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lundi 6 avril 2020

France : covid-19 seuil ou récit psychologique N°4873 14e année


Depuis quelques jours l’exécutif entonne l'air du  déconfinement et pour donner crédit à ses dires annonce un pic pandémique et une petite baisse des cas graves.
Le peuple aime à entendre une histoire ou un récit. Nous sommes dans cet instant où, la situation restant pénible, il est aussi nécessaire de dire aux gens que cette période singulière trouvera son terme. Il est logique que le gouvernement tout en sachant le confinement installé, apparemment pour quelques semaines supplémentaires, propose comme une respiration, la sortie de crise sanitaire. Le confinement, les restrictions et interdictions d’aller et venir ne sont supportables psychologiquement que si l’on nous fait voir une aube.
On est dans un film : la vague est arrivée, elle repend la désolation mais déjà s’annoncent les secours, les survivants, le redémarrage de la vie.
Pour l’heure, le gouvernement surfe sur « le jour d’après qui ne sera pas le jour d’avant », s’y ajoutent les accents prophétiques d’Emmanuel Macron, qui a un gout pathologique pour les transes verbales et agitent les élus de la majorité, « les fonds de cuve » (Régis de Castelnau/Vu du droit) . Les Verts plaident pour une politique plus écologique, un changement de modèle économique. Depuis trente années ou plus, a été déconstruit le service public dont celui de la santé : il faudrait donc un temps presque équivalent pour le rebâtir si telle était l’intention politique.
Au vu de « cet accident industriel du siècle » (L’Opinion), tout concourra dans un premier temps à faire que le redémarrage économique se réalise le plus vite possible afin de conjurer toute  crise, politique, sociale, financière. Ainsi seront-ce  les avocats les plus constants du monde global, lesquels ont la puissance financière, qui voudront imposer leur tempo tout à fait soutenus par des Etats comme la Chine et les Etats-Unis, deux moteurs qui, s’ils trébuchaient, effondreraient tout le monde.
Sans doute aurons-nous des effets d’annonce (Bruno Le Maire est parfait en ministre cabotin : des longues tirades et rien derrière) et des promesses, de leçons et d’exigences, mais cela n’ira pas plus loin, l’urgence étant que le modèle économique reparte avec de l’huile dans les rouages. Dans un second temps, une fois la pandémie disparue ou complétement maîtrisée, les hommes débarrassés des peurs, remis à leurs tâches, des discours et des projets, novateurs, dénonciateurs seront à nouveau audibles. C’est cette seconde période qui pourrait s’avérer pour bien des gouvernements un passage de Charybde en Sylla. Mais est-ce si certain ? Bien des scenarii prophétisent des crises à répétition, des récessions abyssales et ainsi de suite.
Il est important de rappeler que ce n’est pas la létalité du virus qui entre en ligne de compte mais l’impact de sa volatilité dont la mise à l’arrêt temporaire des rampes de lancements industriels depuis la Chine. Les entreprises quand elles reprendront une activité normale le feront avec le même nombre de salariés qu’avant le coronavirus : la population mondiale n’est pas impactée à moins d’un retour de bâton soudain et violent.
Oui, cette pandémie éclaire sur notre fragilité humaine et pour la France met à vif l’état déplorable du service de santé et les colères et les abnégations des soignants mais, pour l’heure, c’est, sans s’illusionner trop, le lendemain meilleur et le savoir raison garder qui sont nécessaires.


Jean Vinatier
Seriatim 2020

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