logements sociaux, qu'il qualifiait de "scandale", mais aussi à la tête de Bertrand Delanoë, maire de Paris. Comme d’habitude depuis le début de son mandat, il botte en touche et se défile : " héritage des années RPR ", "si les mêmes revenaient à la majorité au Conseil de Paris, sans doute recommenceraient-ils ces pratiques qui ne sont pas convenables" et ainsi de suite.
Question au maire de Paris : depuis 2001 qu’avez-vous fait comme grand nettoyage dans les HLM de la ville de Paris ? Et bien nada !
Qu’avez-vous fait de l’énorme cagnotte des droits de mutation (900 millions d’euros prévus en 2007) pour lutter contre la spéculation immobilière, éviter le départ des classes moyennes de la capitale ? Et bien nada ! D’ailleurs Delanoë s’est tu durant les années de ventes à la découpe dites Westbrook. Il oubliait une chose : ce n’est pas parce que l’on n'a pas le pouvoir qu’il faut se taire. C’était le cas lors de ces ventes immobilières.
Le préfet tombé pour avoir oublié la nature de son privilège a raison de demander la liste au maire de Paris de tous les locataires admis sur conditions spéciales (amitiés politiques, copinages, loges et clubs…) L’UMP demande également un grand nettoyage…au maire de Paris.
La campagne des municipales parisiennes débuterait-elle de cette manière, par une contre attaque en direction du maire de Paris ?
Le gouvernement, s’il trouve un dérivatif temporaire, fait face à la lenteur de la réalisation de ces promesses en matière de logements. Christine Boutin, très maladroite en tentant de créer la division parmi les associations en activité sur ce dossier, sait son poste en sursis. La ministre n’encaisse pas le refus du leader de Don Quichotte d’entrer dans son cabinet. L’ultra énarque, Eric Woerth, dimanche dernier, était dans un courroux similaire envers Augustin Legrand. Bref, il manque 700 000 logements. Voilà, c’est dit. Et c’est l’essentiel. Nous accusons trente années de retard et de politique de l’autruche en matière de construction, d’accès au logement, de réforme du crédit : comment se fait-il que l’accès au crédit est quasi impossible aux seniors, alors que la durée de vie s’allonge ?
Sommes-nous à la veille d’une sévérité accrue pour lutter contre les privilégiés ? Rien de moins sûr comme le laisse entendre le maire de Paris :
« La RIVP, bailleur du logement occupé par Jean-Paul Bolufer, "est une société dans laquelle nous avons récemment atteint la majorité. Tout de suite son président (...) a, à ma demande, veillé à toutes les situations irrégulières", a-t-il assuré. » Le verbe utilisé est « veiller à » et non « prendre des mesures »
Sommes-nous à la veille d’un Grenelle du logement ? Non, pas davantage. Gouvernement et mairie de Paris se renvoient la balle en évitant de s’auto expulser au vu de la longue liste des « parisiens d’Etat ».

©copyright Jean Vinatier 2007

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