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dimanche 8 novembre 2020

Trump s’en va..... N°5016 14e année

Le 14 décembre, le collège électoral officialisera les résultats de la campagne présidentielle américaine. D’ici là, Donald Trump aura intenté des recours qui recevront leur sentence générale avant la mi-décembre. A moins de rebondissements spectaculaires,toute cette offensive a un gout de combat d’arrière-garde et si Donald Trump veut retenter sa chance en 2024, comment le pourrait-il s’il devient le symbole de la désunion et de la dispute ?

Jusqu’à cette élection de 2020, le vote par correspondance a connu des ratés mais n’a jamais été aussi remis en cause que cette fois-ci : plus de cent millions de bulletins par la poste. Les Républicains ont relevé des manquements, des manipulations qui portaient sur des centaines, des milliers de bulletins, pas des millions. N’est-ce pas Donald Trump qui annonçait en juin qu’il y aurait des problèmes, que l’élection serait truquée ? Que n’a-t-il fait pour confondre les auteurs, enclencher les procédures judiciaires ? Nous eûmes des incantations, des discours point d’actes corroborant. Pourtant, le 24 octobre, Joe Biden dérapait-il quand il évoqua la plus grande opération de fraude électorale ? Nous ne le saurons jamais. De même que le scandale Epstein restera dans les cartons. Là aussi Donald Trump annonçait des révélations qui ne vinrent jamais. A-t-il été empêché dans ses actions ? Dans les mois à venir, nous aurons droit à toutes les versions.

Un esprit éloigné du Potomac regarderait Donald Trump comme un homme singulier, aux foucades et actions imprévisibles et naturellement clivant mais très représentatif d’une Amérique forte en gueule, simple dans ses vues et qui a su par le discours raviver tant dans l’Amérique profonde que parmi les minorités citoyennes une envie d’amour du pays, de son identité ce que les démocrates ont négligé par leur adhésion complète aux minorités victimes et le soutien à tout ce qui sciait la verticalité sociale.

Un esprit éloigné regarderait Joe Biden comme un viel homme de 80 ans, aux confusions multiples et gênantes, un sénateur qui fit du Delaware un paradis fiscal, au degré de corruption familiale considérable dont nous ne saurons plus rien et que les médias ont masqué apportant la preuve qu’on peut être élu tout en étant vénal. Sa vice-présidente Kamela Harris n’a guère de réputation flatteuse et n’a pas laissé de bons souvenirs aux noirs quant elle était procureure. Avec ce tandem, c’est le retour de l’ère Obama dans une Amérique que Donald Trump, n’en déplaise à ses détracteurs, a remis sur les rails comme centre de production et a diminué les risques conflictuels à l’extérieur.

Dans les derniers jours de la campagne, les médias américains ont tiré à bout portant et même censuré les allocutions présidentielles, un acte inouï et coupable. Que dirait-on en France si TFI interrompait le propos élyséen ? Et bien, pas une protestation ne vint de ces mêmes organisations qui hurlent d’habitude. Les Big Tech et les médias ont opéré un coup de force psychologique sur les Américains et ont réussi à rendre effrayant Donald Trump et rendre doux Joe Biden. Jusqu’en mai, Donald Trump était assuré de sa réélection : et puis vinrent Georges Floyd et le Covid. Le pays s’enflamma, se confina, repris ses activités dans le plus grand désordre dont Donald Trump est un peu responsable mais sans comparaison avec la gabegie française. Surtout, le Covid immobilisa le Président excellent tribun, l’empêchant de multiplier les meetings quand son adversaire Joe Biden n’en faisait aucun (comme Hillary Clinton en 2016) ou bien devant des publics clairsemés. Le silence tua la voix.

Le mandat de Donald Trump commencé dans la fureur du camp adverse se termine donc dans la même fureur de ces mêmes gens qui se promirent qu’ils auraient leur revanche : chose faite en novembre 2020? Jamais un Président n’aura autant supporté les assauts quotidiens de médias et groupes de pression. Sans en faire une victime, il faut bien voir ce que risque un homme politique quand il décide de sortir des clous si faiblement soit-il. Il faut bien voir cette dureté, ces coups de dague, ces jets venimeux quand vous rompez avec une pensée unique.

On nous dit que Joe Biden ne pourra pas faire grand-chose, le sénat restant républicain de très peu mais en politique tout s’achète. Si Joe Biden veut mettre en œuvre son programme, il le pourra en se gardant bien de chatouiller fiscalement les Big Tech et Wall Street. Les Etats-Unis reviendront dans les institutions internationales, et seront à nouveau dans l’Accord de Paris. A l’extérieur, la Chine sera l’ennemi principal : la diplomatie américaine cherchera à séduire l’Iran qui a signé en juin dernier, un accord énorme avec Pékin et travaillera à assombrir Vladimir Poutine, tout en remettant sous sa botte l’Union européenne qui ne demande qu’à se lover sous les ailes de l’aigle du Potomac, renforçant la puissance allemande qui a encore besoin de temps pour réaliser son aire hanséatique. Sa politique étrangère bénéficiera des effets de celles de son prédécesseur : Israël et les pays de la péninsule arabique officialisent leurs relations incluant aussi le Soudan prélude à une possible coalition sunnito-israélienne face à l’Iran des mollahs. Quant à Erdogan qui retrouve un peu de calme sait qu’en 2016 le tandem Obama/Biden tenta de le renverser : hésitera-t-il à trop tenter le diable…. ?

La victoire de Joe Biden scellera-t-elle le terme du populisme surgit en 2016 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avant de bondir, notamment, en Europe (Italie, Espagne, France, Allemagne, Hongrie…etc). Il est certain que ce qui apparaissait comme un largage audacieux des anglo-américains l’est moins désormais. Sans doute Joe Biden voudra-t-il ménager Boris Johnson : après tout, un Royaume-Uni hors de l’Union n’est-il pas un moyen de faire pression sur cette même Union au cas où ? Quant aux populismes européens, très divers et sans le moindre consensus, ils n’affolent plus Bruxelles. On craindrait davantage un populisme européen mais faute de nation européenne, cette éventualité est inexistante. Craindrait-on une sortie de déconfinement plus brutal ? Joe Biden n’a pas intérêt à stopper la fontaine monétaire pour que les gouvernements européens achètent socialement le déconfinement sans trop de casse. Les populismes marqueront le pas ou bien évolueront mais ne disparaitront pas de sitôt.

Les marchés, les marchands, les Big Tech, les mouvements no-borders auront un beau Noël, l’ère progressiste ralentie sous Donald Trump repartirait de plus belle mais qui est maître du temps et des éléments ?

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

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