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mercredi 27 mars 2019

Xi Ping fait sa Route à soi(e) N°4658 13e année


L’arrivée triomphale du Président à vie chinois, Xi Ping, sur la Riviera ou Côte d’Azur se poursuivait à Paris où un dîner de gala devait ou clore un séjour ou ouvrir de grandes perspectives via la Route de la Soie, désormais plusieurs, née au XIXe siècle dans l’esprit du géographe allemand Ferdinand Von Richthofen.
Emmanuel Macron, en conviant la chancelière allemande et Jean-Claude Junker, trouvait qu’avec eux, il formerait un trio de tête de l’Union européenne. Le Président chinois ne sera pas dupe de la manœuvre car si l’on peut regrouper le temps d’agapes des personnes éminentes de l’Union européenne, cela ne fait pas pour autant de  Bruxelles la capitale de l’Etat européen. Il y avait donc de l’artifice et du théâtre dans ce voyage. Paris se met sur ses ergots grâce à la commande record d’Airbus, oubliant que cette entité n’est hélas, pas française mais européenne et internationale. Avant Paris, Xi Ping et l’Italie concluaient des accords au grand dam de Berlin qui appelle à se montrer vigilant à l’égard de l’Empire du Milieu. Nos politiques doivent compter pour rien, les acquisitions considérables de la Chine, par exemple, en France et dans d’autres pays européens dans tous les domaines ou presque. Pourquoi aujourd’hui, ce cri d’alerte ? L’Union européenne, n’étant pas un Etat elle est dénuée de vision géopolitique et de stratégie, ne peut donc pas protéger ses membres lesquels doivent agir ou de concert ou en individuel pour affronter le jeu de go de Xi Ping. Rappelons que cette Union européenne ne s’est jamais offusquée des investissements des Etats wahhabites quand ceux-ci soutenaient Daech.
Oui la Chine avance, oui la Chine fait sienne des Routes de la soie (Pôle nord, Asie du sud-est, Afrique, à travers l’Orient). La Chine membre des BRICS et de l’organisation de Shanghai sait que dans la compétition avec les Etats-Unis il lui faut acquérir bien des bases et des voies (maritime, terrestre, spatiale) pour rendre impossible tout encerclement ou endiguement. L’Union européenne (l’Allemagne) en mésentente avec Donald Trump se trouve dans une situation inconfortable. D’un côté, parce qu’il est de son intérêt d’éviter que l’accord sino-américain n’écrase le continent européen, une alliance avec Pékin s’imposerait, de l’autre n’ayant pas la possibilité d’agir à l’unisson, Bruxelles s’appuie sur les capacités de Berlin et de Paris pour équilibrer le rapport de force. Dans cette construction, il manque la carte Russe, la seule capable de donner corps à un contrepoids. Mais l’obstination de Paris et de Berlin à sanctionner toujours et encore la Russie enterre cette hypothèse. De son côté, la Chine, pour l’heure très favorable au mondialisme, encourage et complimente chacun des Etats qui signe avec elle, tirant les avantages et notamment celui de ne pas voir se dresser contre elle un rival. Pékin fait mine de considérer que l’offre et la demande sont deux plateaux égaux.
Si Emmanuel Macron saura mettre en musique cette visite asiatique pour les besoins de sa cause et de son égo, de même que la chancelière, l’Union européenne dont on nous chantera chaque matin les louanges jusqu’au 26 mai, suscitera les sourires chinois. L’Union européenne incapable de bâtir une alliance avec la Russie, de se mettre en scène à Bruxelles face à la Chine, ne sachant que faire la tête à Donald Trump et seulement occupée à annuler le BREXIT se complait à être sur un bas-côté…..D’ailleurs imaginerait-on Donald Tusk itinérant en Chine pour y faire son commerce en notre nom ?

Jean Vinatier
Seriatim 2019

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