Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



dimanche 23 décembre 2018

En attendant l’acte VII et la nuit du 31 N°4610 12e année


Les gilets jaunes apprennent et s’aguerrissent quand bien même les médias répètent à l’envie que leur nombre décroit alors qu’il reste le même comparé à l’acte précédent !
Ils savent désormais poser un leurre : « nous irons à Versailles » quand la véritable destination est Paris. Et dans Paris, loin de vouloir être tous au même endroit, ils furent ici et là jusqu’à terminer, pour le tomber de rideau, sur les Champs Elysées après avoir frôlé un palais de l’Elysée inhabité, le successeur de François Hollande réveillonnant au Tchad auprès de soldats français en compagnie de Michel Drucker !!
Cette adaptation au terrain, apparaitre/disparaitre/réapparaitre/partir ne saurait me surprendre puisque j’en indiquais, précédemment, l’évidence. Et cette stratégie/tactique prévaudra. A ce jeu-là les forces de l’ordre peineront-elles ? Elles sont des chevaliers à Azincourt face à des archers souples et mobiles !
Cette évolution du comportement des gilets jaunes très naturelle au fil des semaines entretient une colère qui ne faiblit pas et franchit des degrés. Ainsi, à Angoulême, patrie de Ravaillac, des gilets jaunes tinrent le procès fictif d’Emmanuel Macron en effigie, le condamnèrent à la décapitation théâtralisée avec du sang de bœuf. On avait déjà vu son effigie brulée, apparaitre des guillotines (Redon par exemple) mais là, le geste est terrible. Le journal Le Monde nous apprend qu’Emmanuel Macron terré dans son palais craindrait « son » peuple et qu’il ne sortirait que maquillé, tête, cou et mains. C’est une première dans l’histoire de la République que de savoir qu’un Chef de l’Etat ainsi grimé, devienne lui-même une effigie au teint de cire…..
Ce qui s’est passé ce samedi augure mal pour le pouvoir le samedi prochain et surtout lors de la nuit de la saint Sylvestre où traditionnellement la police laisse les banlieues brûler les voitures. Dans cette ambiance festive, l’occasion serait favorable à des irruptions gilets jaunes mettant le ministère de l’Intérieur dans une situation plus fragile qu’aujourd’hui. Cela fait six samedi que les gilets jaunes investissent Paris et les villes de province, c’est long ! Le pouvoir ne comprend pas que plus il cherchera à finasser, à essayer l’entourloupe, non seulement il ne devisera pas les colères des gilets jaunes, il risquerait même d’en agréger d’autres. La fameuse concertation nationale, par ses limites, par les menaces et l’envie manifeste de l’Elysée de borner cette « assemblée » où figureraient des « tirés au sort », voit sa  raison abolie. L’exécutif oublie que les gilets jaunes ne sont plus tellement dans la révolte fiscale davantage dans l’exigence politique : les Français réinvestissent l’espace politique un peu comme le Tiers Etat se décida Assemblée nationale le 17 juin 1789.
Chaque jour qui passe, les Français regardent une présidence naviguant au jugé, disputant le moindre sou aux gilets jaunes quand elle abdique en cinq heures devant les syndicats de police qui obtiennent des milliards. Ce régime fait penser à ce moment de l’empire romain où le successeur de César donnait bourse sur bourse aux prétoriens et légions ne les empêchant pas d’ailleurs de décider tragiquement de l’empereur….


Jean Vinatier
Seriatim 2018

Aucun commentaire: