Le coup de pied donné dans la fourmilière républicaine en région PACA fera-t-il comprendre aux Républicains que leur stratégie de fausse opposition fait le jeu de leurs rivaux : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Si le premier rend publique sa satisfaction, la seconde, sagement, ne dit mot et compte les points quand « Les Républicains » (la proie) s’étripent pour ne rien trancher. C’est là une erreur profonde. Ou bien ils avouent leur complémentarité avec le successeur de François Hollande, ou bien ils posent pour maxime leur neutralité lors du second tour, de loin le plus décisif.
La démission d’Hubert Falco des Républicains et son ralliement avec armes et bagages dans le camp « qui veut déconstruire notre propre histoire » illustre bien le désastre d’un parti qui opte pour le ni, ni d’apparence.
Si Les Républicains regardaient l’état du parti socialiste dont la figure parisienne tourne à 6% des intentions de vote dans une optique présidentielle, ils devraient se révolutionner.
Les Républicains empêtrés dans des combinaisons locales, régionales observent-ils encore le vacillement de leur électorat ? L’année 2017 est distante, depuis le RN a opéré sa mue, a cessé d’être une alternative sur les sujets qui fâchent (l’Union européenne, l’euro, le libéralisme…etc.) et campent sur ce qui retient le quotidien vécu par les citoyens : l’insécurité, les violences éparses mais continuelles, les problématiques migratoires, le chômage, les précarités…etc. Le RN qui ne dispose que de très faibles assises locales pourrait à peu de frais récupérer une large part des Républicains de terroir laissant aux Républicains urbains s’étourdir sur les mêmes trottinettes que LaREM..
On me répondra que les scrutins régionaux et départementaux (ce dernier est absent des médias alors qu’ils ont une importance pour les sénatoriales et aussi pour les législatives) ne mobilisant pas les Français (la participation tournant autour de 25%) ces observations n’auraient guère de sens. A cela, je répondrai que ces consultations de juin étant un exercice juste avant les présidentielles et les législatives d’avril-juin 2022, elles ont donc une importance stratégique et tactique pour les partis en lice et principalement les deux têtes de gondole, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Après tout, le but est bien pour l’actuel Chef de l’Etat d’affronter Marine Le Pen, de s’assurer de la vaincre sans péril….
La pandémie, en fin de parcours, (sauf boomerang) a posé une chape de plomb sur les têtes françaises, lesquelles têtes restèrent, hormis quelques milliers de teuffeurs, bien sagement soumises aux mesures coercitives, étant de toute l’Europe celles qui se turent le plus. Plus largement, les nouvelles internationales n’indiquent pas un apaisement bien que la France voit grossir en Afrique les dangers et surtout, l’extension des zones conflictuelles depuis l’aire sahélienne jusqu’à la façade australe sur l’océan Indien incluant Mayotte : l’eau monte. De l’autre côté, les euphories boursières et des cryptomonnaies sont un peu comme des bulles de savon capables d’exploser ou de dériver.
Bien évidement si ces lignes géopolitiques sont hors-jeu a priori pour les immédiates échéances électorales, il ne faut pas négliger pour autant leurs impacts quand les citoyens cherchent par eux-mêmes les informations hors les canaux officiels.
Un climat singulier s’installe en France, les partis politiques se crêpent le chignon, ne distinguent plus le local du national, ne prêtent plus d’intérêt pour le dégoût français pour les urnes. Il peut y avoir un plus large abandon encore comme son inverse et cela peut-être soudain.
Aussi le jeu présidentiel dessiné dans des salons dorés a beaucoup de ces combinaisons curiales qui font l’impasse sur la température du pays non contrebalancées par des partis eux-mêmes délités ou divisés à l’instar des écologistes dont sa faction urbaine irait sans problème sociologique avec Emmanuel Macron.
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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