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vendredi 25 janvier 2008

Théâtre du Rond-Point : le rapport Attali N°125 - 1ere année

Le régime aime bien le théâtre ! Et c’est depuis le théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées que Jacques Attali donna les trois coups de la recette miracle composée de 316 ingrédients. Le festin miraculeux à un plat !
Moquer à l’infini le rapport Attali, fruit de toute une équipe et de multiples rencontres, est une chose facile tout comme est aisée la brève de comptoir. Ce rapport s’inscrit dans la politique de communication de la présidence. Il fallait un auteur connu pour continuer à dire et à répéter que le nouveau chef de l’Etat bougerait tout ce qui l’embarrasserait.
Le sujet principal donné à Jacques Attali était de formuler les propositions pour libérer la croissance. Les 316 mesures sont, trop nombreuses et pas assez classées ? C’est un fait. Quel rapport entre une suppression des départements et l’examen d’entrée à l’université ou la déréglementation de la législation sur les taxis ? La croissance est un terme vague qui supposerait autre chose que partir du postulat le retard français sur le monde. En retard par rapport à quoi ?
La Nation est en quête d’un pivot central. L’opposition politique est fantomatique. Autrement dit, faute d’un centre, Attali en avance une multitude. C’est dommageable ! Pense-ton sincèrement que le pays gravira d’un coup les échelons manquants pour devenir leader dans la mondialisation en appliquant toutes les mesures préconisées ? Evidemment pas.
Le Président Sarkozy fait ses comptes : pour les institutions, il dispose du rapport Balladur, pour la « croissance » il aura son Attali’s Report. Il y picorera ici et là. Quelle sera la place réservée à la Politique ? Presque rien, hélas ! Et pourtant la Politique serait une alliée précieuse et dynamique pour forcer les blocages, les rentes de situation, les privilèges distribués. La présidence Sarkozy a débuté par une distribution de cadeaux vers ceux qui n’en avaient pas le besoin le plus urgent quand le reste de la Nation entendait bien le discours sévère et sans concession en faveur de la rigueur. Si les Français grognent, le pouvoir répond texto, « les caisses sont vides » en écho à la phrase de François Fillon dite en Corse, « l’Etat est en faillite ». En déréglementant tout ce qui peut l’être, en assouplissant autant qu’il se peut le contrat de travail, la durée du travail hebdomadaire remplira-t-on les caisses ? C’est là une politique à court terme qui appellera d’autres rigueurs. Nicolas Sarkozy a fait l’impasse sur la réforme politique (p.e suppression des départements) et administrative de la France (p.e fin des conseils généraux), la seule qui donnerait lieu à une véritable régénération nationale. Un cadre politique et administratif allégé en phase avec le XXIe siècle et non plus Napoléon Ier, des économies évidentes et surtout, un nouvel axe historique pour les Français lesquels retrouveraient une direction. Ils regimberaient, alors, moins devant les suppressions de tel ou tel privilège, avantage.
Le rapport Attali n’est pas intrinsèquement mauvais puisqu’il participe de cette envie de dynamiser le pays mais il est comme un oiseau à la recherche de la branche de l’arbre. Et c’est au pouvoir politique d’être l’Arbre.
Les crises, financière et du crédit sont loin de s’achever. L’affaire de la Société Générale arrive au pire moment pour réactualiser les soupçons et toutes les connivences entre les élites dirigeantes. Cette banque est remplie d’énarques, de polytechniciens, de HEC jusqu’à la caricature. Le climat est tel que l’on penserait Jérôme Kerviel innocent et la haute direction responsable assurée de n’être pas coupable.
Jacques Attali lorgne-t-il la succession de Lagarde à Bercy ? Escompte-t-il avoir devant lui cinq années de publicité personnelle ? Il y aurait donc un homme heureux à la sortie du théâtre l’auteur du Rapport Attali assuré de gagner plus.
©Jean Vinatier 2008

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