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vendredi 7 janvier 2011

S. B. Antonios Naguib, Patriarche d’Alexandrie des Coptes : « Nous sommes aujourd’hui un "petit reste" » N°818 4e année

Nicolas Sarkozy a déclaré que les chrétiens d’Orient faisaient l’objet d’une épuration. Le mot est fort, provocateur mais dans la droite ligne d’une attitude politique qui lui avait déjà fait dire à Lisbonne lors du sommet US/Otan que l’Iran était, en quelque sorte, la puissance du diable.
Bref, pour dépasser des propos qui sont singulièrement dangereux et peu compatibles avec une intelligence que l’on attendrait d’un véritable chef d’Etat, je vous propose de lire des extraits du discours prononcé par S.B Antonios Naguib, rapporteur général de l’assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du synode des évêques tenue au Vatican entre le 10 et le 24 octobre 2010.
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I. L’ÉGLISE CATHOLIQUE AU MOYEN-ORIENT


A. SITUATION DES CHRÉTIENS AU MOYEN-ORIENT


1. Bref regard historique : unité dans la multiplicité (13-18)


La connaissance de l’histoire du christianisme au Moyen-Orient est importante pour nous-mêmes, ainsi que pour le reste du monde chrétien. Sur ces terres Dieu a choisi et guidé les Patriarches, Moïse et le peuple de l’Ancienne Alliance. Il a parlé à travers des Prophètes, des juges, des rois, et des femmes de foi. En la plénitude des temps, Jésus-Christ, le Sauveur, s’y incarna, vécut, choisit et forma ses disciples, et y accomplit son œuvre de salut. L’Église de Jérusalem, née le jour de la Pentecôte, fut la source de toutes les Églises particulières, qui continuèrent et continuent à travers le temps l’œuvre du Christ, par l’action de l’Esprit Saint, sous la guide du Pape, successeur de Pierre.
Après des petits conflits au début de sa marche, l’Église connut des divisions successives aux Conciles d’Éphèse (431), et de Chalcédoine (451). Ainsi naquirent l’«Église apostolique assyrienne d’Orient», et les «Églises orthodoxes orientales» : copte, syriaque et arménienne. Au XI ème siècle, il y eut la grande scission entre Constantinople et Rome. Ces divisions ont eu lieu autour de questions théologiques, mais les motifs politico-culturels ont joué le rôle principal. Les études historiques et théologiques ont la charge de mieux illustrer ces périodes et évènements tragiques, pour aider au dialogue œcuménique.
Fruits amers du passé, toutes ces divisions existent aujourd’hui encore dans nos pays. Grâce à Dieu que l’Esprit travaille les Églises pour que se réalise la prière du Christ : « Qu’ils soient un en nous, eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
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3. Rôle des chrétiens dans la société, malgré leur petit nombre (24-31)


Nos sociétés, malgré leurs différences, ont des caractéristiques communes : l’attachement à la tradition, le mode de vie traditionnelle, le confessionnalisme et la différentiation sur la base de la religion. Ces facteurs peuvent rapprocher et unifier, mais aussi écarter et diviser. Les chrétiens sont dans leurs pays des «citoyens natifs», membres de plein droit de leur communauté civile. Ils sont chez eux, et souvent de très longue date. Leur présence et leur participation à la vie du pays sont une richesse précieuse, à protéger et à maintenir. Une laïcité positive permettrait à l’Église de donner un apport efficace et fructueux, et aiderait à renforcer la citoyenneté de tous les membres du pays, sur la base de l’égalité et de la démocratie.
Dans son action pastorale, culturelle et sociale, l’Église a besoin de plus et de mieux utiliser la technologie et les moyens modernes de communication. Des cadres spécialisés sont à former dans ce but. Les chrétiens orientaux doivent s’engager pour le bien commun, dans tous ses aspects, comme ils l’ont toujours fait. Ils peuvent aider à créer des conditions sociales qui favorisent le développement de la personnalité et de la société, en collaboration avec les efforts des autorités politiques. Malgré qu’ils soient des faibles minorités, leur dynamisme est rayonnant et apprécié. Ils ont besoin d’être soutenus et encouragés à maintenir cette attitude, même dans les circonstances difficiles. L’affermissement de leur vie de foi, ainsi que du lien social et de la solidarité entre eux les aideraient beaucoup, sans repli sur soi dans une attitude de ghetto.
Par la présentation de la Doctrine sociale de l’Église, nos communautés offrent un apport valable pour la construction de la société. La promotion de la famille et la défense de la vie devraient occuper une place principale dans l’enseignement, et la mission de nos Églises. L’éducation est un domaine privilégié de notre action et un investissement majeur. Dans la mesure du possible, nos écoles pourraient aider davantage les moins favorisés. Par ses activités sociales, sanitaires, et caritatives, accessibles à tous les membres de la société, elles collaborent visiblement au bien commun. Ceci est possible grâce à la générosité des Églises locales, et la charité de l’Église universelle. Pour assurer sa crédibilité évangélique, l’Église doit prendre les moyens pour garantir la transparence dans la gestion de l’argent, en distinguant clairement ce qui lui appartient et ce qui est propre au personnel de l’Église. Des structures appropriées sont requises en vue de cela.
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B.LES DÉFIS AUXQUELS SONT CONFRONTÉS LES CHRÉTIENS


1. Les conflits politiques dans la région (32-35)


Les situations politico-sociales de nos pays ont leur répercussion directe sur les chrétiens, qui en sentent plus fortement les conséquences négatives. Dans les Territoires Palestiniens la vie est très difficile, et parfois insoutenable. La position des chrétiens arabes est très délicate. Tout en condamnant la violence d’où elle vient, et en appelant à une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien, nous exprimons notre solidarité avec le peuple palestinien, dont la situation actuelle favorise le fondamentalisme. L’écoute de la voix des chrétiens du lieu pourra mieux aider à comprendre la situation. Le statut de Jérusalem devrait tenir compte de son importance pour les trois religions : chrétienne, musulmane et juive.
Il est regrettable que la politique mondiale ne tienne pas suffisamment compte de la tragique situation des chrétiens de l’Irak, qui sont la principale victime de la guerre et de ses suites. Au Liban, une majeure unité entre les chrétiens aiderait à assurer une majeure stabilité dans le pays. En Égypte, les Églises gagneraient beaucoup à coordonner leurs efforts en vue d’affermir leurs fidèles dans la foi, et de réaliser des œuvres communes pour le bien du pays. Selon les possibilités disponibles dans chaque pays, les chrétiens ont à favoriser la démocratie, la justice et la paix, et la laïcité positive dans la distinction entre religion et État, et le respect de chaque religion. Une attitude d’engagement positif dans la société est la réponse constructive et pour la société et pour l’Église.


2. Liberté de religion et de conscience (36-40)


Les droits humains sont la base qui garantit le bien de la personne humaine intégrale, critère de tout système politique. Ceci découle de l’ordre de la création elle-même. Celui qui ne respecte pas la créature de Dieu selon l’ordre établi par Lui, ne respecte pas le Créateur. La promotion des droits humains ont besoin de paix, justice et stabilité.
La liberté religieuse est une composante essentielle des droits de l’homme. La liberté de culte n’est qu’un aspect de la liberté religieuse. Dans la plupart de nos pays, elle est garantie par les constitutions. Mais même là, dans quelques pays, certaines lois ou pratiques en limitent l’application. L’autre aspect est la liberté de conscience, basée sur le libre choix de la personne. Son absence entrave le choix libre de ceux qui auraient voulu adhérer à l’Évangile, qui craignent aussi des mesures de vexation pour eux-mêmes et pour leurs familles. Elle ne peut exister et se développer que dans la mesure de la croissance du respect des droits de l’homme dans leur totalité et leur intégralité.
L’éducation dans ce sens est un apport précieux au progrès culturel du pays, pour plus de justice et d’égalité devant le droit. L’Église catholique condamne fermement tout prosélytisme. Il serait bon de discuter sereinement ces questions dans les structures et les instances de dialogue, principalement à l’intérieur de chaque pays. Les nombreux instituts d’éducation dont disposent nos Églises sont un moyen privilégié pour favoriser cette éducation. Les centres hospitaliers et de services sociaux constituent eux aussi un témoignage éloquent de l’amour du prochain, sans distinction ni discrimination aucune. La valorisation des journées, des évènements et des célébrations locales et internationales dédiés à ces thèmes, aident à diffuser et à renforcer cette culture. Les mass-médias sont à utiliser pour propager cet esprit.


3. Les chrétiens et l’évolution de l’Islam contemporain (41-42)


À partir des années 1970, nous constatons dans la région la montée de l’Islam politique, qui comprend différents courants religieux. Il affecte la situation des chrétiens, surtout dans le monde arabe. Il veut imposer un mode de vie islamique à tous les citoyens, quelques fois par la violence. Il constitue donc une menace pour tous, et nous devons ensemble affronter ces courants extrémistes.


4. L’émigration (43-48)


L’émigration au Moyen-Orient commença vers la fin du XIXème siècle, pour des causes politiques et économiques. Les conflits religieux ont été déterminants dans quelques périodes tragiques. Actuellement l’émigration s’est accentuée dans nos pays. Les causes principales sont le conflit israélo-palestinien, la guerre de l’Irak, les situations politiques et économiques, la montée du fondamentalisme musulman, et la restriction des libertés et de l’égalité. Les jeunes, les personnes instruites, et les gens aisés, sont les plus nombreux à partir, privant l’Église et le pays des ressources les plus valables.
Il revient aux responsables politiques d’affermir la paix, la démocratie et le développement, pour favoriser un climat de stabilité et de confiance. Les chrétiens, avec toutes les personnes de bonne volonté, sont appelés à s’engager positivement à la réalisation de cet objectif. Une plus grande sensibilisation des Instances internationales au devoir de contribuer au développement de nos pays aiderait beaucoup dans cette ligne. Les Églises particulières d’Occident pourraient avoir leur influence bénéfique et efficace dans cette action. Les Pasteurs devraient rendre les fidèles plus conscients de leur rôle historique. Ils sont porteurs du message du Christ à leur pays, même dans les difficultés et les persécutions. Leur absence effectuerait gravement l’avenir. Il est important d’éviter tout discours défaitiste, ou d’encourager l’émigration comme option préférentielle.
D’autre part, l’émigration constitue un soutien notable aux pays et aux Églises. L’Église du pays d’origine doit trouver les moyens de maintenir des liens étroits avec ses fidèles émigrés, et assurer leur assistance spirituelle. Il est indispensable d’assurer la Liturgie, dans leur rite, aux fidèles des Églises orientales qui se trouvent dans un territoire latin. La liquidation des propriétés dans la patrie est fortement regrettable. La conservation ou l’acquisition de biens fonciers encouragerait à y retourner. Les communautés de la Diaspora ont le rôle d’encourager et de consolider la présence chrétienne en Orient, en vue de renforcer son témoignage et de soutenir ses causes, pour le bien du pays. Une pastorale appropriée doit prendre soin de l’émigration à l’intérieur du pays.


5. L’immigration chrétienne internationale au Moyen-Orient (49-50)


Les pays du Moyen-Orient connaissent un nouveau phénomène important : l’accueil de très nombreux travailleurs immigrés Africains et Asiatiques, dont la majorité sont des femmes. Souvent ils sont affrontés à des situations d’injustice et d’abus, et d’infractions aux lois et aux conventions internationales. Nos Églises doivent faire un effort plus important pour les aider, par l’accueil et par l’accompagnement religieux et social. Ils ont besoin d’une pastorale appropriée, dans une action coordonnée entre les Évêques, les Congrégations religieuses, et les Organisations sociales et de bienfaisance.
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E. Rapports avec les musulmans (95-99)


La Déclaration ‘Nostra aetate’ du Concile Vatican II pose aussi le fondement des rapports de l’Église catholique avec les musulmans. On y lit : « L’Église regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes ».[10] Après le Concile, de nombreuses rencontres ont eu lieu entre les représentants des deux religions. Au début de son pontificat, le Pape Benoît XVI déclara : « Le dialogue interreligieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un choix passager. C'est en effet une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir ».[11]
Plus tard le Saint-Père visita la Mosquée Bleue d’Istanbul, Turquie (30.05.2006), et celle de Al-Hussein Bin Talal à Amman, Jordanie (11.05.2009). Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux entretient des rencontres de dialogue d’importance capitale. On recommande la création de commissions locales de dialogue interreligieux. Il est nécessaire de donner la première place au dialogue de vie, qui offre l’exemple d’un témoignage silencieux éloquent, et qui parfois est l’unique moyen de proclamer le Royaume de Dieu. Seuls les chrétiens qui offrent un témoignage de foi authentique, sont qualifiés pour un dialogue interreligieux crédible. Nous avons besoin d’éduquer nos fidèles au dialogue.
Les raisons de tisser des rapports entre chrétiens et musulmans sont multiples. Tous sont concitoyens, partagent la même langue et la même culture, ainsi que les joies et les souffrances. En outre, les chrétiens ont la mission de vivre comme témoins du Christ dans leurs sociétés. Dès sa naissance, l’Islam trouva des racines communes avec le Christianisme et le Judaïsme, comme le Saint-Père le mentionna.[12] La littérature arabo-chrétienne doit être mise davantage en valeur.
L’Islam n’est pas uniforme, il présente une diversité confessionnelle, culturelle et idéologique. Des difficultés dans les relations entre chrétiens et musulmans surgissent du fait qu’en général les musulmans ne distinguent pas entre religion et politique. D’où le malaise des chrétiens de se sentir en situation de non-citoyens, bien qu’ils soient chez eux dans leurs pays bien avant l’Islam. Nous avons besoin d’une reconnaissance, qui passe de la tolérance à la justice et à l’égalité, basées sur la citoyenneté, la liberté religieuse et les droits de l’homme. C’est la base et le garant d’une bonne coexistence.
Les chrétiens tiendront à s’enraciner toujours mieux dans leurs sociétés, et à ne pas céder à la tentation du repli sur soi en tant que minorité. Ils ont à travailler ensemble pour la promotion de la justice, la paix, la liberté, les droits de l’homme, l’environnement, et les valeurs de la vie et de la famille. Les problématiques socio-politiques sont à aborder, non comme des droits à réclamer pour les chrétiens, mais comme des droits universels, que les chrétiens et les musulmans défendent ensemble pour le bien de tous. Nous avons à sortir de la logique de défense des droits des chrétiens, pour nous engager pour le bien de tous. Les jeunes auront à cœur d’entreprendre des actions communes dans ces perspectives.
Il est nécessaire de purifier les livres scolaires de tout préjugé sur l’autre, et de toute offense ou défiguration. On cherchera plutôt de comprendre le point de vue de l’autre, tout en respectant les croyances et les pratiques différentes. On mettra en valeur les espaces communs, notamment au niveau spirituel et moral. La Sainte Vierge Marie est un point de rencontre de grande importance. La récente déclaration de l’Annonciation comme fête nationale au Liban est un exemple encourageant. La religion est constructrice d’unité et d’harmonie, et une expression de communion entre les personnes et avec Dieu.


F. Le témoignage dans la cité (100-117)


Tous les citoyens de nos pays doivent affronter ensemble deux défis principaux : la paix et la violence. Les situations de guerres et de conflits que nous vivons génèrent la violence et sont exploitées par le terrorisme mondial. L’Occident est identifié avec le Christianisme, et on attribue les choix de ses États à l’Église. Tandis qu’aujourd’hui ses gouvernements sont laïcs, et de plus en plus opposés aux principes de la foi chrétienne. Il est important d’expliquer cette réalité, et le sens d’une laïcité positive, qui distingue le politique du religieux.
Dans ce contexte, le chrétien a le devoir et la mission de présenter et de vivre les valeurs évangéliques. Il doit aussi apporter la parole de vérité (qawl al-haqq) devant les injustices et la violence. La pédagogie de la paix est la seule réaliste, car la violence n’a porté qu’échecs et désastres. Être artisans de paix exige beaucoup de courage. La prière pour la paix est indispensable, car elle est avant tout un don de Dieu.


1. Ambiguïté de la modernité (103-105)


Dans nos sociétés, l’influence de la modernisation, de la globalisation et du laïcisme ont leur répercussion sur nos chrétiens. Toutes nos sociétés sont envahies par la modernité, surtout par les chaînes mondiales de la TV et l’internet. Elle apporte de nouvelles valeurs, mais en fait perdre d’autres. Elle est une réalité ambiguë. D’une part, elle attire par ses promesses du bien-être, de la libération des traditions, de l’égalité, de la défense des droits de l’homme, et de la protection des faibles. D’autre part, beaucoup de musulmans y voient un visage athée et immoral, une invasion de cultures troublantes et menaçantes, à tel point que certains la combattent de toutes leurs forces.
Pour les chrétiens aussi, la modernité constitue un risque, et apporte la menace du matérialisme, de l’athéisme pratique, du relativisme et de l’indifférentisme, menaçant nos familles, nos sociétés, et nos Églises. Dans nos instituts d’éducation, ainsi que par les médias, nous avons à former des personnes capables de discernement, pour ne choisir que le meilleur. Il nous faut rappeler la place de Dieu dans la vie personnelle, familiale, ecclésiale et civile, et prier davantage.


2. Musulmans et chrétiens doivent parcourir ensemble le chemin commun (106-110)


De là le devoir que nous avons tous, musulmans et chrétiens, comme citoyens, d’agir ensemble pour le bien commun. En outre, les chrétiens sont motivés aussi par leur mission de contribuer à édifier une société plus conforme aux valeurs de l’Évangile, surtout la justice, la paix et l’amour. En cela nous suivront l’exemple et les traces des générations de chrétiens, qui ont joué un rôle essentiel dans la construction de leurs sociétés. Beaucoup ont été des pionniers de la renaissance de la culture et de la nation arabe. Aujourd’hui aussi, malgré leur nombre limité, leur rôle est reconnu et apprécié, surtout dans les domaines de l’éducation, la culture, et la promotion sociale. Il faudra encourager nos laïcs à s’engager toujours plus dans la société.
L’égalité des citoyens est affirmée dans toutes les Constitutions. Mais, dans les États à majorité musulmane, à part quelques exceptions, l’Islam est la religion d’État, et la sharia est la source principale de la législation. Dans quelques pays ou parties de pays, elle est appliquée à tous les citoyens. Pour le statut personnel, quelques pays accordent aux non musulmans des statuts particuliers, et reconnaissent leurs tribunaux dans ce domaine. D’autres confient aux tribunaux ordinaires l’application des statuts particuliers des non musulmans. La liberté de culte est reconnue, mais pas la liberté de conscience. Avec l’intégrisme montant, les attaques contre les chrétiens augmentent.


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CONCLUSION


QUEL AVENIR POUR LES CHRÉTIENS DU MOYEN-ORIENT ?


« NE CRAINS PAS, PETIT TROUPEAU! »


A. Quel avenir pour les chrétiens du Moyen-Orient ? (118-119)


Les contextes actuels sont source de difficultés et de soucis. Animés par l’Esprit Saint et guidés par l’Évangile, nous les affrontons dans l’espérance, et la confiance filiale dans la Divine Providence. Nous sommes aujourd’hui un ‘petit reste’, mais notre comportement et notre témoignage peuvent faire de nous une présence qui compte. Les conflits et les problèmes locaux, ainsi que la politique internationale, ont généré dans la région le déséquilibre, la violence, et la fuite vers d’autres terres. C’est un motif majeur d’assumer notre vocation et notre mission de témoignage, au service de la société.
Face à la tentation du découragement, nous devons nous souvenir que nous sommes des disciples du Christ ressuscité, vainqueur du péché et de la mort. Il nous répète : « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32). Par Lui, avec Lui, et pour Lui, nous avons un avenir ! À nous de le prendre en main, en collaboration avec les hommes de bonne volonté, pour la vitalité de nos Églises, et la croissance de nos pays, dans la justice, la paix et l’égalité. « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tim 1, 7). Nous sommes guidés par notre foi en la vocation que le Seigneur nous a confiée, sachant que Lui-même est engagé avec nous, pour être des artisans de paix, et créer une culture de paix et d’amour.


B. L’ESPÉRANCE (120-123)


Le Christ, né dans la Terre Sainte, a apporté la seule vraie espérance à l’humanité. Depuis lors elle a animé et soutenu les personnes et les peuples souffrants. Elle reste source de foi, de charité et de joie, même au milieu des difficultés et des défis, pour former des témoins du Christ ressuscité, présent au milieu de nous. Avec Lui et par Lui, nous pouvons porter nos croix et nos souffrances. Elle nous donne aussi la force d’être « coopérateurs de Dieu » (1 Cor 3, 9), pour contribuer à la construction du Royaume de Dieu sur terre. Ainsi nous préparerons un avenir meilleur pour les générations futures.
Ceci exige de nous plus de foi, plus de communion, et plus d’amour. Nos Églises ont besoin de croyants-témoins, tant au niveau des Pasteurs, qu’au niveau des fidèles. L’annonce de la Bonne Nouvelle ne peut être fructueuse que si les évêques, les prêtres, les religieux, le religieuses et les laïcs sont enflammés de l’amour du Christ, et embrasés du zèle de le faire connaître et aimer. Nous avons confiance que ce Synode ne sera pas seulement un évènement passager, mais qu’il permettra réellement à l’Esprit de faire bouger nos Églises.
Aux chrétiens de Terre Sainte, le Saint-Père Benoît XVI adressa ces paroles à Jérusalem, le 12 mai 2009: « Vous êtes appelés à servir, non seulement comme une lumière-témoin de foi, mais aussi comme un levain d’harmonie, de sagesse et d’équilibre, dans la vie d’une société qui traditionnellement a été pluraliste, multiethnique, et plurireligieuse, et qui continuera à l’être … ici, il y a de la place à tous ».[13]
Implorons la Sainte Vierge Marie, si honorée et si aimée dans nos Églises, de former nos cœurs à l’exemple du cœur de son Fils, Jésus. Et accueillons son invitation : « Tout ce qu’Il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). »



Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM 2011

Source : Etat du Vatican :

http://www.vatican.va/news_services/press/sinodo/documents/bollettino_24_speciale-medio-oriente-2010/03_francese/b04_03.html#RAPPORT_AVANT_LE_D%C3%89BAT_G%C3%89N%C3%89RAL_DU_RAPPORTEUR_G%C3%89N%C3%89RAL,_S._B._ANTONIOS_NAGUIB,_PATRIARCHE_D%E2%80%99ALEXANDRIE_DES_COPTES_%28R%C3%89PUBLIQUE_ARABE_D%C3%89GYPTE%29

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