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mardi 20 janvier 2015

Après le défilé des 3 700 000 sans dents….N°3016 9e année

Au lendemain des manifestations des 3 700 000 sans dents, François Hollande et, avec lui, l’exécutif, font un bond dans les sondages : que ce rebond soit temporaire soit beaucoup moins, il n’en faut pas davantage pour que quelques esprits imaginent le Président opérant une révolution copernicienne…

Il est certain, et ce détail a son importance, que l’absence des Etats-Unis (l’Empire du Potomac) le 9 janvier n’a été d’aucun ombrage pour le Chef de l’Etat : toutes les lumières se retrouvaient braquées sur lui et, pour une fois, sous un éclairage plus flatteur. De cet éclair ou nuée de flashs crépitant, l’Elysée en a-t-il  tiré le sentiment qu’une brèche s’ouvrait dans laquelle pourrait s’engouffrer François Hollande? D’abord vis-à-vis de la Russie histoire de donner un peu de corps à son impromptu de Moscou de retour du Kazakhstan, ensuite en direction de l’Allemagne en cessant d’être le gentil animal au coin de la cheminée, avec Bruxelles et la BCE en dessinant la ligne rouge à ne pas enfreindre enfin, avec les Français, qui tout batailleurs qu’ils sont gardent beaucoup de « l’appel du Roi ».

Sommes-nous à un tournant du quinquennat ? Cette interrogation me remémore ce qu’aurait pu faire Louis XVI s’il n’avait pas renoncé à aider les patriotes hollandais (1787/1788) contre leur stathouder et la Prusse, sa non-décision motivée pour des raisons financières entraîna une crise ministérielle notable et une baisse réelle du prestige du monarque dans l’armée. Louis XVI intervenant auprès des patriotes hollandais simplement par le déplacement de quelques régiments, les événements de juillet 1789 eussent été plus compliqués. De même, si Louis XVI le jour de la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui avait vu son triomphe, s’était décidé pour un coup politique, la suite révolutionnaire eusse été plus ardue. Ce rappel historique pour écrire que se présente dans le cours d’un mandat, divin ou démocratique, une conjonction qui selon son usage ou pas métamorphose ou, au contraire, enfonce le chef de l’Etat. Ce sont des instants hautement psychologiques n’obéissant à aucune logique, plutôt à un brusque courant électrique qui vous traverse tout le corps et vous saisit….

François Hollande, à la différence de Louis XVI, est un cynique complet, sans adhésion à la moindre idée, au sentiment, paraissant s’amuser de tout et se moquer des peurs des uns, des autres : en un sens ce comportement comme détaché de toute conscience de la réalité le prédisposerait à tourner casaque et opérer le grand chamboulement. Dans son inconscience, pourquoi ne pas aller vers Vladimir plutôt que baisser les yeux devant Barak ?

L’atout majeur de François Hollande est le peuple français : ce même peuple qui se complait à le décrire ridicule peut lui offrir leurs poitrines si la Franc est en jeu ! Depuis Bouvines avec les communes surgissant sur le champ de bataille balayant le corps germanique jusqu’à ce janvier 2015, les exemples sont là. Il y a donc ce potentiel qui ne demande qu’à être utilisé. Par instinct le Français respecte la Russie, celle de la résistance aux anglo-saxons, nos ennemis immémoriaux idem pour le Grec révolté. Par instinct également le Français exècre le « financier », un fermier général désormais européen et mondialisé dont la puissance n’est basée que sur l’abus et l’avidité. Par instinct, le Français, parce qu’il se sait né d’une idée, celle de l’indépendance vis-à-vis des empires, temporel, spirituel. En un mot tout Chef d’Etat français a un volcan populaire sous ses pieds….Mais aujourd’hui, s’agit-il de nous laisser nous réveiller ? S’agit-il de nous laisser reprendre ce qui nous constitue ? Depuis de longues années, les élites, de droite comme de gauche, s’entendent à œuvrer à nous défaire de nos habits au nom d’une Europe tyrannique. Depuis de longues années, le renoncement à toute pensée géostratégique au nom de l’OTAN fait que nos opérations militaires cessent d’être celles de la France pour n’être plus que celle de l’intérêt américain. Depuis de longues années…etc., ainsi se déroule une fin d’Histoire. Les élections de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande semblent culminer la période pendant laquelle l’élite fait entériner notre abdication via une démocratie dévoyée.

L’actuel pouvoir est bien plus disposé à censurer le Net via un « cabinet noir » qu’à revoir l’intégration. Le pouvoir hollandais est d’abord de police, police de pensée, police sévère pour le peuple et ainsi de suite. Tout le souci de l’exécutif est d’étouffer dans l’œuf le mouvement des 3700000 sans dents : par peur d’une révolution ? Non pas même d’une rébellion. Mais le simple fait que de sentir le volcan bouger sous leurs Testoni et Berlutti les effraient au plus haut point. Ils veulent bien de la France mais d’une France de musée, d’aire touristique, de privilèges pour les étrangers…etc. Tout ce qui conduirait à une résurgence française  est honnie.

Sommes-nous réellement à ce moment carrefour tant le peuple que l’exécutif ? Le peuple n’a aucune envie de tenir la rue et le pouvoir s’émeut à l’idée que ce peuple changerait d’avis d’où une course vers les censures diverses, les interdits de « mot », d »’expression », de « comportement » alors même que l’on nous serine avec la…liberté d’expression qui n’est rien sans son socle fondamental celui de penser !


Jean Vinatier
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