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mardi 7 août 2007

Croissance de l'écouteN°2 - 1ere année

Le Congrès américain démocrate vote en faveur d’une extension de la possibilité des écoutes téléphoniques selon les très exacts vœux de Georges Bush. La Chambre des Communes s’insurge contre la décision du Premier Ministre d’agréer des modifications substantielles du site de Menwith Hill, centre d’écoute américain sous l’autorité apparente des Anglais.
Le lien entre les deux faits : canaliser les Etats voyous. Nous passons doucement de la menace terroriste à celle d’états dont l’honorabilité varierait selon les intérêts d’une seule puissance ou presque.
Menwith Hill se concentrerait officiellement contre la Perse (en fait contre la Russie). A Washington, les deux partis se pressent de communier en direction de la soif sécuritaire de leurs électeurs sous couvert d’une lutte de plus en plus aveugle contre le terrorisme.
Le Président Sarkozy barbotte dans une élégante station balnéaire américaine. Certains s’insurgent. Ils ont tort. Nicolas Sarkozy est sans racine, il va donc dans la nation sans racine, c’est d’une parfaite logique d’une part et, d’autre part, le bonhomme n’a aucun sentiment de faillir à son ambition ni à son honnêteté : il se sécurise. Pour le reste, il applaudit des deux mains à la possibilité de doter notre nation d’un vaste réseau de caméras de surveillance. Notre critique reçoit déjà un avertissement parce que nous ne ferions que suivre la marche britannique sur ce point. Dénonce-t-on une démocratie ? Ne sait-on pas où naquit l’habeas corpus ? Athènes toute démocratique qu’elle fut, n’en sombra pas moins ! Ce projet est tout bonnement diabolique.
Le centre de Guantanamo cherche à étendre sa surface d’accueil et, certains émissaires, sillonnent le monde dont l’Europe pour négocier quelques enclos supplémentaires. Inutile de dire que les fameux vols secrets de la CIA comptent toujours des heures d’avance.
Les grandes âmes mandatées nous corneront aux oreilles que la protection de nos idéaux doivent être surveillés et enregistrés. Belle formule dynamique pour la croissance de la « policiarisation » de la société. Le nombre croissant des séries policières qui prennent pour guide général les formats américains et anglais ont une force terrible. La prison devient même d’une grande banalité. Jamais on ne vit dans des fictions autant de gens menottées. Aucune tranche d’âge, aucun milieu professionnel n’y échappent.
Les hommes de raison s’angoissent de cette étendue de la chape de plomb : comment les hommes seront-ils écoutés si la liberté se recouvre d’une image vidéo ? Nos libertés fondent comme neige au soleil. Tout est bon pour se saisir d’une nation tant par son gouvernement que par un autre. Le diable se frotte les mains.
JV©2007

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