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jeudi 7 janvier 2016

La Chine est-elle le maillon faible ? N°4072 10e année



Depuis l’épiphanie, les places boursières sont secouées par différentes nouvelles : terrorisme, migrations de moins en moins contrôlées, cours du pétrole, prudente remontée des taux, conflit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, mesures chinoises adoptées pour conjurer des paniques sur leurs propres places financières et ainsi de suite. Mme Lagarde et la banque mondiale rappellent que les perspectives de croissance doivent être revues avec plus de pondération…etc. Pour l’heure, un coupable est désigné : Chine.
S’il est évident que tous ces pays émergents, membres des BRICS entrent dans une seconde phase de leur développement, phase qui ferait la place plus grande aux aménagements structurels de leur économie intérieure, excluant par là-même un certain nombre d’acteurs étrangers, il apparait surtout que les banques et autres fonds d’investissement, après avoir tout entrepris pour empêcher, raboter toute réforme de la finance et enchainer pavane sur pavane à chaque annonce de non hausse des taux de la FED, ont, par leur action propre, accentué tous les déséquilibres sans jamais agir ou seulement à la marge sur la croissance, croissance dont ces messieurs ne cessèrent jamais de l’évoquer afin de jouir un peu plus de cette planche à billets.
Crise financière il y a mais il faut y ajouter la géopolitique où la monnaie a toute sa place. La Chine entend récupérer son espace naturel qu’elle occupa jusqu’à ce que les Anglais, pour asseoir leur monopole sur le thé, entreprennent d’inonder l’Empire céleste d’opium dont le résultat fut les traités inégaux. La longue déchéance chinoise tout le long du XIXe siècle, les guerres, intestines puis civiles (1916-1949) sont dans toutes les mémoires et comptent encore pour beaucoup dans les ambitions du PC. La Chine a servi le monde, a permis à ce monde de se croire une fois de plus dans une phase ascensionnelle mais Pékin ne perdit jamais de vue son avenir lequel se heurterait volontairement ou pas, notamment, au messianisme américain. Il y a, en ce moment, une guerre entre les monnaies comme le pétrole est, lui-même, un instrument de pouvoir entre des Etats, fussent-ils alliés (exemple : Arabie Saoudite/Etats-Unis). Les dirigeants chinois regardent depuis bien longtemps les Européens suivre le doigt sur la couture les orientations de la politique outre-Atlantique, de même voient-ils Washington escompter une plus grande aire mercantile et géostratégique, via le traité dit (rire) de libre échange Pacifique.
Le maillon faible est en réalité partout. C’est le monde des hommes lui-même qui est le maillon faible. Nous sommes plus de six milliards de poissons rouges à tourner en rond dans un aquarium : c’est une première. En sommes-nous conscients ? Les progrès technologiques sont certes incessants mais en quoi servent-ils à nous dépasser et, surtout, en quoi nous permettent-ils d’aller au-delà de l’aquarium ? Mourrons-nous étouffés ?

Jean Vinatier
Seriatim2016

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