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dimanche 20 février 2022

Donbass : teuf sanglante otanienne, calme poutinien N°5807 16e année

 La Russie ne se décidant pas à entrer en Ukraine, les États-Unis et les Européens via l’Otan ont-ils choisi délibérément de provoquer une situation de crise dans la partie russophone de l’Ukraine, le Donbass ?

Depuis le renversement du président ukrainien pro-russe en février 2014, le Donbass est entré dans une ère de contestation, de combats violents et sanglants. Tous les accords conclus ou considérés comme tels (format Normandie, accords de Minsk) n’ont eu pour finalité que de retarder le moment de l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan quitte à laisser in fine le Donbass avec un statut d’autonomie très large qui satisferait la Russie. Mais est-cela que Vladimir Poutine souhaite ?

Les États-Unis veulent autant brider la Russie qu’être les fournisseurs exclusifs de gaz liquéfié en Europe en sus du pétrole de schiste ce qui ajoute au dossier otanien une autre composante toute aussi explosive.

Les Européens nous dit-on, ne veulent pas d’une guerre frontale avec la Russie faute d’une armée et parce que tout leur logiciel intellectuel est entre les seules mains américaines, l’Allemagne étant la seule à essayer de sauver son hinterland mercantile (Nord Stream II…etc.) sans accepter de se réarmer.

La Russie a fixé depuis longtemps les lignes rouges et n’a pas varié d’un iota : pas d’Otan en Biélorussie, en Ukraine, en Géorgie et a proposé à plusieurs reprises une maison commune avec l’Europe Les États-Unis, exception faite du mandat de Donald Trump, sont résolument hostiles au successeur de Boris Eltsine, ce dernier ayant passé, plus tôt que prévu le relai à Vladimir Poutine.  Rappelons-nous que son premier acte a été d’arrêter le milliardaire Mikhail Borisovich Khodorkovsky, à la tête d’un empire énergétique qu’il se préparait à céder à un consortium anglo-américain ce qui aurait placé la Russie dans un état de dépendance et aurait interdit bien des capacités manœuvrières de l’actuel pouvoir à Moscou.

Il faut bien avoir en tête, que la « prise » de la Russie par les États-Unis est une vieille histoire qui atteint aujourd’hui, un degré hautement inflammable sur fond de tensions intérieures américaines que ni l’Union européenne ni la France ne veulent regarder en face et c’est un tort !

Les bombardements du Donbass interviennent donc dans un moment où se réunissent à la fois des considérations géostratégiques américaines (affaiblir, la Russie, contenir la Chine, empêcher toute liberté européenne), des calculs mercantiles allemands qui se veulent être les intermédiaires exclusifs de la Russie, les États-Unis et de la Chine afin d’asseoir leur puissance en Europe, des raidissements russes et une Ukraine complétement instrumentalisée par l’Ouest et qui prend le chemin qui fut celui de la Pologne au XVIIIe siècle.

Les activités militaires, peu importe qui a commencé, n’ont d’autre but que d’inciter Vladimir Poutine à soutenir les républiques autoproclamées du Donbass qu’il a assuré de son soutien. Cependant, les otaniens ne paraissent pas avoir considéré l’histoire car s’ils l’avaient fait, ils sauraient que la Russie en défense est très patiente et très redoutable. En un mot Vladimir Poutine peut tout à fait laisser le Donbass bombardé, attendant l’essoufflement américain. En effet que pourra faire l’Otan au bout d’un moment faute de réaction physique de la Russie ? Rien sinon de laisser à Vladimir Poutine le soin de montrer au monde ce dont est capable l’Otan pour imposer ses vues : des cadavres, des maisons détruites, des populations sur la route…

Le coup de fil d’Emmanuel Macron à Vladimir Poutine ne changera pas grand-chose. Le pauvre président français ayant été celui de la Ve République à avoir accumulé le plus de déconvenues extérieures et notamment avec Angela Merkel qu’il a voulu décorer à Beaune !!!

Au sortir de cette considérable campagne de communication guerrière (hélas avec des morts), dans quel état serons-nous ?  

 

Jean Vinatier

Seriatim 2022

 

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