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mardi 18 décembre 2007

Palestine : à vot’ bon cœur ! N°99 - 1ere année

Hier, les 90 représentants de la communauté internationale réunis à Paris ont déversé une montagne d’argent sur l’Autorité palestinienne : 7,4 milliards de dollars dont 300 millions versés par la France, 639,4 millions de dollars par la Commission européenne, 550 millions de dollars par les Etats-Unis.
Cette pluie monétaire devrait réjouir M. Abbas (Fatah) qui ne gouverne plus qu’une moitié des territoires palestiniens, la bande de Gaza étant sous le contrôle du Hamas. Cette générosité internationale qui dépasse de plus de 2 milliards la promesse de départ n’engage cependant pas à l’espérance. Pour preuve, la courte et discrète conférence d’Annapolis qui ne confirma, ni n’infirma l’évolution du devenir palestinien, elle convint seulement de l’aspect financier. C’est court.
On nous répète que la création d’un Etat palestinien est à portée de main. Nicolas Sarkozy a dit que " le temps est venu de mettre fin à l’occupation commencée en 1967 par les Israéliens en Palestine". Le propos est fort. Il impressionne : c’est le chef de l’Etat qui s’exprime. Le silence de Tel Aviv indique bien que cet Etat connaît le degré de solidité de ce type de phrase. Pour être net, il s’en moque. Les gouvernements israéliens n’abandonneront jamais le maillage d’un espace géographique qu’ils estiment légitimement ou bibliquement juif. C’est ainsi. Ni Washington, ni aucune autre grande puissance n’ont contredit, ne contrediront cette conquête patiente. Les implantations de nouvelles colonies ou leur redéploiement en Cisjordanie ne cesseront pas.
Les critiques se dirigent vers les puissances orientales fustigées pour leur désordre général. C’est une faute. Un de mes amis Tunisien, me rapportait : «
Tu sais, nous les Arabes, nous sommes d’accord pour ne pas être d’accord. » A méditer.
Les Palestiniens vivent des jours terribles. Ils n’ont aucune industrie, leur agriculture est rudimentaire, le réseau éducatif réduit à la portion congrue. Leur circulation est un calvaire. Et c’est un point fondamental relevé par la Banque mondiale : l'économie palestinienne ne serait relancée qu'à condition qu'Israël lève ses barrages routiers qui entravent la circulation. Ce à quoi se refuse toujours l'autorité d'occupation, qui invoque des raisons de sécurité.
Que fait la communauté internationale ? Et bien, elle déverse de l’argent. Quand il arrivera sur place, quel sera son usage ? L'argent servira à doper une économie palestinienne moribonde via le paiement des salaires de quelques 160.000 fonctionnaires et la construction d'infrastructures dont la pérennité sera sujette à caution.
La communauté internationale se défausse au lieu d’exercer une médiation active et ferme. A-t-elle une politique du résultat ? Non. Elle montre qu’elle ne sait faire qu’une seule chose : donner des dollars, des euros. C’est une dame de charité ? Le reste ne semble pas lui appartenir. Les négociations de paix ont repris le 12 décembre dernier entre MM. Olmert et Abbas. Le soulagement est donc acquis c’est-à-dire que rien ne se fera. Tout le monde tourne en rond. Chacun y trouve son intérêt. Or, tout le monde oublie le principal, le respect du droit international via l’application des traités et des résolutions onusiennes.
Les Palestiniens paient chèrement leur solitude, les divisions internes. Les Israéliens, eux non plus, ne jouissent pas de la prospérité économique : chômage massif, précarité. C’est un comble au regard des milliards de dollars reçus annuellement des Etats-Unis. Ces sommes sont investies dans la seule sécurité de l’Etat.


©copyright Jean Vinatier 2007

Liens:

http://seriatim1.blogspot.com/2007/11/liban-palestine-deux-malheureux-pays.html
http://seriatim1.blogspot.com/2007/09/un-cur-prendre-la-palestine.html

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