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jeudi 10 décembre 2020

Egypte, Turquie : Paris, Bruxelles moments flous N°5040 14e année

 

Le maréchal Al-Sissi effectue une visite loin des caméras mais très proches des critiques distribuées à foison par la maire de Paris et d’autres officiels quand la France accepte sans sourciller qu’Hariri, l’homme lige des Séoud et haï au Liban, revienne aux affaires et que Paris, aussi ferme les yeux sur les armes livrées à l’Arabie qui ont tué et tuent tant de yéménites. Le Raïs égyptien aura eu le temps de dire son fait au sujet des caricatures du Prophète nous laissant pantois. A la fin, on se posera la question : mais qu’est-il venu faire ? Si ce n’est pas pour des contrats (rires), ce serait dit-on à l’Elysée pour qu’Emmanuel Macron dessine les contours d’une coalition anti-turque en toute logique en Libye qui, quelque part existe déjà bien : où en serait la nouveauté, à moins qu’il ne s’agisse du cas Haftar?

De l’autre côté, l’on nous annonce que l’Union européenne briderait la Turquie d’Erdogan…. Cette même Turquie qui habilement envoie en France l’ambassadeur Ali Onaner, camarade de promotion d’Emmanuel Macron. A Paris, on y voit une reculade quand la sagesse voudrait plutôt qu’on y vit une caresse pour endormir, tabler sur la vanité présidentielle.

Ce projet de soudaine fermeté contre la puissance anatolienne s’appuierait, dit-on, sur les vœux du futur POTUS et de la chancelière allemande. Doutons que l’administration américaine toute entière tournée contre la Chine se mettrait en tête de contrarier la politique d’Erdogan, puissance otanienne, très hostile à Pékin (voir l’article de Tolga qui vient de faire preuve d’action belliqueuse  dans le Caucase lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan obligeant la Russie à mettre le holà . Doutons aussi que la chancelière allemande se lancerait dans une politique trop négative car depuis Guillaume II, Berlin estime que la Turquie est un axe double majeur, géo-commercial et géo-énergétique. Une fois de plus, ce sera la Russie qui recevra une volée de flèches européennes pour masquer les rodomontades et aussi limiter les effets de l’annonce d’un possible Brexit no deal.

D’un côté, Paris combine, de l’autre l’Union européenne plisse son front et s’abrite sous les ramages de l’aigle américain dont elle ne sait, aujourd’hui, quelle tête il aura dans un proche avenir……Bref des moments flous !

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

A lire cet intéressant article :

Relations Turquie-Chine :Ambitions et limites de la coopération économique par Tolga Bilener

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/bilener_turquie_chine_2020.pdf

 

 

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