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lundi 14 janvier 2008

France : peuple souverain créateur de partis politiques ? N°116 - 1ere année

Les Français se rendront aux urnes au mois de mars prochain pour élire ou réélire leurs édiles. En février, le parlement réuni en Congrès à Versailles votera très largement la ratification du traité simplifié de Lisbonne, copie conforme du projet de traité européen rejeté très largement par les Français lors d’un référendum en mai 2005.
Le Président de la République imprime sa marque à tous les niveaux de la représentation politique via sa stratégie d’ouverture qui lui permet tactiquement de convaincre les Français qu’il n’y a que lui. Sa plus jolie ministre, Rama Yade le dit sans ambages : “
Il n’y a pas d’alternative à Sarkozy”.
Les partis d’opposition sont un champ de ruines, le PS est l’ombre de lui-même. Il a tout abandonné pour se consacrer aux disputes intestines et fuir sa responsabilité politique en refusant d’aller à Versailles. Les syndicats et plus particulièrement la CGT, loin de veiller à garder leur force générale tentent un sauve qui peut, faute de ne plus s’appuyer derrière eux des partis d’élus. La centrale dirigée par Bernard Thibault, au prix d’une espèce de négociation avec l’Elysée aimerait bien être le seul interlocuteur avec le patronat.
Le peuple souverain, c’est-à-dire les Français, serait-il sans bras ?
La victoire de Nicolas Sarkozy est plus un oui de raison que de passion. A la décharge des électeurs de 2007, le choix n’était pas évident. Les deux candidats du second tour n’attiraient guère. Nicolas Sarkozy l’emporta haut la main grâce à une parfaite communication. Ségolène Royal multiplia, elle, les gaffes et donna, surtout, l’impression de n’être jamais « à la hauteur » des enjeux.
Depuis 1789, le peuple souverain (les Français) est la source même du Politique dans le pays. Veut-il reprendre la main ? Certains pensent les Français abrutis et las, acceptant de facto tout le programme de Sarkozy. C’est aller vite en besogne. Le peuple souverain ne chercherait-il pas à recréer, par lui-même, une dynamique politique ?
Le nouveau parti de Besancenot prône la révolution et une occupation de la rue. Les Français pencheraient davantage en faveur de l’utilisation des moyens d’expression du Net. La rue viendrait après. Les Français entendraient-ils reprendre ce qui sera biffé en février prochain à Versailles : leur voix souveraine ?
La stratégie de l’Elysée s’appuie sur les médias classiques (TV, radio, presse papier) et moins sur la toile laissée « libre ». L’occupation même puissante de la toile par les citoyens Internautes dispense-t-elle de l’existence de partis politiques, de syndicats ? A l’appui de la colère ou la seule contestation, le citoyen a besoin de trouver une structure collective qui les valide et leur donne une légalité. Le parti en est le porte-étendard.
La vie politique officielle ne se faisant plus qu’à travers le palais de l’Elysée et le parti socialiste ayant abandonné les Français en rase campagne, les questions que nous pouvons poser ne sont-elles pas les suivantes : a-t-on besoin de partis d’une opposition forcément socialiste ?N’a-t-on pas d’abord besoin d’un des partis d’opposition dégagés des anciennes idéologies ? Le PS raisonne comme au temps de la guerre froide, de l’entre deux guerres. C’est un parti aveugle et cloué sur sa chaise qui se croit toujours sprinteur. L’engouement dont bénéficie le nouveau parti de Besancenot montre bien la grande demande de partis politiques où les questions actuelles sont dites. Face au rouleau compresseur de l’UMP cadenassé par une garde prétorienne toute dévouée à Nicolas Sarkozy, l’opposition ne viendra que de nouvelles structures politiques placées à gauche puisque l’UMP se situe à droite. Le Président de la République ne cesse pas de secouer tout le monde au nom du changement. De nouveaux partis, composés de têtes nouvelles de toutes les générations constitueraient un impact puissant. Si le Net permettait aux Français d’engendrer de nouveaux partis, le peuple souverain accomplirait une révolution et retrouverait donc sa voix avant d’élire à la Présidence de la République un nouveau chef de l’Etat.

©Jean Vinatier 2008

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