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lundi 9 novembre 2020

Macron à Colombey : sans fleurs ni couronne N°5017 14e année

Emmanuel Macron passera à Colombey-les-Deux-Eglises pour clore l’année de Gaulle. Le 9 novembre 1970, le Général s’effondrait, victime d’une rupture d’anévrisme.

Au terme d’une année censée rappeler l’œuvre et la présence du Général de Gaulle, constatons que tout fut dans la grande discrétion dont le COVID est en partie responsable. Mais, bien au-delà, il y a quelque chose de l’aveu à voir un successeur au fondateur de la Ve République, se contenter d’une station, d’une inclination de tête pour commémorer le cinquantenaire du décès de l’Homme du 18 juin.

Certains gémiront de l’hommage rendu ad minimum au Général de Gaulle. Je crois qu’il est plus honnête qu’Emmanuel Macron que rien ne relie à cet homme historique, ne se lance pas dans un discours bordé et rempli par les poncifs. Etant son exact opposé, qu’il le reste même dans cette obligation calendaire, il le sera sans voix.

Le hasard fait que cette halte à Colombey-Les-Deux-Eglises arrive, peu après le terme médiatique de l’élection présidentielle américaine. Il ne s’agit pas d’ici de hisser Donald Trump à la vue du Général. Il n’empêche que le 45e POTUS a axé son action politique sur le retour du souverain et de l’idéal national, entrainant aussi l’adhésion de nombre des minorités qui se sont senties admises comme citoyennes et non comme plus victimes. Il l’a fait à sa manière mais c’est le fond qui retient, ni ses foucades, ni ses tweets furibards.

Ce petit rappel avant de revenir à la France confinée entre les mains d’un pouvoir empêtré dans une gestion épidémique (et épidermique) qui tourne à l’absurde et ne suscite, au moins dans les médias et dans la classe politique, aucune critique profonde. Les Français font du confinement une occasion pour se taire et ne pas sortir démentant leur l’Histoire, offrant un contraste saisissant par rapport à l’héritage gaullien qui portait en lui la transgression et l’audace. Jamais on ne vit autant de vieux mentaux en France. Ce recroquevillement national se conjugue à d’autres maux qui pourraient être résumés par un qui sommes-nous encore ?

La France est dans le tragique mais dans un tragique petit, mesquin, étroit et apeuré aux antipodes de ce que les Français connurent à partir de 1940. Cet extraordinaire 18 juin où passionnés et ennemis irréductibles du Général durent s’y reconnaître, n’est plus qu’une croix immense, un monument rendu aride par les démissions successives au milieu d’une Champagne-Ardenne bien froide. De Gaulle est devenu touristique, l’ultime marche avant le triomphe des intempéries ?

Macron sans fleurs ni couronne…..

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

 


 

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