L’égalité de temps de la durée des travaux haussmanniens (17 ans) et de la
mandature socialiste (18 ans) où Anne Hidalgo fut d’abord 1ère
adjointe puis maire permet des comparaisons.
Aussi à la veille du premier tour des municipales à Paris, n’est-il pas
inutile de revoir le bon documentaire réalisé autour des gigantesques travaux pensés
par Napoléon III, exécutés par le baron Haussmann entre 1853 et 1870.
Solidité d’une œuvre qui, aujourd’hui encore, émerveille les visiteurs du
monde entier. Solidité d’une œuvre voulue par un monarque à la tête d’un Etat
assuré et d’une nation confiante dans son avenir. Solidité d’une œuvre qui d’un
coup d’un seul replaçait la France au centre des puissances de tous ordres. Solidité
qui réveilla, également, tout un Paris
populaire, ouvrier et patriote comme nous le vîmes au moment de la Commune
(mars-mai 1871) qui refusa les combinaisons entre les Versaillais et les
Prussiens, dit non à la capitulation et voulut un autre projet politique dont
on exagéra le côté « socialiste » pour mieux l’anéantir dans le sang.
Il suffit de regarder les photos prises à la fin de le Semaine
sanglante pour en être saisi d’effroi. Aujourd’hui encore la République
n’ose pas regarder en face ce qu’elle fit alors contre les Parisiens….Cette
même IIIe République née à la suite d’une défaite qui s’abandonna entre des
mains débiles en juillet 1940….Il est
des fins qui vous ramènent cruellement à votre baptistère d’origine….
Au début du XXIe siècle qu’est Paris ? Après dix-huit années d’une
longue mandature socialiste bordée de verts et de quelques arbrisseaux
communistes, que voit-on ? Le festif en banderole, la flatterie envers les
communautés, les flagorneries envers les minorités, surtout LGBT, le faux
accueil aux migrants, la déplorable gestion des logements sociaux, les
accointances douteuses et répétées avec, notamment, Bernard Arnault, UNIBAIL,
deux solides enlaidisseurs (rideau de douche rue de Rivoli, les Halles, la Tour
triangle), le refus de consulter les parisiens sur les futurs faramineux Jeux
Olympiques de 2024, le soin constant d’abîmer Paris (réaménagement/démolition
des places), les voies sur berges où rats et urine s’y disputent, les travaux
déments qui n’attendent que le 23 mars pour recommencer à toute berzingue, la
guerre déclarée aux automobilistes, victimes expiatoires d’une communication
vile envers des bobos verts qui raffolent de l’avion, lequel ne pollue pas,
l’augmentation en mode accéléré du prix du m2 dans la ville, le
refus de protéger les parisiens contre les bruits nocturnes, l’aplaventrisme
devant les exigences des cafetiers, des restaurateurs et autres entrepreneurs
festifs (courses et runnings multiples toujours autour de la Tour Eiffel emmurée
et de ce pauvre Champs de Mars sacrifié), la saleté, les incivilités, le
tourisme de masse qui en arrive à l’absurdité de proposer, par exemple, à des
Chinois d’aller dans un café typiquement parisien où ils se retrouvent face à
des Chinois….la liste serait longue mais brisons-là !
Depuis 18 ans mais surtout à compter de 2007, la municipalité et l’Elysée
ont presque continuellement marché la main dans la main pour déconstruire ce
que leurs prédécesseurs du XIXe siècle avaient imaginé pour pérenniser Paris
dans l’Histoire de la France.
A lire les programmes des différents candidats au siège de maire, ce qui est
proposé, majoritairement, est plus digne d’une commune de 1000 âmes que d’une
ville de plus de 2 millions d’habitants : tout se réduit au quartier, au
pâté d’immeubles, à des rues, à des parcours. Oui, une campagne municipale
donne la part belle au quotidien, aux maux des uns et des autres, aux querelles
de voisinages. Evidemment tout habitant d’une commune doit pouvoir y trouver
tout ce qui lui permettra d’y vivre tranquillement. Mais s’agissant de Paris,
une campagne toute municipale quelle est ne peut gommer le fait que Paris est à
part, car officiellement capitale d’une nation théoriquement souveraine.
En 2020 Paris est un décor qui s’affiche beau mais à l’instar de Notre-Dame
de Paris, brûlée de l’intérieur, sa flèche abattue. D’ailleurs n’est-il pas
hautement symbolique que l’île de la Cité, où Elysée et Paris travaillent de
concert, ne se transforme bientôt en un vaste Disneyland, uniquement dédié aux
troupeaux touristiques, aux inévitables ZARA, Vuitton, Starbucks….aux
vrais/faux café/restaurants/brasseries parisiens. Le cœur de Paris, l’âme de
notre capitale réduite à un espace mercantile autant dire que Paris cessera de
battre ! Mondialiste ou pas cette politique constante de dégradation de
notre cité historique par l’Etat et la municipalité, ne surprend certes pas
mais plus indigne encore s’y ajoutent, la progression de la misère, de la
difficulté de vie, des modesties des moyens d’existence. On peut très bien ne rien
voir si l’on file sur sa trottinette, sur son vélo, sur ses rollers, sur son
skate-board, dans son Uber mais dès que l’on redevient piéton, les regards des
uns et des autres ne trompent plus et au-delà des souffrances sociales qui
apparaissent dans tous les quartiers regardons et ce n’est pas anodin les fins
des librairies, érudites, d’opinions, de curiosités, qui vont de pairs avec la
relégation des humanités au profit de la production des compétences : la
misère intellectuelle dans laquelle nous sommes, encouragée par « nos
élites » vise à nous meurtrir, à nous offrir sans défense à leurs
philippiques, à leurs avidités.
Paris est Histoire, les bobos avachis, ces fainéants festifs, qui font les
maires n’auront qu’un temps de même que leurs faux arbres, que leurs fausses
pelouses, que leur totalitarisme vert, de même aussi que leurs goûts idiots
pour les anglicismes et de leur mépris pour les provinces, les Gilets jaunes.
Paris et la France ne sont pas séparables, on tente de nous persuader du
contraire, gageons que cela se fracassera sous peu.
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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