Adieu convoi de la liberté, il est passé puis s’en est allé…jusqu’à la semaine prochaine ?
La grande différence entre le convoi de la liberté canadien et celui français est le nombre de camions : une quantité au Canada, très peu en France tout simplement parce qu’ici les conducteurs sont rarement propriétaires de leur instrument de locomotion. Face à des voitures, la police et la gendarmerie n’ont aucun mal à établir des barrages à l’inverse de monstres mécaniques qui pourraient écraser les véhicules blindés légers.
Ensuite, il apparaitrait que les camionneurs canadiens auraient en appui une logistique apportée par des anciens militaires, en France, cela ne semble pas être le cas. On remarquera, au passage, la disparition des écrans radars de tous ces officiers, officiers généraux ; deux pétitions et puis s’en vont….
Enfin, une fois encore, nous sommes toujours dans le registre de la colère et non pas dans la construction d’une alternative au modèle politico-économique. On en est toujours là depuis le surgissement des gilets jaunes.
Notons aussi, l’invisibilité des jeunes, seule une minorité s’active au milieu de leurs ainés quinquas : c’est aussi un point important. Seul un syndicat lycéen a voulu manifester début février contre le fascisme d’Éric Zemmour mais pas contre le passe !!!! En toute logique, en cas d’un duel Macron/Zemmour ce syndicat appellerait à voter…Macron au lieu de prôner le vote blanc. Le retrait des jeunes joue un rôle plus important, et pas assez souligné dans ce moment politique : après tout il s’agit de leur avenir, s’ils acceptent puçage et traçage et s’engouffrent dans le game virtuel, que peuvent les plus anciens ? A quoi cela servirait-il de risquer amendes et GAV si les plus jeunes s’en foutent ? Mais d’un autre côté, les jeunes n’ont-ils pas quitté le champ politique traditionnel en se mobilisant pour l’écologie, les ZAD, l’antifa, les soutiens aux migrants, aux minorités et LGBTQ+, qui sont d’autres champs à ensemencer politiquement ? A suivre…
C’est bien pour cela que le gouvernement n’était pas trop inquiet. Emmanuel Macron jouant sur du velours, tout à fait assuré de la totale obéissance des force de l’ordre, de gagner à très peu de frais des points supplémentaires dans les sondages et de faire miroiter une suspension du passe à quelques jours du premier tour de la présidentielle…
Nous sommes dans une situation paradoxale, grand mécontentement et grande incapacité à faire conjuguer.
Le convoi de la liberté a parcouru une France émiettée et décousue où manquent les relais et les ressorts.
Jean Vinatier
Seriatim 2022
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