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lundi 2 novembre 2020

Macron s’incline : Erdogan , al-jazeera N°5005 14e année

Le séisme intervenu à la fin de la semaine a tu quelques peu les vociférations turques et amené Ankara, Athènes et Paris à s’entraider pour intervenir auprès des victimes. Cet apaisement a masqué le retour de notre ambassadeur en Turquie, ce qui clôt diplomatiquement notre désaccord au sujet de la « santé mentale » de notre Président ! Ce retour soudain ne peut se voir hors le refus clair et net de Berlin de sanctionner la Turquie. La France seule n’avait donc d’autre choix que de revenir au point de départ.

Suite aux attentats d’octobre, Emmanuel Macron s’est livré sur la chaîne Al-Jazeera à des explications sur les caricatures du Prophète et les libertés à moquer.

La communication obligatoire sur tout est néfaste. On sait bien que son objet est de remplacer une politique étrangère effacée du fait même du renoncement à la souveraineté déléguée à Bruxelles comme siège double de l’Union européenne et de l’OTAN, mais cette communication devrait avoir ses propres limites. En l’espèce, la France s’illusionne grandement à croire qu’une explication sur ce que nous sommes, nous renforcerait. Les auditeurs d’Al-Jezeera nous percevrons plutôt comme faibles ou naifs. Emmanuel Macron aurait dû dire que lui-même, son gouvernement et son parti n’appréciaient pas ce genre caricatural mais qu’en France, c’était un droit. Au lieu de quoi, il se met lui-même dans une nasse...comme Justin Trudeau au Canada, frappé au Québec par une attaque à l’arme blanche,a considéré la caricature comme discriminatoire. ...

S’il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu, il ne faut pas pour autant se mettre la tête dans le sable. Ainsi, Emmanuel Macron a-t-il parlé avec son homologue tunisien de la migration clandestine et a-t-il prié son ministre de l’Intérieur de se rendre à Tunis pour terminer cet échange verbal. Des paroles, point d’actes. De la communication, point de politique. Hormis la fermeture d’une mosquée à Pantin, de quelques expulsions et de deux ou trois dissolutions d’associations, rien ne changera fondamentalement. Pourtant, les services français ont communiqué aux médias en s’alarmant du « basculement » de musulmans modérés vers l’intégrisme et souligné que cela n’était pas le fait de quelques individus mais d’une « masse ». Où est la politique ?

Une religion est un pouvoir, une force, une puissance certes d’essence spirituelle mais au nom de laquelle dans l’histoire, bien des conquêtes se firent bouleversant les donnes géopolitiques. Qu’une religion se greffe sur des problématiques migratoires ajoute aux défis devant nous. Qui sommes-nous ? Ces défis arrivent dans une Union européenne qui s’estime post-nationale et post-démocratique, c’est-à-dire a fait exploser deux cadres fondamentaux : identitaire et institutionnel. A partir de là, les portes de la cité sont grandes ouvertes. Il ne s’agit pas de refaire une sainte Ligue mais au moins d’écarquiller les yeux et de se déboucher les oreilles.

Les dirigeants européens et français ne comprennent plus l’histoire : ils ne la lisent plus. Le mémoriel ne suffit pas, c’est de la communication émotionnelle point de l’Histoire, point de la politique. On ne veut pas saisir les radicalités en marche au risque de perdre fondamentalement.




Jean Vinatier

Seriatim 2020



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