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samedi 1 décembre 2018

« Bourdieu et les grévistes face au gouvernant de droit divin par Nicolas Bonnal » N°4592 12e année


« On prend les mêmes – les grands bourgeois diplômés et le peuple des sans-grades - et on recommence, sauf que le système est chaque fois plus isolé dans chaque pays et son opposition, nourrie par la disparition de la classe moyenne et la putréfaction de l’argumentaire en face, renforcée.
On va citer le grand sociologue sans trop le commenter ; lui-même s’était mis la portée d’un auditoire moins cultivé que les élites qui l’exterminent et le remplacent, mais certainement plus sensible au sujet du jour : la rébellion contre la barbarie branchée et nihiliste des élites mondialisées, comme disait l’autre.
Le 12 décembre 1995, Pierre Bourdieu s’adressait aux cheminots grévistes, à la gare de Lyon. Il soutenait les grévistes et apportait, à sa façon, des éléments d’éclairage. Il reste aujourd’hui tout aussi éclairant.

« Je suis ici pour dire notre soutien à tous ceux qui luttent, depuis trois semaines, contre la destruction d’une civilisation, associée à l’existence du service public, celle de l’égalité républicaine des droits, droits à l’éducation, à la santé, à la culture, à la recherche, à l’art, et, par-dessus tout, au travail. Je suis ici pour dire que nous comprenons ce mouvement profond, c’est-à-dire à la fois le désespoir et les espoirs qui s’y expriment, et que nous ressentons aussi ; pour dire que nous ne comprenons pas (ou que nous ne comprenons que trop ) ceux qui ne le comprennent pas, tel ce philosophe qui, dans le Journal du Dimanche du 10 décembre, découvre avec stupéfaction “le gouffre entre la compréhension rationnelle du monde”, incarnée selon lui par Juppé – il le dit en toutes lettres -, “et le désir profond des gens”.

La suite ci-dessous :


Jean Vinatier
Seriatim 2018



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