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mercredi 20 février 2008

L’étrange prise de Villiers le Bel N°144 - 1ere année

Une cité interdite est donc tombée : Villiers le Bel ! Xavier Bertrand se réjouissait qu’il n’y ait plus en France de « lieu de non droit ». Au total, prés de deux mille hommes mobilisés (1100 le matin, 700 le soir) pour interpeller 38 personnes ; la moitié a été relâchée ce matin.
Etrange, étrange ce déploiement de force dans une France qui se désenivre de Nicolas Sarkozy. Etrange, étrange de voir ce pouvoir nerveux qui commet, à la suite, des fautes de communication et répond maladroitement aux signataires de l’Appel (médiocre) du 14 février dit de vigilance républicaine, publié dans les colonnes de l’hebdomadaire Marianne. Il lui suffisait de hausser les épaules !
Nous sommes proches des élections municipales et tout se fendille.
Cette intervention massive de la police dans Villiers le Bel a quelque chose de singulier qui ajouterait plus à l’inquiétude qu’à la sécurité. Sur le plan économique, la croissance pâlit. Sur le plan social, les grèves et les revendications ne ralentissent pas. Sur le plan quotidien, le pouvoir d’achat décroche devant les augmentations régulières des prix, surtout pour l’alimentation générale, du logement. A cela, s’ajoutent les questions sur la place de la religion, de la mémoire, de la laïcité qui troublent les citoyens dans ce qui leur restent de référents collectifs. L’affectif national en prend un coup d’autant plus fort que le Président de la République ne paraît pas réfléchir avant de parler. Le lien unique entre Nicolas Sarkozy et les Français perd de l’épaisseur tandis que l’horizon, européen et international voit les nuages arriver en masse dans des degrés du gris au noir. Une fois encore, c’est le sentiment de perte du sens politique qui pourrait être à court terme l’étincelle d’un incendie aux dimensions incalculables.
Les élections municipales quels qu’en soient les résultats amoindriront les partis actuels : le parti socialiste pouvant devenir plus municipal que national, l’UMP, à peine tenue par le duo Coppé/Devedjan, étant un chaudron bouillant, le Modem, enfin, jouant tout entier son existence dans le succès (difficile) de son mentor à Pau ! La France court le risque d’être, en quelque sorte, sans parti national, sans gouvernement représentatif et conduite par un Président plus déterminé que jamais à appliquer des réformes qui ne seront plus perçues comme positives mais contraignantes et injustes.
C’est pour cela que cette « prise » de Villiers le Bel est, quelque part, surréaliste. On l’interpréterait de deux façons : la première, le gouvernement assurant la sécurité des citoyens ceux-ci voteraient UMP, la seconde quiconque contredirait le Président serait tenu en respect par la police. L’Elysée voudrait dire que la rue occupée par les citoyens ne lui fait pas peur qu’il ne s‘y prendrait pas autrement.
En dix mois d’un mandat de cinq ans, la grande imprudence n’est-elle pas l’absence d’une réorganisation politico-administrative de la France seule en mesure de tenir les Français et, surtout, de les associer positivement à un pacte politique majeur pour plusieurs générations ?
La France est liée à la politique comme l’enfant au sein de sa mère !

©Jean Vinatier 2008

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