Info

Nouvelle adresse Seriatim
@seriatimfr
jeanvin22@gmail.com



mercredi 6 février 2008

Enterrement à Versailles N°133 - 1ere année

Le lundi 4 février, nous étions loin, très loin de tout le tumulte qui agitait la France deux années plus tôt lors du référendum sur le projet de traité constitutionnel.
Philippe Cohen dans
Marianne donne le ton « L'affaire est entendue : l'adoption par le Congrès du Traité de Lisbonne montre que les élites ont bien intégré le «non» au référendum de 2005. Mais cela ne signifie pas pour autant que les leçons tirées soient favorables au peuple et à la démocratie. Du côté des médias, à la notable exception près de Libération et de France Inter, en nette rupture avec leur européisme béat qui avait choqué leurs lecteurs en 2005, l'affaire du référendum a été traitée avec l'indifférence et la discrétion souhaitée par le pouvoir et l'opposition désireux d'éviter tout débat. Ainsi Le Figaro du 4 mai ne traite le vote du Congrès que comme une sorte de « vote technique » et Le Monde quant à lui ne mentionne même pas le vote. »¹
Les 181 élus de la nation, de droite comme de gauche qui ont eu le courage de rappeler que le vote du peuple souverain ne pouvait être remis en cause que par lui sauvent l’honneur. Ce sont les « justes ».
Le discours de François Fillon était médiocre, convenu. Il eut des applaudissements de pure politesse. Les élus n’avaient qu’une hâte regagner Paris discrètement sans tambours ni trompettes et pour beaucoup d’entre eux poursuivre la campagne des municipales en quête, mais oui, du peuple souverain dont ils tiennent la légitimité. L’impudeur les motive ?
« On aurait pu faire mettre un genou à terre à Sarkozy. Il va gagner, pas par sa force mais par nos faiblesses. » Le propos de Jean-Luc Melenchon est exact. Il rend compte de l’occasion manquée par le parti socialiste de redevenir une opposition crédible et logique avec les principes républicains. Les disputes internes, le départ de quelques ténors socialistes dans le gouvernement Fillon achèvent de laminer la rue de Solferino. Certes, les socialistes se réjouissent de pouvoir damer le pion à des élus sarkoziens en mars ; mais c’est de la pure illusion. Leur crédibilité est réduite à zéro.
Les nonistes ne surent pas remobiliser l’opinion française : les ténors de mai 2005 se sont montrés discrets ,par exemple, Fabius, Dupont-Aignan, Villiers…etc. Il a manqué et il manque toujours cette capacité à dépasser les rangs des partis. Or, l’enjeu ne se réduit pas à l’audience de tel ou tel parti mais bel et bien au respect constitutionnel dû au peuple souverain. Nicolas Sarkozy répète à la cantonade qu’il avait averti les Français de ce vote pendant la campagne. Argument fallacieux : les Français l’ont élu sur un programme général et non sur une disposition particulière. Et lui victorieux, il devient d’abord l’élu de tous les Français et le dépositaire du choix des citoyens par voie référendaire.
Le reproche vaut également pour Ségolène Royal et François Bayrou qui font le choix de l’immédiat et de la combinaison, la première par son souci de succéder à son ex au parti socialiste, le second trahi de partout – dernièrement à Lyon – combat pour emporter la ville de Pau face à, une coalition UMP/socialiste. On se demande vraiment ce qui empêchait ces deux politiques de se joindre aux 181 élus ? C’est triste de noter la petitesse de gens incapables de distinguer la forme du fond. Les Français se désespèrent de la Politique. Les élus ont tort de hausser les épaules devant les grognements, les coups de gueule ici et là. L’orage pourrait éclater avec une violence inouïe. Les politiques voient-ils que leur étiquette respective erre, ballottée par le vent sans attache ? Même plus.
Nicolas Sarkozy emporte une victoire fragile mais comme il est pressé en tout, il mise sur l’oubli des Français pour se consacrer à la majesté de sa présidence de l’Union où les fêtes et les divertissements devront nous abrutir. Il n’est pas dit que les pays européens l’applaudissent. Il y a tout de même un grain de sable, le référendum irlandais que nul n’a osé effacer. Et si le peuple gaélique dit non….


©Jean Vinatier 2008

Lien :

Aucun commentaire: