L’écrasante
victoire des indépendantistes écossais défierait-elle l’échec du Oui à l’indépendance
de septembre 2014 ? David Cameron reconduit par une par large victoire sur
le Labour est-il en mesure de jouir de son état ?
Le
référendum sur l’Europe en 2017 et, sans doute, celui, à nouveau, sur le
maintien ou pas de l’Écosse au sein du royaume sont deux écueils qui gâchent le
soleil d’Austerlitz du petit cousin de la Reine Elisabeth II. Il est vrai,
cependant, que le scrutin majoritaire britannique contribue à amplifier des
tendances plutôt qu’à donner une exacte correspondance entre le vœu de l’électeur
et sa conséquence de son vote. Ainsi l’UKIP avec 14% des voix n’obtient qu’un
siège…Il faut donc être prudent quant aux projections politiques sur l’avenir
ou pas du Royaume-Uni. David Cameron a joué la carte du SNP (Scottish National
Party) pour affaiblir son adversaire Labour ce qui aboutit, selon la formule d’Alex
Salmon, à voir l’Écosse en « sécession électorale ». David Cameron a épousé suffisamment de thèmes nationaux afin
d’empêcher toute entrée véritable de l’UKIP à Westminster avec le risque de
devoir appliquer ce qu’il a promis et, notamment, le référendum sur l’Europe en
2017. En résumé si David Cameron a réussi brillamment sa campagne électorale
ayant divisé et joué avec ses adversaires, force est d’écrire qu’il débutera
son nouveau ministère avec deux très gros boulets qu’il aura lui-même façonnés.
Quant à la « bonne santé » de l’économie britannique, elle tient pour
beaucoup de l’apparence : le contrat zéro heure qui fait pâmer le MEDEF et
Macron, sert d’abord et avant tout à faire baisser statistiquement le niveau de
chômage. On est là dans une entourloupe.
La
victoire absolue des conservateurs prive, certainement, ce parti de toute manœuvre et alliance, ce
moment indispensable au moment de débuter dans les tourmentes. Mais il est
certain, et ce sera le point de vue le plus remarquable de cette issue
électorale, nous aurons à lire et à entendre des débats très instructifs sur la
souveraineté et nous ne tarderons pas à redécouvrir chez les Britanniques toute
la ferveur et la richesse des discours fortement liés à l’exercice de l’idée qu’ils
ont de ce qu’est le Royaume-Uni. N’oublions pas qu’en plus que Royaume-Uni entre
également en ligne de compte le Commonwealth, un ensemble anglophone, toujours
moqué chez nous mais qui garde, contre vents et marées, une importance
géostratégique vitale de l’autre côté de la Manche. Les referenda sur l’Écosse
et l’Union européenne auront donc pour base la manière dont perdurera « l’Empire »
c’est-à-dire le Britannique. Et quoiqu’en pense l’anglophobe américanophile
Jean-Claude Juncker, la réponse anglaise sur l’Union européenne n’aura que
faire de la supériorité de Bruxelles sur les vœux démocratiques de tel ou tel
membre, ce sera « Britannia first »
Jean Vinatier
Copyright©SERIATIM
2015
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