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mardi 25 mai 2021

Pourquoi Macron peut-il babiller et caqueter avec McFly & Carlito ? N°5707 15e année

La diffusion de la séance « anecdotes et pisser de rire sur le tapis élyséen » sur fond de « putain » présidentiel et d’un faux-jeunisme (44 ans pour l’un, 34 ans pour les deux autres) a suscité des ires diverses. A la critique de la méthode ne faudrait-il pas mieux poser la question de savoir, pourquoi Emmanuel Macron peut-il se permettre cette mise en scène ?

Quelques jours après l’ovation de Nevers (Seriatim) prologue au tour de France présidentiel placé sous l’angle festif avec ce qu’il faudra de colifichets, la séance élyséenne avec McFly et Carlito hilares au milieu de sévères maîtres d’hôtel en queue de pie est donc dans une continuité.

On fait croire que seul Emmanuel Macron aurait saisi toute l’importance d’Internet et des réseaux sociaux quand toute la classe politique (et pas elle seule) y est au quotidien, c’est un mensonge. Ce qui ne l’est pas, c’est le soin pris par Emmanuel Macron à s’assurer les bonnes grâces des PDG de Facebook, de Twitter, de Google l’assurant de toutes les facilités quand ses concurrents auront la crainte de la censure !

Le plus important est de situer cette séance élyséenne qui arrive après les tribunes de militaires, de policiers, de magistrats et désormais, mais dans le feutré, celles de la haute-fonction publique mécontente de la fin de l’ENA et du corps préfectoral prélude au corbillard des autres corps.

A une année de la présidentielle, les sondages indiqueraient une tendance d’abord à l’entérinement du duel de second tour Macron/Le Pen à l’avantage du premier (54%), ensuite à l’étouffement des autres concurrents pour le premier tour : aucun n’arrivant à se hisser pour l’étape suivante tant à gauche qu’à droite en passant par le centre. C’est donc le scénario élyséen qui tiendrait la corde alors même que le pays sort groggy de la période pandémique et ne parait plus en mesure de combattre un déroulé communicationnel très bien huilé.

Le déroulé est d’autant mieux huilé que nous voyons bien le champ de l’alternative se réduire comme peau de chagrin et que les deux personnalités susceptibles de ne l’être pas se gardent bien désormais de toute singularité excessive : seule différence entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, la première ne pourrait déraper verbalement quand le second aurait droit (car de gauche) à un pas de deux. A ce rétrécissement s’ajoute le fait que ni La France insoumise ni le Rn ne disposent des réseaux locaux suffisants pour leur garantir de facto une majorité législative, les deux seraient dans l’obligation de coalitions (Vert/PS, Debout la France/Républicains) qui les ficèleraient.

A ce tableau politique, est-ce qu’Emmanuel Macron a besoin des jeunes pour réussir ? L’électorat jeune ne varie guère : mobilisé faiblement ou moyennement, se divise depuis longtemps en trois (1/3 à gauche, 1/3 à droite, 1/3 au lit). Je ne crois pas que c’est cet électorat qu’Emmanuel Macron cherche à avoir mais, il compte, qu’à travers, un accueil positif, son image d’arrogance et de sureté change auprès des autres corps électoraux dont les « vieux » : mémé est toujours sensible à la joie du petit-fils…Et petit détail qui compte, les deux youtubeurs, McFly et Carlito, sont blancs, à avoir des plus basanés, l’Élysée s’exposait à des questions, par exemple, sur la Palestine… !

En fait Emmanuel Macron avance par les divisions qu’il génère ou dont il profite à la fois pour encourager l’abstention (il n’y a pas d’alternative) et bénéficier des applaudissements des « jeunes » pour séduire les « vieux » : il sait qu’il ne peut l’emporter qu’avec une minorité très votante.

Malgré les bouillonnements sociaux, les mutations sociales et sociétales, Emmanuel Macron (et ceux qui l’enveloppent) tel un bon navajo réduit les têtes politiques. Il s’arroge la société du spectacle, du divertissement. Un illustre français avait su se mettre en scène : Louis XIV soit par les Carrousels soit en dansant lui-même devant les Parisiens. Mais c’était pour clore toute fronde et préparer un nouvel âge d’or français année annoncé dés le Ballet de la nuit d'Isaac Benserade (1653). D’âge d’or, aujourd’hui réduit au babillage et au caquetage…

 

In Seriatim :

http://www.seriatim.fr/2021/05/macron-et-lovation-de-nevers-n5705-15e.html

Jean Vinatier

Seriatim 2021

 

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