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lundi 28 décembre 2020

Angela &Ursula : la Hanse européenne N°5058 14e année

La chancelière Angela Merkel passera le relai de la présidence européenne au Portugal le 1er janvier 2021 tandis que sa compatriote Ursula Von der Leyen continuera à assurer celle de la Commission. L’Allemagne est désormais pleinement aux manettes de l’Union européenne : quel chemin parcouru depuis Berlin année zéro (1945) ! Que l’on approuve ou pas les politiques allemands force est de constater une incontestable réussite, une patience et une constance d’autant plus exemplaire qu’ils surent en parlant de la nécessité européenne garantir leur relèvement de puissance, économique, financière, géopolitique au point que l’axe européen s’ éclot bel et bien à Berlin. En décembre 2020, l’inauguration dans la capitale fédérale du château royal des rois de Prusse, entièrement reconstruit, est la cerise sur le gâteau.

En dépit d’une démographie négative et d'un avenir linguistique sombre, elle semble avoir réussi l’intégration des millions de turcs et aussi de syriens. En 2015, on s’est peu interrogé sur le pourquoi de l’ouverture des frontières par la chancelière qui obéissait sans doute pour beaucoup à un intérêt historico-politique : en accueillant les syriens (qui ne parle pourtant pas la langue de Goethe) transités via la Turquie, elle renforcerait son influence en Asie orientale ?

Où que l’on regarde, l’Allemagne est au contact géopolitique et énergétique : en Ukraine avec la Russie, en Asie orientale avec les turcs et les chinois, demain en Europe avec les Anglais brexiters de même avec Joe Biden. Reste à savoir, si désormais, l’Allemagne gardera de la prudence, ne cédera pas à l’orgueil ? Ainsi a-t-elle mal terminé, son mandat de membre temporaire du conseil de sécurité à l’ONU en s’écharpant avec les diplomates, russe et chinois.

Depuis 1945, l’Allemagne n’a utilisé qu’à deux reprises son armée, en Afghanistan et au Kosovo et se contente de soutiens matériels au Sahel. Cependant, on relève que le gouvernement fédéral veille à monter en force dans les sociétés et structures de la défense européenne. Il ne s’agit pas pour les chanceliers d’acquérir une armée IIIe Reich qui opérerait des « blitzkrieg » mais d’avoir la main, sans apparaître, sur les choix géostratégiques et opérationnels européens : c’est une progression infiniment plus subtile et habile que les discours d’Emmanuel Macron véritable gobe-mouche extasié dès qu’il s’agit de pérorer sur le « couple franco-allemand ».

L’accord du 24 décembre avec le Royaume-Uni acte le BREXIT. On a loué la fermeté européenne, en réalité surtout Allemande qui s’est assurée de ses intérêts futurs. Tant du côté britannique que du côté allemand, cette paix blanche est porteuse de futures conventions et accords qui selon les cas seront européens ou pas.

Une seconde histoire allemande débute avec cette double présidence celle de l’exercice de sa vision hanséatique parfaitement insérée dans l’Union. A moins d’événements gravissimes, Berlin ne quittera pas l’Union, elle a trop à y cultiver. D’ailleurs, ne revoit-on pas ici et là, réapparaitre un tout petit côté « Saint-empire romain germanique » ! Les membres de l’Union ne sont-ils pas autant d’électeurs ?

 

In Seriatim :

http://www.seriatim.fr/2020/05/merkel-vers-leurope-italo-hanseatique.html

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

 

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