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vendredi 14 janvier 2011

Peter Forsskâl : Pensées sur la Liberté Civile (1759) N°825 4e année

C’est en parcourant le dernier bulletin de la SFEDS (société française d’étude du dix-huitième siècle) que j’ai découvert un lien vers Peter Forsskâl, théologien et botaniste suédois né en Finlande en 1732 et décédé, en 1763 au Yémen pendant la fameuse expédition du Danois Carsten Niebuhr. Peter Forsskâl est l’auteur d’une thèse, hautement politique, en 1759, « Pensées sur la liberté civile » qui ne fut traduite du suédois qu’en 2009. Grâce au travail du professeur, Jean-François Battail et de son épouse, ce texte est accessible en français. Avant d’en découvrir les 21 paragraphes, cliquez sur le lien (ici) afin de mieux connaître, si nous ne le savez pas, tout l’arrière plan historique, social et universitaire de l’Europe du Nord au XVIIIe siècle. Une Europe, selon moi, trop souvent négligée.
Puisque nous sommes en Suède, je terminerai en rappelant mon grand plaisir à la lecture des travaux érudits et passionnants du professeur Gunnar von Proschwitz, historien des idées et des mots au siècle des Lumières, très sensible, également, aux personnalités du roi Gustave III et de Beaumarchais sur lesquels il écrivit.


« PENSÉES SUR LA LIBERTÉ CIVILE

§ 1.

Plus on peut vivre selon ses propres inclinations, plus on est libre. De ce fait, rien, hormis la vie, ne peut être plus cher aux hommes que la liberté. Aucun être sensé n´y renonce ou ne la restreint sauf à y être contraint par la violence ou la crainte d´un mal encore plus grand.

§ 2.

Un bienfait tant chéri des hommes n´a besoin d´aucune limitation là où chacun aime la vertu. Mais nous sommes souvent enclins aux vices et aux injustices. Il faut donc que des limites nous soient assignées, la liberté doit perdre sa part nuisible, et c´est seulement ainsi que l´on peut de toute sa volonté faire ce qui est juste, à savoir être utile aux autres et à soi-même, mais sans nuire à personne.

§ 3.

Quand cela est accordé à chacun dans une société, il existe alors une authentique liberté civile.
Celle-ci implique donc que nul obstacle ne détourne quiconque de ce qui est décent et utile au bien public, que toute personne honnête puisse vivre en sécurité, obéir à sa conscience, jouir de ses biens et contribuer à la prospérité de la société dans laquelle elle vit.

§ 4.

Cette liberté, ceux qui peuvent la menacer le plus sont toujours ceux qui dans le pays ont le plus de pouvoir de par leurs fonctions, leur position sociale ou leurs richesses. Non seulement ils abusent aisément du pouvoir qu´ils possèdent mais ils risquent aussi de vouloir sans cesse étendre leurs droits et leurs prérogatives, de sorte que les autres habitants ont lieu de les craindre de plus en plus.

§ 5.

Car la liberté d´une société ne réside pas entièrement dans le fait que les sujets n´aient pas à redouter la violence du Souverain. C´est un grand pas, et le premier, vers le bonheur de tous. Mais les sujets peuvent aussi s´oppresser mutuellement. Et dans de nombreuses Républiques, comme la polonaise ou les italiennes, où l´on fait grand cas du terme séduisant de liberté, la plupart des gens ne sont pas moins les esclaves des aristocrates.

§ 6.

À la question de savoir quel serait le pouvoir suprême le plus dangereux dans un pays, celui du souverain ou celui des citoyens, je répondrais que le second est plus insupportable mais le premier plus irrémédiable, et donc celui qu´on doit craindre et redouter le plus. Car s´il n´est pas écarté, l´autre ne pourra jamais l´être. Au nom de maîtres absolus, et avec leur pouvoir, la gouvernance est très souvent exercée par des sujets injustes, indignes de la faveur de leur souverain mais pleins d´assurance du fait qu´ils en bénéficient. Pour plusieurs raisons, il est aussi plus difficile de remédier à la violence de souverains puissants. Une idée excessive du caractère sacré des têtes couronnées protège grandement jusqu´aux plus injustes des Princes. Beaucoup s´imaginent qu´on ne peut jamais trop accorder à un être humain à ce point élevé au dessus des autres et si proche du pouvoir divin: les Rois de Barbarie, du fait qu´ils sont tenus pour saints, jouent impunément avec la vie de leurs sujets. Les Non-jurés en Angleterre ont estimé en conscience ne pas devoir être fidèles à une dynastie infidèle. Et sans chercher loin des exemples, quand la Suède était appauvrie en hommes, en nourriture et en argent lors des guerres de Charles XII, on croyait néanmoins que ce rude héros* n´entraînait pas son pays à la ruine mais le défendait. Ainsi, les sujets ne connaissent pas toujours l´injustice du Souverain, et quand ils la connaissent, il n´est pas facile pour autant de s´en délivrer. En cas de besoin, les Princes défendent seuls leurs avantages, ils décident seuls de toutes choses. Les profits et la puissance de tout un pays sont aux mains d´un seul. Mais, quand certains sujets sont opprimés par d´autres, cette iniquité apparaît aux yeux de tous; et quand plusieurs abusent simultanément de leur pouvoir, la majorité triomphe plus aisément de leurs desseins et de leurs forces dispersés. Ainsi, le respect du public et leur propre force ne peuvent assurer leur sécurité. Leur seul refuge est alors de dissimuler l´injustice qu´ils commettent. Mais ils ne peuvent la dissimuler longtemps si chacun peut critiquer dans des écrits publics ce qui va à l´encontre de l´intérêt général.

* Voir Enväldets skadeliga påföljder [Les conséquences nuisibles de l´absolutisme], Stockholm, 1757

§ 7.

La vitalité et la force de la liberté civile résident donc principalement dans un Gouvernement limité et une liberté d´expression illimitée; sous condition de mesures sévères contre tous les écrits qui incontestablement sont contraires aux bonnes mœurs, blasphèment le nom de Dieu, insultent des individus, et incitent à des vices manifestes.

§ 8.

Les révélations divines, les sages constitutions et l´honneur des individus n´ont rien à redouter d´une telle liberté d´expression. Car la vérité triomphe toujours lorsqu´il est permis de manière égale de la contester et de la défendre.

§ 9.

Au contraire, la Liberté d´expression porte le savoir à son plus haut niveau, écarte toutes les dispositions pernicieuses, met un frein à toutes les injustices des fonctionnaires, et elle constitue pour le Gouvernement la plus sûre des défenses dans un royaume libre. Car elle fait que le peuple tout entier chérit un tel mode de gouvernement. En Angleterre, on n´entend guère parler de sombres menées contre des lois fondamentales bien établies. Dans ce pays, il est cependant possible de remédier précocement aux désordres du seul fait de la libre expression du mécontement public. En revanche, dans un royaume qui ne nous est pas inconnu*, nous avons eu un exemple significatif du fait que quand une liberté inégalement répartie est maintenue par la haine et la contrainte, cela conduit aisément à la violence et aux actions désespérées ; du fait que celui qui possède trop peu préfère tout perdre plutôt que de voir sans envie et sans soif de vengeance la liberté d´une bonne partie de la société et la sienne propre dérobée par ses semblables et concitoyens. Car celui qui n´a pas grand chose à perdre est prêt à le risquer sans grand regret lorsqu´il est en mesure d´infliger de lourdes pertes à son ennemi et persécuteur. Ce n´est certes pas louable, mais néanmoins courant. De ce fait, la liberté doit être préservée à l´aide de la liberté. Elle est en grand danger si les mécontents sont traités par la contrainte et l´oppression, que leur mécontement soit justifié ou non. Un Gouvernement sage préfère donner au peuple l´occasion d´exprimer son mécontentement par la plume que par d´autres armes, ce qui d´une part a un rôle instructif, d´autre part calme les esprits et prévient le vacarme et les troubles.

* Le Danemark

§ 10.

Il a été dit précédemment (§ 3.) que la liberté civile fait que toute personne honnête peut vivre en sécurité, obéir à sa conscience, jouir de ses biens et contribuer à la prospérité de la société dans laquelle elle vit. Je me propose d´expliquer en bref chacun de ces points.
La loi confère beaucoup de sécurité à notre vie en stipulant que nul ne peut impunément attenter à l´intégrité physique d´un honnête homme. Mais l´on peut néanmoins entendre des accusateurs et voir s´exécuter le verdict des juges même lorsque aucun crime n´a pu être imputé à la personne incriminée. Car la société ne peut exister sans tribunaux, et les juges ne sont pas toujours impartiaux. La haine et l´acharnement effréné du peuple ont parfois aussi entraîné la chute des citoyens les plus innocents. Il n´y a pas plus grand danger que celui-là, tant pour notre vie que pour notre réputation ; et soit l´on ne peut rien y faire, soit la liberté de se défendre publiquement devrait permettre malgré tout d´apaiser la colère du peuple et de dissuader les juges de tout artifice. Si néanmoins cela ne peut s´accomplir, la compensation la plus juste pour une telle iniquité demeure que celui qui a été injustement condamné puisse comme en Angleterre révéler à ses compatriotes qu´il meurt innocent.

§11.

La conscience repose bien souvent sur des opinions erronées. Celles-ci ne doivent en rien être tolérées si elles sont nuisibles aux hommes et à la société, comme les règles fallacieuses des Jésuites. Mais le plus souvent, ceux qu´une conscience faillible semble rendre dangereux deviennent de bons citoyens pourvu que la société puisse s´adapter quelque peu à leurs errements. Les Mennonites répugnent à prêter serment, mais on peut faire entièrement confiance à leur oui et à leur non. Beaucoup d´entre eux ne peuvent se résoudre à attaquer l´ennemi, mais ils collectent volontiers de l´argent pour la subsistance des soldats. Qu´il puisse ainsi exister des différences entre religions sans que la concorde civile soit perturbée, l´exemple de la Pennsylvanie, heureuse et rapidement peuplée grâce à la liberté, le montre amplement. Sous l´effet de la liberté elle-même, les religions égarées cèdent peu à peu devant la force de la vérité et déclinent, alors que souvent, poussées sous l´effet de persécutions à un zèle démentiel, elles se répandent plus vivement, à la manière d´un feu qui couve. Enfin, étant donné qu´il n´existe aucun lieu où chacun serait infaillible, il est de peu d´importance que l´on se trompe ouvertement, comme en Angleterre, ou de manière hypocrite, comme partout ailleurs.

§ 12.

Dans une société, on possède des biens d´une part en tant que membre de l´Etat, de l´autre à titre privé. Dans la première catégorie, il y a les revenus publics et ce que l´on en a acquis, ainsi que les emplois publics. Dans la seconde, il y a ce que chacun possède. Les lois doivent les protéger toutes deux contre la violence et les préserver des abus. Chaque habitant doit avoir une part équitable des charges et des bénéfices de la collectivité. Car la société nous appartient en commun, et il doit en aller de même pour la liberté. Les impôts du pays ne doivent donc pas reposer sur la trop lourde contribution de quelques-uns, mais chacun doit apporter son écot à la collectivité selon ses ressources. L´espoir d´accéder aux emplois publics et aux honneurs de la Société ne doit non plus jamais être dénié à quiconque en est digne.

§ 13.

S´il fallait passer des épreuves appropriées pour accéder à tout emploi public; si ceux qui les avaient passées ne pouvaient être promus qu´au rang immédiatement supérieur après avoir rempli leur fonction dans l´emploi précédent; et si le premier échelon était dévolu à celui qui le premier avait fait preuve de ses capacités; alors les emplois ne tomberaient pas en de mauvaises mains, et ni la haute naissance, l´argent ou les protecteurs ne pourraient mieux assurer une promotion que l´ardeur au travail et la capacité individuelle.

§ 14.

Aucune épreuve n´est plus facile et plus fiable qu´un interrogatoire sur la théorie et la pratique de l´activité postulée. C´est ainsi que l´on procède pour les ecclésiastiques chez nous, et pour tous les fonctionnaires en Chine. Cependant, on risquerait fort de ne pas choisir le meilleur si l´on pouvait poser les questions que l´on voulait et juger selon son bon plaisir. Aussi est-il nécessaire de préciser pour chaque emploi certaines connaissances, certains livres, certaines instructions et missions de service dont il faudra publiquement rendre compte.

§ 15.

L´on est aisément autorisé à utiliser ses propres biens à son profit et à celui de la société. Mais parmi tous les biens, certains ne peuvent être acquis aussi facilement par chacun qu´il le faudrait dans l´intérêt de la société.
Personne ne peut se procurer des terres là où il le désire en travaillant ou en payant, bien que beaucoup, et c´est grand dommage pour la société, en possèdent plus qu´ils n´en exploitent. Ainsi, des lois telles que celles de Moïse chez les Hébreux sur la part limitée attribuée une fois pour toutes à chaque famille, Moïse, livre 3, 25:13-16.23.24.40 et 41, ou de Licinius chez les Romains (500 jugera, soit 257 1/7 arpents) étaient bien utiles tant pour stimuler l´économie du pays que pour mieux équilibrer les droits des habitants.

§ 16.

Rien ne nous appartient plus en propre que les forces de notre corps et de notre esprit; rien n´est donc plus juste que de pouvoir assurer sa subsistance de manière honnête, de pouvoir pratiquer des arts et des sciences utiles. Chacun doit donc pouvoir tirer librement sa subsistance de l´agriculture, de l´artisanat, du commerce, des activités intellectuelles, tant que la quantité ne devient pas nuisible à la société.

§ 17.

Des travailleurs utiles sont chassés de la Campagne du fait que les lois ne permettent pas à ceux qui, dans les villages et les chaumières, n´ont pas eu la chance de se voir attribuer un lopin de terre, d´avoir d´autre protection que les infirmités et la vieillesse qui les rendent presque invalides. De ce fait, dès qu´ils veulent suivre l´appel si naturel de la liberté et devenir leur propre maître, ils fuient vers les villes où ils peuvent aisément vivre à leur guise ou servir avec indolence. Mais là où chacun à la campagne peut être le maître dans sa chaumière, comme c´est le cas en Angleterre et en Allemagne, beaucoup de travailleurs restent dans leur terroir natal, se multiplient, se livrent à des activités utiles, se mettent au service de l´agriculture; et c´est tellement mieux que de choisir la vie urbaine, demeurer célibataire, être extravagant, paresseux, tout cela pour entretenir le luxe des riches, escorter les voitures des nobles, tuer le temps par le sommeil et la luxure, et être une charge pour soi-même et pour sa patrie.

§ 18.

Pour l´avancement des arts et leur liberté, des écoles publiques, où l´on pourrait dès que l´ardeur et l´intelligence le permettraient être parfaitement formé à toutes sortes de savoirs et de métiers, et où l´on pourrait sans délai être reconnu comme maître dans sa propre spécialité, seraient particulièrement utiles. Mais le nombre de pratiquants dans chaque domaine devrait être fixé en fonction des attentes et des besoins de la Société.

§ 19.

En revanche, nos corporations renfermées sur elles-mêmes et la formation des apprentis favorisent grandement la paresse, la contrainte, le dépeuplement, la luxure, la pauvreté et la perte de temps.

§ 20.

Même ce que l´on appelle les arts libéraux ne sont nullement libres en Suède. Ailleurs, ils méritent mieux leur nom. En Allemagne, chacun peut transmettre publiquement à d´autres le savoir qu´il a lui-même acquis. En outre, ou bien il faudrait que chacun soit d´emblée dissuadé de faire du savoir livresque sa principale préoccupation, ou bien en conséquence que personne ne soit dissuadé de vivre en toute liberté de l´activité la plus innocente.

§ 21.

Enfin, c´est aussi un droit important dans une société libre de pouvoir librement contribuer au bien public. Mais pour cela, il faut que l´état de la Société puisse être connu de tous et que chacun ait la possibilité d´exprimer librement ses idées sur ce sujet. Là où cette condition n´est pas remplie, la liberté n´est pas digne de ce nom. Ce qui touche à la guerre et à certaines négociations internationales doit rester secret un temps et ne pas être connu du plus grand nombre, mais ceci non à cause des citoyens loyaux mais de l´ennemi. Il y a bien moins de raisons de dissimuler aux yeux des habitants les activités pacifiques et tout ce qui concerne le bien-être du royaume. Sinon, il advient facilement que seuls les étrangers animés d´intentions hostiles percent tous les secrets à l´aide d´émissaires et de bourses, tandis que les habitants du pays eux-mêmes, pourtant susceptibles de donner de judicieux conseils, ignorent la plupart des choses. En revanche, quand tout est connu du pays, ceux au moins qui sont attentifs voient ce qui est profitable ou nuisible, et ils le révèlent à tous là où existe la liberté d´expression. Ce n´est qu´alors que les délibérations publiques peuvent être guidées par la vérité et l´amour de la patrie, dont dépend le bonheur collectif et celui de tous les individus.

Dieu tout puissant, qui veille à la félicité des hommes, accroît notre liberté suédoise, et préserve-la jusqu´à la fin des temps.

Peter Forsskal »

Jean Vinatier
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Sources :

Internautes : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Bahamas, Biélorussie, Bénin, Bolivie, Bosnie Herzégovine, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine (+Hongkong & Macao), Chypre, Colombie, Congo-Kinshasa, Corée du Sud, Costa-Rica, Côte d’Ivoire, Djibouti, EAU, Egypte, Etats-Unis (30 Etats & Puerto Rico), Gabon, Gambie, Géorgie, Guatemala, Guinée, Guinée, Haïti, Honduras, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Islande, Israël, Jamaïque, Jordanie, Kenya, Laos, Liban, Libye, Liechtenstein, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Mali, Maurice, Maroc, Mauritanie, Mexique, Moldavie, Monaco, Népal, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle Zélande, Oman, Ouzbékistan, Palestine, Pakistan, Pérou, Qatar, République Centrafricaine, République Dominicaine, Russie, Rwanda, San Salvador, Saint-Marin, Sénégal, Serbie, Singapour, Slovénie, Somalie, Suisse, Taiwan, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Union européenne (27 dont France + DOM-TOM, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Pierre–Et-Miquelon), Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Yémen

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