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lundi 17 mai 2010

Moscou-Ankara-Damas-Téhéran-Brasilia : atomes crochus N°698 3e année

En venant à Téhéran, les 16 & 17 mai, Lula da Silva répondait à la visite d’Amadinejad de novembre 2009 au Brésil pendant laquelle, certains virent émerger, non sans raison, un « axe luladinejad »
Le Brésil siégeant comme membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies depuis janvier 2010, l’idée de Lula da Silva d’entreprendre Téhéran, au nom de la communauté internationale, a forcé, la main des Etats-Unis et des principales capitales européennes.
Pour preuve le récent propos de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton
« Chaque étape du processus a clairement démontré au monde que l'Iran ne participe pas à la scène internationale dans la manière dont nous leur avons demandé de le faire et qu'ils ont continué à poursuivre leur programme nucléaire. ».
Malgré cette réaction, l’accord signé aujourd’hui entre l’Iran, le Brésil (producteur d’uranium) et la Turquie au sujet de la question nucléaire participe au renforcement de l’influence diplomatique générale des pays du B.R.I.C.
Dans tous les cas, notons : Premièrement, que le Président brésilien s’est d’abord rendu en Russie qui déploie une intense activité sur toute la partie sud de sa frontière depuis l’Europe jusqu’en Asie; deuxièmement Moscou et Ankara viennent de conclure toute une série d’accords stratégiques notamment nucléaires¹ ainsi qu’une promesse d’action conjointe dans le Caucase ; troisièmement la Turquie a resseré ses liens avec la Syrie et l’Iran ; quatrièmement la Turquie, outre qu’elle aimerait bien être incluse dans l’acronyme B.R.I.C, se veut le verrou énergétique face à l’Union européenne et aux Etats-Unis.
Ainsi, séparer l’accord établi aujourd’hui à Téhéran des points cités au paragraphe précédent ferait manquer la dimension géopolitique ou géostratégique du nucléaire.
A cet égard, la Russie ne ménage pas sa peine : elle noue des accords d’exploitation avec toutes les ex-républiques soviétiques asiatiques, elle signe également des accords avec l’Australie et se prépare à le faire, en toute logique, avec la Mongolie et, cerise sur le gâteau, elle vient de parapher le 29 mars dernier avec l’AIEA la création à Angarsk (Sibérie) de la 1ère banque de réserve commune de combustible nucléaire !²
Terminons, en rappelant, que le seul pays d’Europe qui tirera un avantage de la dynamique russe est l’Allemagne : Siemens, faute de pouvoir monter dans le capital d’Areva (veto élyséen) a signé un partenariat avec ROSATOM (agence fédérale de l’énergie atomique russe) laissant, par contrecoup la société française isolée !
Comme le souligne le professeur Sergueï Goloubtchikov de l'Université d'Etat des sciences sociales de Russie
« Dans l'ensemble, les réserves potentielles d'uranium (naturel et militaire) de la Russie lui permettront d'occuper à l'horizon 2030 45% du marché mondial des services d'enrichissement de l'uranium et 20-25% du marché mondial de la construction de centrales nucléaires. En cas de recours aux technologies du cycle nucléaire fermé (réacteurs à neutrons rapides), les ressources en matières nucléaires pourront assurer les besoins énergétiques prévisibles du monde pendant mille ans. »³
Bien que le réputé professeur Mohammad-Reza Djalili de l’Institut universitaire des Hautes Etudes internationales de Genève prône la prudence parce qu’il connaît, naturellement, l’habileté diplomatique de ses compatriotes, ne peut-on pas suggérer que l’accord de Téhéran serait, in fine, une garantie que s’octroieraient les puissances émergentes vis-à-vis, de « l’idéal de puissance » des Etats-Unis et de l’Union européenne ?


Jean Vinatier

In Seriatim :
http://www.seriatimonline.com/2009/11/bresil-iran-une-connexion-sud-sud-n581.html


Sources :

1-
http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LE15Ag01.html

2-
http://www.latribune.fr/entreprises/industrie/energie-environnement/20100328trib000492734/rosatom-et-l-aiea-s-accordent-pour-creer-une-banque-de-combustible-nucleaire.html

3-
http://fr.rian.ru/analysis/20080425/105933249.html (avril 2008)


http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/05/17/accord-sur-le-combustible-nucleaire-iranien_1352601_3216.html



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