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jeudi 10 janvier 2008

Georges Bush en fin de mandat : l’Orient N°114 - 1ere année

Israël, Palestine, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis, Arabie Saoudite, Egypte: est-ce le périple d’un voyageur atlantique à la découverte de l’Orient ? Georges Bush ne vous le dira pas !
Sa tournée orientale (9-16 janvier) est, déjà, marquée du sceau du scepticisme. Le Président américain nourrit l’incertitude : «
je ne dicterai pas les conditions de paix » entre israéliens et palestiniens pour ajouter à propos de son apparente indifférence « non seulement j'ai été impliqué dans le processus de paix au Moyen-Orient durant toute ma présidence mais nous avons grandement progressé dans la vision de deux Etats coexistant en paix. »
Pendant ce temps, les colonies israéliennes se poursuivent malgré des protestations de quelques chefs d’Etat et les Palestiniens font face à un mur dans tous les sens du terme.
Ce matin, dans le cadre de l'opération Phantom Phoenix, l'aviation américaine a lâché 18 tonnes de bombes en dix minutes contre des objectifs présentés comme des sanctuaires d'Al-Qaïda en Mésopotamie dans les faubourgs du sud de Bagdad. Pour quel résultat ? Deux maisons détruites !
Qu’est-ce que l’Orient pour les Etats-Unis ? En huit années de mandature, l’équipe républicaine passe par pertes et profits, semble-t-il, l’expansion de la démocratie et la guerre contre le terrorisme. En caricaturant, l’Orient se diviserait en trois : les bons (les Israéliens), les ambigus très fortunés (tous les états arabes), le méchant riche (le Perse).
Pas une seule fois, la parole n’a été donnée aux peuples, israélien, arabe, perse.
Le Président Bush suit une route précise celle du sud, en ignorant même celle qui qui le conduirait à Bagdad (furtivement ?) et à Beyrouth. Ferait-il une tournée des alliés au lendemain du face à face tendu dans le Golfe persique entre ses navires et ceux de la République islamique? Toutes les possibilités sont à retenir.
Que peut-il espérer, la scission générale au sein du monde islamique, les sunnites contre les chiites ? La péninsule arabique se dote d’un marché commun et travaille à une monnaie unique vers 2010 tout en renforçant sa relation avec Téhéran.
Est-il sur de tenir tous les fils avec l 'exemple palestinien, qui voit les Israéliens mener des négociations avec Mahmoud Abbas tout en faisant la guerre au Hamas, alors que ces derniers alternent indéfiniment entre guerre et tentatives d’entente ? La situation est analogue au Liban, en Mésopotamie et, potentiellement, partout au Proche-Orient.
Plus au nord, la Turquie satisfera-t-elle au scénario américain envers la Perse ? Le Président Gül lui répond «
mon pays et l'Iran appartenaient à une même aire géographique et partageaient ensemble de longues frontières communes qui n'ont pas changé au moins, depuis 1636 du calendrier chrétien. »
Le problème est qu’au Proche-Orient souligne l’agence de presse russe Ria Novosti, «
il n'y a pas de frontières précises, ni sur les cartes, ni entre « bad guys » et « good guys ». Le Président Bush ne semble pas prendre en compte les positions des pays arabes envers la Perse et d’une manière générale envers tout l’Orient. Pas davantage ne saisit-il la vision israélienne de son histoire. Pense-t-il que ses dirigeants resteront statiques en ne développant pas des relations, des alliances avec des puissances d’Asie ?
L’Orient bouge, se place sur l’échiquier mondial selon son caractère historique. En fin de mandat, Georges Bush doit se rendre à l’évidence : l’erreur aura été de ne voir seulement les orientaux que comme des caravaniers et des hommes d’affaires avisés. Quel est le plus ?L’appartenance à la même aire géographique.


©Jean Vinatier 2008

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